Alors que Tetris 99 fait un carton depuis sa sortie surprise il y a quelques semaines, nous vous proposons aujourd’hui trois jeux de société s’inspirant de cette légende vidéoludique.
Plutôt qu’inspiration, il serait plus juste de dire qu’ils partagent un élément commun, les fameux polyominos (des tétrominos dans le cas de Tetris) : des réunions connexes de carrés, plus ou moins nombreux.
Alors si vous ragez à force de perdre aux marches du Top 1, essayez donc nos propositions de la semaine. Elles sont nettement plus relaxantes et accessibles.
Polyssimo Challenge
Dans Polyssimo Challenge, deux à quatre joueurs s’affrontent autour d’un plateau commun, un damier de 132 cases.
Une partie se joue en deux phases. Lors de la première, les joueurs choisissent à tour de rôle une pièce parmi les 24 disponibles, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus. Elles ont toutes une forme différente, une taille de cinq (en couleur) ou six (en noir et blanc) carrés, et sont réversibles.
La seconde phase consiste à placer les pièces sur le damier. Là aussi, les joueurs jouent l’un après l’autre en posant une seule pièce à la fois, parmi celles sélectionnées précédemment.
La partie s’arrête dès que plus personne ne peut poser de polyomino. L’emporte celui à qui il reste le moins de carrés sur ses pièces encore en réserve.
Et c’est tout : simple et immédiat.
Une belle courbe d’apprentissage malgré des règles d’une extrême simplicité
Malgré des règles d’une extrême simplicité (poser un polyomino par tour), le jeu propose une vraie belle courbe d’apprentissage. Lors des premières parties, même si on se doute déjà que certaines pièces sont plus compliquées à utiliser que d’autres, on les choisit plus ou moins au hasard. De la même manière, on les pose l’une après l’autre sans trop prévoir ses prochains coups.
Puis, au fur et à mesure des parties, on apprend à distinguer les pièces essentielles, à ne pas les laisser aux adversaires, et surtout on commence à disposer les polyominos de manière à former des « empreintes » : des espaces correspondant pile à une de nos formes, sans possibilité qu’un adversaire y glisse une des siennes.
Comme la plupart des jeux abstraits tactiques, Polyssimo Challenge est nettement plus intéressant à deux joueurs, même si le jeu à plus reste possible. On déconseillera tout de même d’y jouer à trois : deux joueurs se liguent généralement contre le troisième, et ça n’est agréable pour personne. À quatre vous pouvez essayer d’y joueur en équipe, en alternance.
Le matériel n’est pas en reste, avec de belles pièces en bois bien épaisses, et au design graphique du plus bel effet. Ce dernier sert également au jeu, puisque les pentaminos sont colorés alors que les hexaminos sont en noir et blanc : le décompte de fin de partie est très facile, 5 points par pièces de couleur, et 6 pour les autres.
L’auteur du jeu a mis à disposition un guide stratégique très complet : des conseils, des exercices, des réflexions sur la taille et la composition des pièces. À lire absolument après quelques parties, pour vous perfectionner et découvrir une profondeur stratégique insoupçonnée de prime abord.
À noter qu’il existe également une autre boite, Polyssimo, une variante pour jouer seul au travers de trente défis.
Polyssimo Challenge est un bel exemple d’un jeu abstrait accessible à tous. Des règles simplissimes, des parties rapides, mais prenantes, une ambiance zen, et du beau matériel. Une belle réussite pour cet éditeur habituellement cantonné aux jeux pour les plus petits. Espérons qu’il continue d’explorer cette gamme.
- Polyssimo Challenge est un jeu d’Alain Brobecker
- Illustré par Céline Bénédé
- Édité par Djeco
- Pour 2 à 4 joueurs à partir de 7 ans
- Pour des parties d’environ 20 minutes
- Au prix de 23,90 € chez Philibert
Second Chance
Les joueurs disposent tous d’une petite feuille personnelle de 9×9 cases. Chacun reçoit également une carte unique, représentant la première pièce à placer sur sa feuille : on crayonne les cases correspondantes à l’endroit désiré du quadrillage.
Puis on enchaine les tours : à chacun d’eux on retourne deux cartes, et chaque joueur en choisit une pour la représenter sur sa feuille.
On connait la liste complète de toutes les formes possibles : la plupart sont en exemplaire unique, quelques-unes existent plusieurs fois. Mais on ne sait pas quand elles vont apparaitre.
Au bout de quelques tours, il arrive qu’un joueur se retrouve bloqué : aucune des deux pièces présentées ne rentre plus dans son quadrillage. Il a alors droit à une seconde chance, d’où le nom du jeu. Il retourne la prochaine carte, et s’il arrive à la placer, il continue de joueur, sinon il est éliminé.
Le jeu s’arrête quand tout le monde est bloqué, et le vainqueur est celui à qui il reste le moins de cases vierges.
Un jeu calme, zen même
Second Chance est un jeu calme, zen même, sans affrontement, où tout le monde joue en même temps en essayant de faire de son mieux.
Bien entendu, l’interaction est inexistante : vous aurez absolument zéro impact sur les choix des adversaires. Au contraire même, les joueurs se donnent généralement des conseils entre eux, pour trouver le meilleur coup, le meilleur positionnement possible, surtout quand la partie avance et que les emplacements se restreignent.
Peu importe le gagnant finalement, on est surtout content si on a bien rempli son quadrillage, même si c’est un peu moins bien que son voisin.
Le hasard est bien évidemment omniprésent dans le jeu. Il n’empêche qu’on apprend petit à petit à combiner les formes, à prendre des risques plus ou moins calculés en fonction des formes déjà sorties, à se préparer des espaces dédiés et à croiser les doigts pour que la carte correspondante soit retournée à temps.
Rien à dire sur le matériel, sauf que l’éditeur a eu l’excellente idée d’imprimer une grille sur les deux côtés des feuilles. C’est tout bête, mais ça n’est que trop malheureusement le cas. Et c’est tant mieux, car on a tendance à enchainer les parties.
C’est vraiment cette ambiance calme, zen, d’entre-aide, qui nous a séduits dans Second Chance. D’ailleurs, pour une ambiance encore plus relaxante, nous vous conseillons vivement d’emprunter les crayons de couleur de vos enfants. Changez de couleur entre chaque pièce, et vous voilà en présence d’un mix entre un jeu de société et les cahiers de coloriage pour adulte.
- Second Chance est un jeu d’Uwe Rosenberg
- Illustré par Max Prentis
- Édité par Act in Games
- Pour 1 à 6 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 15 minutes
- Au prix de 10,50 € chez Philibert
Patchwork Doodle
La mise en place de Patchwork Doodle est similaire à celle de Second Chance : chaque joueur reçoit une feuille quadrillée et une carte indiquant sa première pièce à placer. C’est ensuite que les deux jeux diffèrent.
On forme un cercle de huit cartes polyominos piochées au hasard et on place un pion entre deux d’entre elles.
Une partie se joue en trois manches identiques, chacune découpée en six tours. Au début de chaque tour, un lancer de dé indique le déplacement du pion et donc la forme à placer ce tour-ci par l’ensemble des joueurs (s’ils le peuvent et veulent).
Pour atténuer la part de hasard, les joueurs disposent de quatre actions spéciales, utilisables chacune une fois par partie. Elles permettent de choisir la pièce avant ou après le pion, de découper la pièce avant de la placer, de placer un carré unique ou de refaire une de ces trois actions.
La carte du tour est défaussée et on relance le dé pour indiquer la nouvelle pièce à placer. Un décompte de fin de manche est opéré après le sixième lancer : on gagne autant de points que la surface du carré contenu dans son plus grand rectangle, plus un point supplémentaire pour les lignes ou colonnes contenues dans ce rectangle.
Puis on recommence ainsi une deuxième puis une troisième et dernière manche. Le joueur cumulant le plus de points en additionnant ses trois décomptes est déclaré vainqueur.
Un mix entre Patchwork et Second Chance
Patchwork Doodle est un mix entre Patchwork, un de nos jeux à deux préférés, et Second Chance, tous trois du même auteur. Et pourtant, ils ont chacun leurs spécificités.
Patchwork Doodle est nettement moins contraignant que son grand frère Patchwork, et demande moins de réflexion. Tout le monde reçoit la même pièce, et le concept de « cout » (en bouton ou en temps) a disparu.
Et si, au regard de son matériel, il ressemble énormément à Second Chance, il est un petit cran au-dessus en termes de complexité, de par ses actions spéciales et la façon de marquer les points. Les sensations en cours de partie diffèrent également.
Comme dans Second Chance, il n’y a aucune interaction dans Patchwork Doodle : chacun joue sur sa feuille sans possibilité d’influencer un adversaire. Mais les parties sont plus acharnées, on s’aide moins les uns les autres. Le jeu demande en effet plus de réflexion : on connait les prochaines pièces à placer, on réfléchit au meilleur moment pour utiliser telle ou telle action spéciale, et surtout il faut optimiser ses placements afin d’obtenir le plus de points à chaque décompte.
Bien que très proches, aussi bien au niveau du matériel que de leur mécanique, Second Chance et Patchwork Doodle offrent pourtant des sensations de jeu différentes. Si vous aimez les jeux zen, reposant, optez pour le premier. Si vous préférez l’optimisation et la compétition, tournez-vous plutôt du côté du second. Au pire, faites comme nous, offrez-vous les deux !
- Patchwork Doodle est un jeu d’Uwe Rosenberg
- Illustré par atelier198
- Édité par Funforge
- Pour 1 à 6 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 20 minutes
- Au prix de 11,50 € chez Philibert
Les liens de cet article sont affiliés : si vous trouvez votre bonheur grâce à nous, nous touchons une petite commission. On vous explique tout ici.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !