Nintendo croit beaucoup en son Labo. Après un kit de base en forme de découverte du concept, un déguisement permettant de se prendre pour un robot géant et un set centré sur les véhicules (le meilleur, de loin), la firme nippone passe à la vitesse supérieure. Et c’est avec un sens de l’histoire certain qu’elle décide d’associer ses constructions en carton à la réalité virtuelle, technologie qui arrive peu à peu à maturité chez les autres, mais qui reste un marché de niche. Et à laquelle Nintendo s’était essayée voilà plusieurs années avec le Virtual Boy — un échec cuisant.
Bien évidemment, le kit VR de Nintendo Labo n’entend pas faire une démonstration technologique. L’écran de la Switch, limité à du 720p, et les caractéristiques de la tablette n’ont pas les épaules solides pour venir se frotter aux ténors du marché (vendus dix fois plus chers). Nintendo veut plutôt amener la réalité virtuelle dans un cercle convivial, avec une cible claire en tête : les plus jeunes, à qui les expériences VR ne sont pas nécessairement conseillées.
Les bases du Labo
Aucun souci à se faire si on porte des lunettes de vue. Comme le casque n’a pas de sangle, l’ergonomie se limite à poser le casque contre son visage et des lunettes n’y changent rien.
À l’instar des autres kits, il faut passer par des heures et des heures d’assemblage (ndlr : noob). Les Toy-Con liés à la réalité virtuelle sont tous plus ingénieux les uns que les autres. On retiendra tout particulièrement le canon, impressionnant de solidité et étonnant dans sa conception. Une fois encore, les créateurs des constructions prouvent qu’ils ne manquent pas d’idées et que des bouts de cartons, certes prédécoupés, peuvent se transformer en accessoires pour le jeu vidéo. En outre, malgré l’ambition que sous-entend la réalité virtuelle, Nintendo parvient à conserver l’ADN du Labo : zéro colle nécessaire. On retrouve néanmoins des élastiques et des autocollants réfléchissants, indispensables pour certains mécanismes.
Les instructions, distillées une à une sur l’écran de la Switch, sont claires et simples à suivre (on peut zoomer, revenir en arrière…). Toutefois, certains passages apparaissent un peu trop complexes pour des enfants, qui devront alors être accompagnés d’un adulte pour voir le bout du kit. D’une manière générale, l’étape de construction reste un plaisir en soi, nourri par le génie de certaines astuces qui assurent à chaque Toy-Con sa crédibilité.
Le kit permet d’obtenir :
- Les lunettes VR ;
- Un appareil photo ;
- Un masque d’éléphant ;
- Un oiseau ;
- Une pédale à vent ;
- Un canon ;
- D’autres accessoires additionnels (un masque avec tuba, un moulin à vent).
Du côté de la longévité des Toy-Con, on ne saurait affirmer qu’ils tiendront dans le temps. Par exemple, si le canon inspire la confiance, le mécanisme de rechargement basé sur deux élastiques est susceptible de s’abîmer à mesure qu’on le sollicite. Et puis, cela reste des assemblages en carton, qui plus est assez imposants (donc difficiles à ranger et à transporter).
La réalité virtuelle dans sa plus simple expression
Nintendo propose une foule d’activités pour se familiariser avec la réalité virtuelle dite basique. Privé de système de tracking extérieur de pointe, le Nintendo Labo s’en remet au principal atout de la technologie, à savoir une immersion à 360 degrés dans un monde imaginaire. On comprend très vite où veut nous emmener Nintendo, moins attaché à époustoufler l’audience (il n’en a pas les moyens avec la Switch) qu’à proposer une première expérience — statique — à celles et ceux qui n’auraient jamais goûté à la réalité virtuelle. Sur ce point, la réussite est tout sauf virtuelle. Même si, pour certaines activités, la technologie immersive n’apporte pas grand-chose de probant.
Chez Nintendo, la simplicité fait souvent le bonheur
De fait, ce kit VR affiche très vite ses limites technologiques. Visuellement, le sentiment d’être plongé dans une bouillie de pixels n’est jamais très loin, alimenté par la faible définition de l’écran de la Switch (720p divisés par deux, avec cet effet de grille indésirable). Les graphismes, cubiques et d’un autre âge, achèvent nos yeux, à peine sauvés par la direction artistique à la Nintendo (tout est mignon et coloré).
Si vous avez déjà eu un — vrai — casque de réalité virtuelle sur la tête, vous allez forcément tiquer… Mais les plus jeunes n’ont pas ce niveau d’exigence : pour eux, voir qu’il y a quelque chose derrière eux quand ils tournent la tête suffit à décrocher un sourire. Chez Nintendo, la simplicité fait souvent le bonheur. Tant pis si c’est hideux.
De toute évidence, le gros morceau du kit est le canon, qui est associé à un jeu de tir sur rails plutôt très efficace (là encore, la notion de simplicité est palpable). Nintendo a compris que la réalité virtuelle se prêtait plutôt bien à l’exercice et ne s’en prive pas. Les fans pourraient même s’imaginer être dans une sorte de Duck Hunt 2.0 (le jeu culte de la NES où on tirait sur l’écran avec un fusil en plastique). La firme au plombier a même pensé aux boss, à la course au scoring et à la disponibilité à part du Toy-Con.
En revanche, on est moins convaincu par le masque en forme d’éléphant, pas du tout pratique à utiliser et, semble-t-il, très fragile. Ce Toy-Con propose quand même une relecture de Pictionary, ce qui permettra à deux enfants de s’amuser en se passant la console. Autre activité qui marche : l’exploration d’une île dans la peau d’un oiseau (en espérant que les ailes du Toy-Con tiennent).
En revanche, Nintendo a oublié une chose : soulager nos bras. Le masque dans lequel il faut insérer la console est dénué de sangle pour la tête. Pour profiter de la réalité virtuelle, il est nécessaire de tenir la console et le Toy-Con à bout de bras, avec tout ce que cela implique en termes de fatigue rapide. Ce défaut d’ergonomie, qui ne manquera pas de muscler les jeunes, est compensé par la durée courte des mini-jeux (au pire, le logiciel se chargera de rappeler qu’il faut faire une pause).
À l’arrivée, alors que les deux premiers kits Labo peinaient à tenir sur la longueur, ce quatrième ensemble a suffisamment de contenus variés en bagages pour assurer plusieurs heures de durée de vie (en dehors de la phase de construction déjà très chronophage). Il faut donc voir ce produit comme un membre de la famille Labo de plus, pour lequel la réalité virtuelle n’est qu’un bonus. On est loin du porte-étendard, mais l’expérience reste adaptée à la cible : jamais brusque et efficace.
Le Nintendo Labo VR est en rupture de stock sur son kit complet, mais il est disponible normalement sur Amazon.
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