De quoi ont abusé les éditeurs de jeux vidéo en cette année 2018 ? Avant de passer à 2019, il est temps de faire le point. En 2017, on avait surtout mis au pilori les micro-transactions, liées au fiasco Star Wars Battlefront II, qui ont fait beaucoup moins parler d’elles ces derniers mois.
Cette année, nous avons relevé trois nouvelles tendances regrettables : la folie de la nostalgie héritée du succès des NES Classic Mini et SNES Classic Mini, les conférences inutiles de certaines éditeurs n’ayant rien à dire ou encore les Battle Royale, véritable buzzword du marché à cause de Fortnite.
Gare à l’excès de nostalgie
Nintendo a, coup sur coup, lancé la NES Classic Mini et la SNES Classic Mini avec le succès que nous leur connaissons. Ces deux consoles miniatures misant sur la nostalgie ont lancé une mode qui consiste à faire revivre les souvenirs d’antan avec des produits mignons mais opportunistes. Meilleur exemple ? La PlayStation Classic, modèle de qualité, mais piètre source de divertissement (jeux en anglais, émulation paresseuse, liste de jeux discutable).
Si ces objets partent d’un bon sentiment, la multiplication les enferme dans un simple effet feu de paille. Outre Nintendo et Sony, on a vu Atari et Commodore jouer la carte de la madeleine de Proust pour alimenter le marché — en attendant Sega et sa (déjà annoncée) Mega Drive Mini. À force, on risque de manquer de place sur l’étagère.
Silence, messieurs les éditeurs
Pour un éditeur, les temps forts d’une année sont généralement respectés à la règle. Ainsi, durant l’E3, il est nécessaire, pour certains, d’occuper l’espace médiatique en assommant les joueurs d’annonces (ou non) et de bandes-annonces. C’est une nécessité pour exister face à la concurrence, il est vrai, mais attention à ne pas se ridiculiser non plus. En 2018, les conférences d’Electronic Arts, Ubisoft et Square Enix ont été très peu utiles.
Le paroxysme a été atteint avec Kingdom Hearts III, qui a eu droit à plusieurs vidéos en deux jours pendant l’E3, au point où il était parfois difficile de les différencier. Le trop est l’ennemi du bien, et les géants du marché feraient bien de s’abstenir quand ils n’ont rien à dire. En ce sens, les décisions de Sony d’annuler son PlayStation Experience 2018 et sa venue à l’E3 2019 sont courageuses (mais celui-ci organisera peut-être son propre événement, à l’instar d’Electronic Arts).
Merci Fortnite
C’est peu dire que Fortnite a dominé en 2018, prenant la place de PUBG dans le nombre d’articles écrits chaque semaine par les médias du monde entier (Numerama y compris). Et cette popularité du genre Battle Royale a engendré tout une palanquée de copies et d’inspirations chez les pontes des expériences en ligne.
De Battlefield V à Call of Duty: Black Ops IIII, en passant par Red Dead Redemption 2, le mode Battle Royale fait désormais partie du cahier des charges. Même un mastodonte comme Counter-Strike: Global Offensive a pris le pli, sans doute par obligation. Aujourd’hui, ne pas marcher sur les plates bandes de Fortnite apparaîtrait presque comme un suicide commercial. Le genre existe pourtant depuis des lustres… et certains titres ne se prêtent pas vraiment à l’exercice.
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