En 2018, Netflix gagnait son premier Oscar avec le documentaire Icarus sur le dopage dans le milieu du cyclisme. Un an plus tard, plus personne n’est surpris que la plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) ait raflé trois des statuettes les plus importantes de la cérémonie : meilleur réalisateur pour Alfonso Cuarón, meilleure photographie et meilleur film étranger avec l’incontournable Roma.
Roma est un film ambitieux tourné en espagnol et mixteco (langue parlée par les Mixtèques) que Netflix a soutenu, après le refus de nombreux diffuseurs traditionnels. La plateforme de Reed Hastings lui a accordé une sortie en avant-première dans quelques salles américaines — pour rassurer l’industrie — puis l’a mis en ligne le 14 décembre 2018, le rendant accessible à ses 139 millions d’abonnés dans le monde.
Trois statuettes et puis s’en va
Mais Netflix visait plus haut encore : Roma, qui avait déjà décroché le Lion d’Or à la Mostra de Venise, était censé remporter l’Oscar du meilleur film. Pour atteindre la récompense suprême, la plateforme s’est lancée dans la course au lobbying avec beaucoup de moyens : on parle de 25 à 30 millions de dollars de budget de communication, pour un film qui n’en a coûté que quinze. En juillet 2018, Netflix a même embauché Lisa Taback, spécialiste du lobbying de récompenses cinématographiques, en tant que vice-présidente des relations avec les talents et les cérémonies de prix, envoyant un signal très fort à Hollywood : la plateforme est là pour durer.
Roma avait reçu 10 nominations et repart finalement avec trois statuettes. C’est le long-métrage Green Book : Sur les routes du sud de Peter Farrelly qui a été sacré meilleur film. Comme si Hollywood avait tenté de contenir un raz-de-marée prévisible, tout en étant contraint d’admettre que Netflix n’est plus un outsider et que la plateforme incarne un changement inéluctable dans les pratiques de visionnage et de consommation.
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