Une vieille dame a été retrouvée morte à son domicile, à Notting Hill. S’agit-il d’un meurtre ou est-elle décédée de cause naturelle ? À vous d’investiguer pour le découvrir, le commissaire Doyle, chef de Scotland Yard, vous ayant chargé de l’enquête. Spoiler : elle n’est pas morte de vieillesse…
Ce scénario d’introduction, qui fait office de tutoriel en vous prenant par la main dans les premières étapes, vous met tout de suite dans le bain. Après avoir scanné le QR Code du quartier de Notting Hill à l’aide de l’application indispensable pour jouer, vous vous retrouvez dans l’appartement de la victime, à la recherche d’indices. Soit en réalité virtuelle, si vous possédez les lunettes adéquates, soit directement sur l’écran de votre appareil. Pendant que vous décrivez la scène, les autres joueurs cherchent les cartes preuves correspondantes. Mais vous ne disposez que d’une quarantaine de secondes pour cela, et il va falloir regarder partout.
Ces indices vous mèneront vers d’autres lieux, d’autres personnages. Chaque carte possède un QR Code qui vous donnera d’autres informations, par le biais de textes à lire sur le téléphone. Un système plutôt malin permet d’interroger un témoin ou un suspect à propos d’autres indices, simplement en scannant les cartes correspondantes.
Vous pourrez également demander un coup de main à vos différents contacts : criminologue, scientifique, hacker ou médecin légiste. Vous remonterez ainsi petit à petit le fil de l’affaire, en prenant des notes, pour ne rien oublier, et pour éviter tout va-et-vient inutile.
Car chaque déplacement, chaque interrogatoire, chaque appel à un de vos contacts prend du temps. Tout cela aura une influence sur votre score final, lorsque vous aurez résolu l’affaire. Mais plus que cela, selon les scénarios, certains personnages ne sont présents qu’à certains moments, ou changent de lieu en fonction de l’heure. Et des évènements ne se produisent qu’à un instant précis.
Quand vous pensez avoir découvert le fin mot de l’histoire, vous retournez chez le commissaire pour résoudre l’enquête. Ce dernier vous posera une série de questions auxquelles vous répondrez en scannant les cartes adéquates (qui est le meurtrier, quel est le mobile, etc). Et votre score dépendra de vos réponses. Vous aurez ensuite le choix entre refaire le scénario, pour éclaircir les zones d’ombre, ou lire un résumé de l’intrigue.
Le jeu est composé d’une cinquantaine de personnages, autant d’indices, et d’une quinzaine de lieux. Tous ne sont pas utilisés dans chaque scénario, c’est l’application qui vous indiquera quelle carte utiliser à quel moment, en fonction de votre avancement dans l’enquête. Ainsi, un même personnage pourra être médecin dans un scénario, fleuriste dans un autre, ou encore victime. Pareil pour les lieux : l’appartement où est retrouvé le corps dans la première enquête pourrait très bien servir de planque à un dealer dans la suivante.
Outre le tutoriel, plutôt facile, mais bien fait, et très didactique, Chronicles of Crime comporte cinq autres scénarios, plus ou moins difficiles, dont trois sont liés entre eux par une intrigue globale.
Pourquoi c’est bien
Comme tous les jeux à scénarios (tel T.I.M.E Stories par exemple), il est peu probable que vous recommenciez les enquêtes une fois ces dernières résolues. Mais cela n’est en aucun cas problématique, car la boite de base de Chronicles of Crime est déjà bien pourvue, notamment eu égard à son prix.
Le jeu n’a rien à voir avec un escape game (comme les collections Exit et Unlock). Pas d’énigme ou de casse-tête, mais de vraies enquêtes avec interrogatoires, fouilles et recoupements d’informations.
En fonction de leur difficulté, les scénarios demandent entre une à deux heures d’enquête. Mais le jeu permet de sauvegarder sa progression pour la reprendre plus tard. Attention tout de même à ne pas trop éloigner vos sessions, au risque de tout oublier. D’autant que les histoires sont plutôt bien ficelées, et à l’ambiance plutôt adulte — crimes sordides, affaires politiques, etc. On est loin des meilleures séries policières, mais les scénarios ne sont jamais ridicules, loin de là. Aucune scène choquante ne viendra en revanche heurter la sensibilité des plus jeunes : le jeu est indiqué à partir de 12 ans, et c’est effectivement le cas.
Les lunettes de réalité virtuelle apportent une meilleure immersion, sans bien évidemment atteindre la qualité de casques nettement plus onéreux. Attention tout de même aux personnes ne supportant pas cette technologie. Dans tous les cas, le jeu reste parfaitement jouable sans, c’est vraiment une histoire de préférence personnelle. Elles sont accompagnées d’un scénario pouvant également être acheté à part.
Car l’application permet dès à présent l’achat de deux scénarios supplémentaires (dont celui inclus avec les lunettes). Trois autres sont annoncés pour une disponibilité prochaine. Sont également prévues deux boites d’extension, contenant chacune quatre enquêtes, mais dans des thématiques complètement différentes du Londres contemporain et avec du matériel en plus : Noir, où l’on campe un privé dans le Los Angeles des années 50, et Welcome to Redview, une petite ville où une bande d’adolescents tente de découvrir ce qui se cache derrière les mystérieuses disparitions d’animaux. Alléchant !
Le jeu n’est pas exempt de bugs, mais nous n’avons jamais été bloqués dans l’ensemble des enquêtes que nous avons menées. Et surtout, l’application et les scénarios sont mis à jour régulièrement, ce qui est plutôt rassurant.
Interrogatoires, fouilles et recoupements d’informations
Même si nous ne sommes pas forcément friands de l’incursion du numérique dans les jeux de société (on tient à la sensation de manipuler dés, cartes et pions, et surtout à l’aspect « société » de la pratique), Chronicles of Crime parvient à parfaitement marier les deux grâce à un système malin et évolutif. Des histoires bien ficelées et matures, des sessions de jeux pas trop longues, et un fonctionnement différent des classiques escape games, font de Chronicles of Crime un jeu prenant, original et très plaisant.
- Chronicles of Crime est un jeu de David Cicurel
- Illustré par Matijos Gebreselassie, Mateusz Komada et Katarzyna Kosobucka
- Édité par Lucky Duck Games
- Pour 1 à 4 joueurs à partir de 12 ans
- Pour des parties d’environ 60 à 90 minutes
- Au prix de 26,90 € chez Philibert
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