Sony a vendu plus de 4 millions de PlayStation VR, son casque de réalité virtuelle qui mise sur un design efficace et une configuration simple pour amener les gens à découvrir cette technologie (encore ?) réservée à un marché de niche. On se demande bien avec quels jeux la firme nippone a su convaincre les propriétaires de la PlayStation 4 de dépenser plusieurs centaines d’euros pour un casque convaincant uniquement le temps de quelques expériences — pour ne pas dire quelques jours. Mais toujours est-il que le PS VR a un avenir, matérialisé dès à présent par le lancement de Blood & Truth.
Jeu de tir à la première personne, Blood & Truth puise ses fondations dans The London Heist, l’un des mini-jeux de l’arnaque PlayStation VR Worlds (un CD démo). Le titre s’impose comme l’un si ce n’est le meilleur moyen de promouvoir le PlayStation VR et de prouver qu’il y a une place pour lui ailleurs que dans un placard. Autant dire que Blood & Truth, développé par London Studio, part avec de sérieux atouts en poche pour contenter les 4 millions de joueurs ayant acquis l’accessoire de luxe.
La VR sur PS4, c’est toujours aussi moche
Pour une immersion à 360 degrés, il ne faut pas lésiner sur le son. Nous vous conseillons de jouer à Blood & Truth avec des écouteurs ou, mieux, une installation home cinéma employant au moins cinq enceintes.
Le catalogue du PlayStation VR ne brille pas grâce à ses graphismes. Blood & Truth va-t-il tuer ce constat ? Hélas, non. La puissance réclamée par la réalité virtuelle, associée à la faible définition du casque, ne permet pas d’accoucher d’un rendu visuel agréable. Au point que naît cette impression d’être revenu deux — voire trois — générations en arrière. Cette bouillie de pixels pose parfois de sérieux problèmes d’immersion (c’est parfois très vilain) et de précision (sur quoi on tire, en fait ?). Mais il y a fort heureusement un travail appréciable sur la narration pour compenser et impliquer le joueur au mieux en lui offrant ce sentiment de participer à une vraie aventure d’espionnage.
C’est basique dans l’approche — mais diablement efficace.
Car Blood & Truth se veut comme un hommage aux films du genre, transformant le joueur en une sorte de James Bond ou d’Ethan Hunt. L’histoire s’articule autour de Ryan Marks, un ex-membre des Forces Spéciales qui doit se débarrasser d’un magnat du crime s’en prenant à sa famille à Londres. Infiltration, course-poursuite, action, rebondissements, explosion, moments de bravoure… Tous les ingrédients sont réunis pour faire de Blood & Truth un enchaînement de séquences virevoltantes. En tout cas, les développeurs n’hésitent pas à prendre le temps de se poser pour assumer des longs dialogues.
À l’arrivée, certaines phases de Blood & Truth valent vraiment le détour et sont transcendées grâce à la réalité virtuelle — une preuve que la technologie peut avoir un vrai intérêt quand elle est intelligemment employée. C’est basique dans l’approche — mais diablement efficace.
Le Time Crisis 2.0
Y a-t-il meilleur porte-étendard qu’un FPS pour la VR ? A priori non. Blood & Truth est le nouveau symbole de cette vérité. Armé d’une paire de PlayStation Move (c’est mieux qu’une DualShock 4), le joueur est chargé d’avancer en tirant sur tout ce qui bouge. La reconnaissance de mouvements permet de viser en pointant — tant pis pour le nombre incalculable de munitions gâchées – et l’exclusivité PlayStation VR reprend le système de rechargement vu dans The London Heist. Où il est nécessaire de remplir son arme soi-même en rapprochant physiquement les deux Move plutôt qu’en appuyant bêtement sur une touche. Un gros plus pour l’immersion et le réalisme.
Y a-t-il meilleur porte-étendard qu’un FPS pour la VR ?
On trouvera juste à redire sur le maniement des fusils à deux mains qui nécessitent de regarder dans le viseur. Là, la technologie affiche ses limites en termes de précision et de lisibilité (les graphismes n’aident pas). Il est également nécessaire de veiller à s’organiser un espace de jeu sans obstacle ni élément susceptible de gêner certaines actions (exemple : ouvrir un tiroir un peu éloigné). Il est vivement recommandé de jouer sur une chaise — plutôt qu’au centre d’un canapé –, quand bien même Blood & Truth enchaîne phases assise et debout (nul besoin de bouger de son siège).
Pour les déplacements, le mode confort automatise le passage d’un point à l’autre (c’est presque un rail shooter). Il suffit de regarder dans la direction souhaitée et d’appuyer sur le bouton idoine pour se rendre rapidement au point d’intérêt suivant, qui correspond soit à une zone de couverture, soit à un lieu où il y a une action importante à réaliser. En parallèle, London Studio a pensé à aller plus loin que le simple jeu de tir. On aime particulièrement les portions d’escalade (en levant ses bras dans la vraie vie), les crochetages ou les piratages. À chaque situation, le studio a su employer la réalité virtuelle et le motion tracking à bon escient pour rendre les mécaniques les plus intuitives et naturelles possible — sans donner la nausée. En prime, le rayon d’action est suffisamment réduit pour éviter au maximum les décrochages.
Comptez 4-5 heures de votre temps pour terminer la grosse dizaine de missions constituant le mode histoire — un peu plus si vous voulez récupérer toutes étoiles et donner le meilleur de vous-même dans les défis chronométrés.
Le verdict
Blood & Truth
On a aimé
- Le gameplay parfaitement adapté
- Le gros plus immersif
- Bel hommage aux films du genre
On a moins aimé
- Dieu que c'est laid
- Prévoyez un peu de place
- La précision des armes à deux mains
London Studio ne s'y est pas trompé en transformant l'expérience acclamé The London Heist en véritable jeu. Ce Blood & Truth réhabilite quelque part la réalité virtuelle sur PlayStation 4, dans un genre taillé pour la technologie.
Il faudra néanmoins fermer les yeux sur les graphismes, horribles, et le scénario, bas du front, pour qui souhaite vivre une expérience immersive, efficace et portée par quelques séquences fortes. À la manière d'un Ethan Hunt, Blood & Truth s'infiltre dans les mémoires avant de tout exploser. La mission n'était donc pas si impossible.
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