Progressivement, l’idée d’abandonner les DRM fait son chemin dans l’industrie du disque. EMI a fait un grand pas en avant cette année en étant la première major à arrêter d’exiger des plate-formes de vente en ligne qu’elles placent des verrous artificiels sur les fichiers vendus aux plus loyaux des consommateurs. Universal devrait suivre. Mais s’ils abandonnent les obstacles techniques posés à la libre diffusion des fichiers, ils n’abandonnent pas pour autant l’espoir de dissuader les internautes de laisser leurs fichiers se balader un peu partout. Comment ? Par des barrières psychologiques et juridiques appelées « watermarking ».
L’Institut Fraunhofer qui a inventé le MP3 est déjà sur le coup, tout comme Thomson et Philips, réunis avec une dizaine d’acteurs au sein de la Digital Watermarking Alliance. En France, l’INA protège déjà ses contenus vidéos avec un tel système d’empreinte invisible à l’oeil ou à l’oreille. Et le 4 septembre 2007, c’est Microsoft qui s’est vu officiellement remettre le titre de propriété d’un brevet déposé par ses équipes de recherche en mai 2004.
Le but ? Inclure au coeur du son d’un fichier audio des données d’identification qui ne pourront pas être modifiées ou retirées par un tiers. Dans sa description du procédé, Microsoft parle uniquement d’identification des ayant droits, pour faciliter la gestion des droits d’auteurs dans les cas par exemple de remixs. Mais la technique pourrait servir au filtrage des réseaux ou des sites de type YouTube, ou pourrait être adaptée pour insérer lors de l’achat d’une chanson les données qui permettent d’identifier l’acheteur, et de le dissuader ainsi de laisser le fichier traîner sur un réseau P2P. Apple emploie déjà cette technique sur les fichiers iTunes Plus du catalogue EMI (voir Privatunes pour anonymer les données).
Selon Microsoft, le procédé breveté est totalement inaudible et résistant aux attaques. « Pour son utilisation dans l’industrie du disque aujourd’hui, le watermarking doit être complètement inaudible en toutes circonstances. Ca garantie l’intégrité artistique de la musique« , écrivent les inventeurs Darko Kirovsky et Henrique Malvar. « De plus, il doit être assez robuste pour résister à toutes les formes d’attaques. Pour être efficace, les watermarks doit résister aux traitements, conversions de formats et cycles d’encodage/détection que la musique d’aujourd’hui rencontre dans un environnement de distribution qui inclue la radio, le Web, les cassettes de musique et d’autres médias non linéaires. En plus, il doit résister aux attaques malveillantes des pirates numériques« . Les deux chercheurs ont donc mis au point des algorithmes très complexes qu’ils assurent inviolables.
Un brevet similaire a été déposé pour protéger la vidéo.
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