Ubisoft s’est excusé après avoir partagé une très mauvaise blague politique.

« Venez voir à quoi ressemble vraiment un shutdown du gouvernement », ont reçu plusieurs joueurs en objet de mail lié à la bêta privée de The Division 2. Cette phrase à consonance politique est accompagnée d’une image où l’on voit le Capitole à feu et à sang, d’après le tweet du Youtubeur Skill Up partagé le 31 janvier 2019. 

Quelques heures plus tard, Ubisoft a renvoyé un mail pour s’excuser, n’assumant plus sa phrase douteuse dans le contexte politique actuel aux États-Unis. On rappelle que les événements de The Division 2 prennent place à Washington, en proie à une guerre civile après une attaque bioterroriste massive.

Ubisoft rappelle sa neutralité

C’est davantage le choix des mots qui pose problème dans la phrase promotionnelle d’Ubisoft, shutdown pouvant renvoyer à la paralysie partielle des administrations fédérales quand il y a conflit budgétaire entre les pouvoirs législatif et exécutif. Un gel qui sous-entend une mise au chômage technique pour des milliers de fonctionnaires. Le dernier shutdown, qui a eu lieu du 22 décembre 2018 au 25 janvier 2019 (le plus long de l’histoire), a coûté 11 milliards de dollars, a rappelé France Info le 28 janvier 2019. Il est lié à la construction d’un mur anti-migrant à la frontière mexicaine, auquel tient le président Trump.

« Un mail promotionnel de The Division 2 a été envoyé par erreur aujourd’hui. Il est dû à une faille dans notre processus et nous nous excusons pour cette erreur et le sujet offensant du mail. Nous sommes conscients du réel impact du shutdown aux États-Unis sur des milliers de gens et nous n’avions pas l’intention de mettre en lumière cette situation », explique Ubisoft, qui tient à rester neutre malgré des jeux articulés autour de sujets sensibles.

Dans une vidéo officielle présentant l’histoire, on comprend pourtant qu’il faudra prendre les armes face à un pouvoir politique corrompu. En juin 2018, dans les colonnes de Polygon, Terry Spier, directeur créatif, expliquait que ce parti pris très osé n’avait rien d’une « posture politique » et qu’il s’agissait plutôt d’un prétexte pour explorer une ville. En bref, Ubisoft confirme qu’il adore construire des univers ancrés dans des contextes politiques marqués, sans jamais vraiment prendre position pour autant. Cette prudence rappelle celle de Far Cry 5, dont les premières bandes-annonces suggéraient que les méchants étaient des extrémistes intégrés dans une secte religieuse suprémaciste. On connaît le résultat final, passé le buzz et l’effet d’annonce.

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