C’est une idée tout simplement lumineuse. Ndemic Creations, le studio à l’origine du jeu vidéo Plague Inc, dont l’objectif est de créer, faire évoluer et propager une maladie pour détruire toute l’humanité le plus vite possible, a annoncé le 26 février que le mouvement anti-vaccin, véritable fléau pour la santé publique, sera bientôt considéré dans le jeu comme un facteur aggravant.
Autrement dit, faire intervenir les « antivax » durant une partie de Plague Inc offrira au joueur un levier supplémentaire pour répandre de manière efficace son agent pathogène afin de tuer tout le monde, et ainsi remporter la partie. Une pétition sur Change.org, qui a récolté plus de 20 500 signatures à l’heure de publication de cet article, priait justement Ndemic Creations de faire cet ajout.
L’auteur de la pétition ne s’était pas embarrassé d’un long argumentaire : l’intéressé a simplement déclaré que les « antivax sont stupides ». En creux, il leur reproche par leur inculture scientifique et leurs fantasmes sur les vaccins de causer des trous dans la couverture vaccinale et d’être un danger pour la santé publique. Car on ne vaccine pas que pour soi : d’une certaine façon, on se vaccine aussi pour les autres.
« Les antivax sont stupides »
L’actualité a livré un cas d’école exemplaire : selon le ministère de la santé costaricain, une famille française a réintroduit la rougeole dans le pays, alors que la maladie y avait disparu depuis cinq ans. Selon Le Monde, l’enfant et sa mère n’étaient pas vaccinés contre la maladie, et le père n’était pas à jour dans ses vaccinations. Cette famille n’était peut-être pas de la mouvance antivax, mais elle a offert par sa négligence une illustration parfaite du problème que pose le recul de la couverture vaccinale.
Cette histoire n’est pas un cas isolé. En 2016, la rougeole et la coqueluche sont réapparues aux États-Unis, rapportait à l’époque Boing Boing, alors que ces deux infections étaient en passe d’être définitivement éradiquées. Des chercheurs des universités Emory et Johns Hopkins ont déterminé, dans le cadre d’un examen du National Institute of Health, que ce retour est directement attribuable au refus de se faire vacciner.
S’il n’y a pas encore eu de véritable pandémie à cause du mouvement anti-vaccin, les cas isolés de décès à cause de maladies que l’on sait pourtant contrer ne cessent d’augmenter. Et cela ne concerne pas que les personnes qui font le choix d’être antivax : sont aussi les personnes fragiles qui ne peuvent pas bénéficier de la vaccination elles-mêmes, car elles sont immunodéprimées, et qui doivent compter sur les autres.
Le phénomène est tel qu’il amène aujourd’hui des géants du net comme Google ou Facebook, interpellés justement par une partie du personnel politique, notamment aux USA, à réfléchir aux moyens de diminuer — sans toutefois les censurer — l’exposition des vidéos complotistes autour des vaccins, afin au contraire de faire ressortir les vidéos qui sont solides sur le plan scientifique.
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