La saga Dragon Ball a beau être terminée depuis plus de 20 ans avec ses plus de 500 épisodes et sa ribambelle de films, elle est malgré tout restée très populaire. Elle a marqué toute une génération et elle continue d’être une source d’inspiration intarissable pour les mangakas. De la même manière que Saint Seiya, il était logique (commercialement surtout) que la franchise revienne un jour sous la forme d’une nouvelle série TV. Ce fut d’abord en 2009 avec Dragon Ball Z Kai, nouveau montage et remastérisation en haute définition de l’animé d’origine. Cette dernière fut un énorme succès lors de sa diffusion au Japon, si bien que Akira Toriyama et Toei Animation réfléchirent à donner une suite.
Elle arriva en 2013, sous la forme d’un long-métrage, titré Battle of Gods, se situant chronologiquement juste après l’arc Buu. L’anomalie Dragon Ball GT est donc définitivement oubliée. Un second film fut produit deux ans plus tard (La Résurrection de ‘F’) juste avant l’arrivée du projet Dragon Ball Super. Diffusée entre 2015 et 2018, cette nouvelle série est la véritable suite de Dragon Ball Z. Les évènements narrés dans Battle of Gods et La Résurrection de ‘F’ sont réécrits pour y être intégrés. Puis Toriyama a rédigé de nouveaux arcs qui s’inscrivent dans la continuité de l’histoire. L’action ne se déroule désormais plus dans un seul univers, mais plusieurs.
Dragon Ball Reloaded
Dragon Ball Super a toutefois eu du mal à trouver son rythme de croisière avec des débuts assez chaotiques. Outre une réutilisation paresseuse de la trame des longs-métrages, la qualité technique de l’ensemble a été vivement critiquée. Bien heureusement, la série s’est bonifiée avec le temps en s’améliorant dans tous les domaines, jusqu’à même proposer un dernier arc passionnant.
Mis en pause en juin dernier, la saga Super revient donc aujourd’hui avec un nouveau film qui affiche des ambitions d’une toute autre dimension. L’intrigue se situe directement après la fin de la série. On y retrouve Freezer, fraîchement ressuscité, à la recherche des fameuses Dragon Balls. Il arrive sur Terre en compagnie de Paragus et de son fils Broly, des Saiyans rescapés qui vivaient en autarcie sur une planète hostile. S’engage alors un affrontement entre Goku, Vegeta et Broly…
Akira Toriyama décida de marquer un grand coup en incluant dans la chronologie de la série le personnage non-canon le plus populaire : Broly. Ce dernier est apparu pour la première fois en 1993 dans Broly le super guerrier de Shigeyasu Yamauchi. Il revint ensuite dans deux autres films, Rivaux dangereux et Attaque Super Warrior !, sortis ensemble au cinéma en France sous le titre de Dragon Ball Z 2, le film (1996). La boucle est bouclée, le retour de la franchise dans les salles françaises se fera encore avec Broly. Depuis sa sortie en décembre dernier au Japon, Dragon Ball Super : Broly a engrangé 100 millions de dollars de recette dans le monde. Ce qui en fait le film le plus lucratif de la saga. Un succès sans précédent qui s’est ressenti lors des avant-premières françaises car la plupart des exploitants ont dû rajouter des salles pour satisfaire la demande.
Une sacrée expérience
Le long-métrage est réalisé par Tatsuya Nagamine, d’abord engagé sur la série pour s’occuper de l’arc Survie de l’Univers avant d’être choisi pour mettre en scène Broly. Il a fait ses armes au sein de la Toei, puis est passé à la réalisation sur Beet the Vandel Buster en 2004. Il participa ensuite à Heatcatch Precure!, Saint Seiya Omega et surtout le long-métrage One Piece Film Z. On y retrouve une bonne partie de l’équipe de ce dernier film, notamment le célèbre animateur et character designer Yoshihiko Umakoshi (en charge de l’animation de Gogeta). Un staff rôdé et surtout un budget conséquent pour offrir aux fans l’affrontement le plus spectaculaire de toute la saga. Cette séquence galvanisante, d’une brutalité inouïe, occupe à elle seule un bon tiers du métrage.
Truffé d’idées de mise en scène complètement folles (le passage en caméra subjective !) et chorégraphié à l’extrême, ce choc de titans place la barre très haut (aux oubliettes Marvel et DC). Pour la première fois dans l’histoire de la saga, on a vraiment l’impression de voir du cinéma et pas un épisode de la série TV rallongé. Toutefois les allergiques aux plans aériens virevoltants et aux explosions de couleurs flashy, pourront faire l’impasse. Le fait que Nagamine soit rattaché au reboot de l’histoire de Broly n’est pas un hasard. Outre sa solide expérience, il est aussi considéré dans le milieu comme le fils spirituel de Shigeyasu Yamauchi, avec qui il a travaillé sur les OAV Saint Seiya : Chapitre Hadès – Sanctuaire. Le vétéran Yamauchi était réalisateur sur Dragon Ball Z à l’époque (la première transformation de Goku en Super Saiyan, c’est lui), mais c’est aussi le créateur de Broly et Gogeta via le film Fusions en 1995. Ce nouveau chapitre fait donc office de passage de témoin.
La popularité de Broly tient principalement à son statut de Super Saiyan Légendaire. Mais en réalité dans le film de 1993, il s’agit juste d’un méchant caricatural né le même jour de Goku et traumatisé par les pleurs incessants de ce dernier. Ce nouveau Broly est très différent. Le terme Super Saiyan Légendaire n’est jamais évoqué par exemple. Il apparaît ici comme une victime, conditionnée par un père avide de vengeance. Le personnage est beaucoup plus touchant et on espère vite le revoir dans de prochains épisodes.
Pour introduire Broly, le script de Toriyama nous renvoie au moment de la destruction de la planète Vegeta. Nous y retrouvons Baddack, le père de Goku, dont l’histoire avait déjà été comptée dans un téléfilm. Là aussi les changements opérés s’avèrent judicieux et donnent une résonance plus dramatique à l’ensemble. Notamment via la touchante séquence de séparation de Goku avec ses parents.
Bien sûr, l’humour « Toriyamesque » est aussi toujours très présent. La série Dragon Ball Super a marqué un retour à un ton résolument plus léger. Parfois la comédie fonctionne : notamment Vegeta annonce qu’il préfère mourir que de tenter la fameuse danse ridicule de la fusion. Sûrement le moment le plus drôle du film. À contrario, le choix de faire de Freezer un sidekick comique est plus douteux. Une chose déjà amorcée dans la série, qui prend une nouvelle dimension ici. Ainsi, une séquence charnière du film aurait pu être d’une formidable intensité dramatique si elle n’était pas gâchée par les pitreries de l’ancien tyran de l’univers. Mais c’est bien la seule chose à redire sur un film qui va bien au-delà de nos espérances. À voir en salles dès le 13 mars prochain.
La première partie de la série Dragon Bal Super est disponible en coffret DVD ou Blu-ray sur Anime-Store (la deuxième arrivera le 27 mars prochain).
https://www.youtube.com/watch?v=-QEQl4sdjMo
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