Pas de pions, de figurines, de jetons, ou de cartes cette semaine. Tantôt calmes et posés, tantôt frénétiques, les trois jeux que nous vous proposons aujourd’hui ont deux caractéristiques en commun. Leur matière principale tout d’abord, le bois. Mais surtout, la qualité requise pour tirer son épingle du jeu : votre dextérité. Et elle sera mise à rude épreuve !
Bonk, le foot sur bois
Bonk se joue obligatoirement à deux équipes de deux joueurs. Les équipes se placent de part et d’autre du plateau/terrain de jeu en bois, chaque joueur faisant face à une rampe de lancement. Chacun commence la manche avec trois billes métalliques à sa disposition.
Au milieu du terrain, légèrement en pente du centre vers les bords, se trouve une bille, plus grosse et en bois : c’est la balle.
Au top départ, tous les joueurs font dévaler leurs billes l’une après l’autre du haut de leur rampe de lancement, tentant de pousser la balle de bois vers le but adverse. Tant que ce n’est pas le cas, les joueurs continuent de lancer frénétiquement leurs billes. Comme le terrain est pentu, ils récupèrent celles qui tombent dans les limites de leur zone de jeu. Les coéquipiers peuvent également se passer leurs billes au cas où l’un d’eux viendrait à en manquer.
Dès que la balle de bois touche le fond du but adverse, on marque un point. On reprend alors la manche à zéro : chacun récupère trois billes et la balle est replacée au centre. La première équipe à marquer cinq points remporte la partie.
Ultrafrénétique ! Voici comment résumer simplement une partie de Bonk.
Mais ce qui pourrait laisser penser à un jeu totalement hasardeux et à un joyeux bazar de billes filant à toute allure lors des premières parties s’avère finalement récompenser la dextérité (après une période d’apprentissage obligatoire). Taper dans les billes adverses, jouer plus lentement que les adversaires pour récupérer leurs billes, défendre son goal… très vite, on va plus loin que juste bêtement faire glisser ses billes le long de la rampe. Rien que le premier lancer après le top départ peut être déterminant, et les « aces » ne sont pas rares.
Bien entendu, la chance reste quand même présente, et les rebonds ou déviations invraisemblables font partie du jeu. Tout comme le fait de taquiner et chambrer ses adversaires… tant que le score nous est favorable.
Seul ombre au tableau, un prix très élevé (60 euros), expliqué par un matériel inhabituel pour un jeu de société. Malgré tout, Bonk est un bon investissement qui ne risque pas de prendre la poussière au fond de votre placard. Et bien sûr, il ne se joue qu’à quatre joueurs exclusivement, mais cette configuration contribue à la convivialité et à la bonne ambiance des parties.
Dans le même genre, vous pouvez également jeter un oeil à Klask, une espèce de jeu de foot à base de pions aimantés.
Même s’il peut se jouer toute l’année, profitez des beaux jours qui arrivent pour proposer Bonk lors de votre prochain apéro ou barbecue en terrasse, vous ferez un malheur, sa convivialité se prêtant parfaitement à la situation.
- Bonk est un jeu de Dave Harvey
- Édité par Gigamic
- Pour 4 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 10 minutes
- Au prix de 59,90 € chez Philibert
Smak, quand vous en avez marre du Mölkky
Les beaux jours arrivant (enfin), c’est donc le moment de ressortir vos jeux d’extérieur qui attendent sagement à la cave depuis les dernières vacances d’été. Pétanque et Mölkky en tête, et pourquoi pas Smak, nouveauté toute fraiche, imaginée par l’un des auteurs de Concept.
Smak est un jeu de quilles qui se joue obligatoirement à deux équipes, chacune composée d’une à trois personnes. Mais d’abord, il faut mettre en place le terrain de jeu.
Les quilles sont placées en X. En leur centre se trouve le drapeau : quatre petites tours, empilées les unes sur les autres. Chaque quille a deux côtés distincts, l’un rouge et l’autre bleu. Tous les côtés rouges font face à l’équipe rouge, et inversement pour le bleu. Globalement, plus la quille est proche de votre équipe, moins elle vous rapportera de points. Ainsi, les premières quilles devant vous ne pourront vous rapporter qu’un seul point, mais en valent potentiellement deux pour les adversaires. Celles juste derrière ne valent toujours qu’un point, mais trois pour l’autre équipe, etc. Ces points sont représentés par des cercles dessinés sur les faces colorées des quilles.
Les équipes jouent en alternance et effectuent trois lancers à chaque manche. Dans l’ordre, un lancer de défense, puis deux lancers d’attaque. Expliquons d’abord l’attaque pour comprendre la défense.
- L’attaque : À son tour, une équipe dispose de deux bâtons d’attaque. Le but est de faire tomber une et une seule quille à chaque lancer. En faire tomber plus annule le coup. Une équipe peut donc terminer son tour avec au maximum deux quilles au sol. Mais elle ne marque pas ses points immédiatement : il faut d’abord attendre le lancer de défense des adversaires.
- La défense : Ces derniers, au début de leur tour, disposent d’un bâton de défense. Le but cette fois est de faire tomber le drapeau. Si elle y parvient, les lancers d’attaque adverses sont annulés, et les quilles remises en place. On retire également un étage au drapeau, rendant le prochain lancer de défense plus compliqué. Si elle rate son coup par contre, les adversaires retirent les quilles au sol et marquent autant de points qu’indiqué par la face à leur couleur. Cette fois-ci, on ajoute au contraire un étage au drapeau, pour faciliter le prochain lancer de défense.
Les manches s’enchainent ainsi, d’une équipe à l’autre, avec chaque fois un lancer de défense et deux lancers d’attaque. La partie s’arrête dès que toutes les quilles ont été marquées et le plus gros score l’emporte. Elle peut également se terminer prématurément si l’une des deux équipes jouit d’une avance de points ne pouvant plus être rattrapée.
Au même titre que le Mölkky, Smak risque bien d’animer vos barbecues et apéros en terrasse cet été. On pourrait d’ailleurs considérer Smak comme la rencontre entre ce dernier et le Kubb (à priori les jeux de quilles doivent obligatoirement intégrer un K dans leur nom ^^).
Du premier, il reprend des règles simples et des parties courtes. Du second, on retrouve le jeu par équipe et des quilles tantôt à l’une tantôt à l’autre. Mais là où une partie de Kubb peut parfois trainer en longueur, celles de Smak ne dépassent pas la demi-heure, grâce au drapeau qui devient de plus en plus dur à toucher quand deux équipes fortes de même niveau s’affrontent.
L’aspect le plus intéressant est bien évidemment l’alternance entre attaque et défense. Et si lors des premières parties on est déjà content de toucher les quilles ou le drapeau, on met rapidement en place des tactiques plus pointues. Viser des quilles proches, faciles à toucher, pour mettre la pression sur le défenseur adverse. Ou essayer d’éliminer rapidement celles rapportant le plus de points aux adversaires. Etc.
C’est d’ailleurs aussi pour cette raison que le jeu est beaucoup plus amusant à deux ou trois personnes par équipe que tout seul : on discute, on élabore un plan, on s’encourage, ou on taquine le boulet du groupe qui rate tous ses lancers.
Idéalement, il vaut mieux y jouer sur un terrain adapté : gazon plat, terrain de pétanque (le top), ou petits graviers. Une surface trop dure risque d’abimer le matériel prématurément, comme tous les jeux de quilles.
Et dans le cas où des enfants ou des personnes un peu moins habiles participent, n’hésitez pas à les faire jouer d’un peu moins loin, ça permettra à tout le monde de s’amuser. Et contrairement au lanceur du Mölkky, les bâtons de Smak sont en bois léger : aucun risque pour les plus maladroits de blesser quelqu’un.
Smak a tout du jeu convivial par excellence, à jouer entre amis ou en famille, l’apéro à la main, pendant que les saucisses cuisent sur le barbecue. Des règles simples, des parties courtes, et pourtant on se prend vite au jeu et au challenge. Rien de tel qu’un petit tournoi à trois-quatre équipes pour désigner les champions des vacances.
- Smak est un jeu de Alain Rivollet
- Illustré par Felix Kindelán
- Édité par Helvetiq
- Pour 2 à 6 joueurs à partir de 6 ans
- Pour des parties d’environ 30 minutes
- Au prix de 42,95 € chez Philibert
Staka, parce que le Jenga, c’est trop facile…
Staka est un jeu d’empilement, composé de treize pièces en bois ressemblant à des ronds de serviette (c’est d’ailleurs ce qui a servi d’inspiration à son auteur), d’une trentaine de cartes et d’un dé.
Cinq modes de jeux sont proposés, tous basés sur l’équilibre précaire des constructions.
- Dans le mode duel, deux joueurs essayent de reproduire le plus rapidement possible l’assemblage de six pièces représenté sur une carte piochée en début de manche. Le premier à en réussir cinq l’emporte.
- Le mode flash se joue également à plusieurs, mais chacun son tour cette fois-ci. Pendant qu’un des joueurs tente de reproduire la figure d’une carte, un autre fait office de « compteur » : tant que la construction n’est pas terminée, il ne cesse de relancer le dé et additionne à chaque fois les points. Cette somme représentera le score du joueur pour la manche. Le but étant de réaliser son empilement le plus rapidement possible pour marquer le moins de points possible. Dès qu’un joueur atteint 200 points, la partie est terminée, et le plus petit score l’emporte.
- Le livret de règles comprend 20 figures utilisées dans le mode zen. Ici, seul ou la plusieurs, le but est tout simplement de reproduire ces figures. Bien évidemment, les assemblages sont ici bien plus compliqués que sur les cartes, et demandent beaucoup de minutie.
- Le mode crash classique demande aux joueurs d’ajouter une pièce l’une après l’autre à une construction commune. Le premier à faire tomber la structure est éliminé.
- Le dernier mode, assez anecdotique et artificiel, vous propose de créer librement des sculptures. Vous l’aurez compris, les quatre précédents modes sont nettement plus intéressants.
Soyons honnêtes, Staka ne surprend pas par son originalité. Il joue dans la même catégorie que le Jenga, les Kapla, et tous les autres jeux d’empilement déjà publiés. Il n’empêche que toutes les parties que nous avons faites étaient vraiment agréables. Staka brille par la simplicité de ses règles, ou plus justement leur absence : il suffit d’empiler les pièces, et c’est tout. N’importe qui peut y jouer, à tout âge.
Et surtout, il tire son épingle du jeu par la forme particulière de ses pièces, qui impose souvent d’en faire tenir plusieurs entre elles en équilibre, en « bloquant » le coin de l’une dans le trou d’une autre, puis en y superposant une troisième pour « figer » le tout.
Les différents modes de jeu proposés permettent également d’en profiter au maximum. De « rentabiliser » son achat en quelque sorte, même si nous n’aimons pas ce terme pour décrire un jeu de société. Nous avons particulièrement aimé reproduire les figures proposées par le mode zen, dont certaines demandent beaucoup de patience. Quelques-unes nous résistent encore d’ailleurs…
Assez paradoxalement, malgré la grande minutie dont il faut faire preuve pour assembler les constructions, Staka est un jeu (très) bruyant… quand tombent les pièces. D’autant qu’il est impossible de jouer sur autre chose qu’une surface totalement plane et dure. Oubliez nappes ou tapis de jeu, les premiers éléments ne seraient pas assez stables.
Même si cela n’a aucun impact sur le côté ludique de la chose, il faut saluer le design épuré de l’objet, et la façon intelligente de ranger toutes les pièces, glissées dans un totem et bloquées par une goupille à son extrémité.
Malgré son manque d’originalité, Staka attire par sa simplicité et son design épuré qui font tout son charme. Exactement ce qui nous avait déjà plu dans Team Up, un précédent jeu du même éditeur. Et même s’il ne révolutionne pas le genre, c’est typiquement le type de jeu qui plaira à toute la famille et qu’on sortira régulièrement pour une petite partie rapide à plusieurs, ou pour tenter de réussir une ou deux constructions.
- Staka est un jeu de Michel Baumann
- Illustré par Kate Bailey-Neale et Felix Kindelán
- Édité par Helvetiq
- Pour 1 à 4 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 20 à 60 minutes
- Au prix de 26,95 € chez Philibert
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