En 2001, Microsoft signait son entrée sur le marché des consoles avec la Xbox, modèle de puissance ayant apporté sa pierre à un édifice alors dominé par Sony (disque dur, réseau Xbox Live). Pour accompagner sa machine mastoc, le géant américain proposait une manette baptisée Duke dont le design ressemblait à un cliché faisant écho au marché de l’automobile : console américaine = grosse console = grosse manette. À l’époque, la firme de Redmond avait oublié un point essentiel, appelé ergonomie.
En 2018, motivé par un élan nostalgique, Microsoft s’est associé à Hyperkin pour ressortir le Duke sur Xbox One (avec compatibilité PC). On n’y voit qu’un moyen presque humoristique de rappeler de douloureux souvenirs aux premiers propriétaires de la Xbox. Car plus de quinze ans après, le Duke est toujours un cauchemar pour les mains. On a osé retenter l’expérience.
Heureusement qu’il y a un écran OLED
La manette Duke de Microsoft est un paradoxe. Alors que celle de la Xbox One revient souvent dans la discussion quand il s’agit de nommer le meilleur accessoire pour jouer, la firme de Redmond est parti de loin, très loin. Et la résurrection opérée par Hyperkin constitue une sacrée piqûre de rappel. Une seule mission sur Anthem — soit 20 minutes — a suffi pour nous rappeler le raté ergonomique.
Immense au point de vite faire mal aux mains, le Duke est la définition de ce qu’il ne faut pas faire : aucun bouton ne tombe instinctivement sous le pouce et certaines touches réclament un gros effort pour être atteintes, occasionnant des erreurs dans le feu de l’action. En cause ? Outre le facteur forme alambiqué, on peut noter l’absence de symétrie entre la croix directionnelle, désagréable au toucher, et la disposition des boutons principaux — ABXY. C’est à se demander comment on a pu jouer avec cet accessoire à l’époque… D’aucuns diront que c’était cela ou rien.
De toute évidence, Hyperkin ne cherche pas à faire adhérer, des années plus tard, au Duke. Son produit n’est que le vestige des errements de Microsoft, qui a tâtonné avant de trouver la formule idéale, applaudie à juste titre. En témoigne l’intégration d’un écran OLED (!) qui rejoue l’écran d’ouverture de la Xbox quand on appuie dessus et affiche l’ancien logo le reste du temps. Le fabricant a également ajouté un port jack et des boutons de tranche RB/LB, même s’ils sont aussi affectés aux touches noire et blanche (disparues aujourd’hui). Pas de batterie intégrée, en revanche, mais un cordon microUSB sans la sécurité d’époque (tirer sur la manette n’emportait pas la console avec soi).
Hyperkin oblige, la qualité de fabrication n’est pas tout à fait au rendez-vous. Les ressorts des gâchettes grincent et, sur notre exemplaire, le stick droit clique moins que son vis-à-vis. Pour un produit misant sur la nostalgie et vendu 59,99 euros, un assemblage de meilleur facture n’aurait pas été de trop. On comprend l’idée : comme ce nouveau Duke est voué à l’exposition, de loin, on n’y verra que du feu.
Par ses mensurations immenses, le pad Duke mettait d’emblée sur la touche les joueuses et joueurs dotés de petites mains. Et celles et ceux avec des mains plus grandes n’étaient pas nécessairement mieux lotis à cause du placement hasardeux des boutons. Face aux critiques, Microsoft avait vite rectifié le tir en commercialisant le Pad S, plus petit et vite devenu une référence. Il est d’ailleurs à l’origine de l’excellence des manettes Xbox 360 et Xbox One, soit une preuve que le Duke est bel et bien une anomalie dans l’histoire des pads Microsoft. Une anomalie qui méritait un trophée ? Pas sûr.
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