Amazon Game Studios n’est pas la branche la plus connue de la firme de Jeff Bezos, mais elle travaille sur un gros projet : New World. Ce jeu est un MMORPG (Massively Multiplayer Online Role Playing Game, jeu en ligne massivement multijoueur, meuporg), c’est-à-dire qu’il ne fonctionnera qu’en ligne et réunira de nombreux joueurs. Même s’il a été annoncé en 2016, il aura fallu attendre 2019 pour en savoir plus sur ce jeu mettant en scène la colonisation d’une île dans une version romancée du XVIIe siècle.
Grâce à une première prise en main effectuée par quelques journalistes, on sait que New World compte sur les joueurs pour créer une histoire — un peu à la Dual Universe. Ici, pas de système de quêtes à la World of Warcraft, mais un objectif : construire une colonie, que ce soit avec un petit groupe ou en combinant ses efforts avec des dizaines de joueurs. C’est un vrai pari de la part d’Amazon, puisque peu de jeux ont réussi à garder une communauté forte sans jouer sur l’ajout régulier de quêtes — on se souvient du triste échec de Sea of Thieves, qui avait parié sur un monde où les histoires devaient être faites par les joueurs.
Un des rares succès dans ce cas est EVE Online, le MMO spatial de CCP Games qui continue de faire vivre son jeu depuis 2003 en comptant sur les interactions entre joueurs. Un petit miracle qu’Amazon va devoir reproduire.
La recette du MMO moderne
Débarquer dans un lieu, le conquérir en exterminant la faune présente sur place et construire des bâtiments, voilà la formule de base de New World. Si les développeurs promettent un système d’affrontement plutôt intéressant, où deux factions peuvent se déclarer la guerre et ont 24 heures pour se préparer à l’affrontement, le jeu ne cherche pas vraiment à innover. Alors que créer un MMO est un exercice déjà très difficile, surtout après la fin de la hype des années 2000, ne pas posséder de concept original fort n’aide pas.
On ne sait pas si New World sera free-to-play (gratuit) ou non, mais il devra se surpasser techniquement pour être intéressant sur le long terme. Avec les moyens d’Amazon, on imagine bien un départ canon, mais un MMO a besoin de tenir plusieurs années pour être qualifié de succès. En revanche, si Amazon sait bien faire une chose, c’est vendre : reproduire virtuellement le succès physique de l’entreprise de Jeff Bezos pourrait être une mission que la firme de Seattle saura remplir.
Un environnement pas sain
Mais pour l’heure, Amazon semble se mettre des bâtons dans les roues. Traiter de colonisation dans un jeu vidéo n’est évidemment pas simple et poser l’action dudit jeu au XVIIe siècle n’allait pas manquer de faire parler. Pour rappel, c’est à cette époque que l’Europe a commencé à coloniser les Amériques. Conquérir une terre où les seuls personnages humanoïdes issus de l’île sont des zombies qualifiés de « corrompus » est une image loin d’être fine. Le journaliste de Polygon, Colin Campbell, trouve que le jeu montre ces ennemis « avec la même vision exterminatrice que la majorité des colons avaient des gens qu’ils rencontraient dans les nouvelles terres ».
On se doute bien qu’Amazon ne cherche pas à faire une apologie des massacres ayant eu lieu à l’époque, mais les événements de cette période font forcément partie de l’ADN du jeu. Le studio va donc devoir proposer un arrière-plan narratif ou conceptuel pour proposer une expérience amusante et prenante tout en évitant les écueils liés au décor même de son jeu et qui ne fasse pas appel à une période sombre de l’histoire. Chacun pourra bientôt se faire son propre avis à ce sujet, puisque les développeurs ont annoncé qu’une bêta du jeu serait « bientôt disponible sur PC ».
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