Ce n’était qu’une question de mois avant que la France ne soit touchée elle aussi par la vague d’augmentation de tarifs de Netflix. C’est désormais le cas : le Figaro, qui a obtenu l’information de la multinationale en exclusivité, dévoile que le coût de deux abonnements augmentera à partir de ce 20 juin 2019.
L’abonnement Standard (2 écrans) passe de 10,99 à 11,99 euros (+ 9 %), tandis que l’abonnement Premium (4 écrans) passe de 13,99 à 15,99 euros (+ 14,3 %).
Nous avons fait le test : lorsque l’on crée un nouveau compte sur la plateforme de vidéo à la demande par abonnement (SVOD), les nouveaux tarifs s’affichent.
Pour les 5 millions de Français déjà abonnés à Netflix l’augmentation sera intégrée au cours des prochaines semaines. Contacté par Numerama, Netflix confirme que les abonnés concernés recevront un message au moins un mois avant la hausse. En revanche, si vous êtes déjà abonnés mais souhaitez changer de forfait, les nouveaux tarifs sont déjà en vigueur.
Jusqu’où peut aller Netflix ? Loin.
Cette annonce était prévisible : en avril dernier, la plateforme confirmait dans sa lettre aux actionnaires qu’une hausse des prix était en cours en Europe. Il s’agissait à l’époque de l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et le Liechtenstein, qui ont subi la même augmentation que celle pour la France aujourd’hui.
Au Royaume-Uni en revanche, la plateforme de SVOD américaine a choisi plus récemment de rehausser son tarif le plus bas (de 7,99 £ à 8,99 £) ainsi que le tarif deux écrans, ce qui est un symbole fort car Netflix a toujours tenté de garder son abonnement d’entrée le plus bas possible. Visiblement, il a décidé de le maintenir en France : pour 7,99 euros, le tarif Essentiel ne bougera pas.
Netflix affiche depuis des mois des tarifs aléatoires sur sa plateforme pour tester jusqu’où les abonnés potentiels pourraient aller. En mars 2019, la firme affichait déjà un tarif 4 écrans à 15,99 euros, comme nous le rapportions, et un tarif 2 écrans à 12,99 euros. Cette tactique est très utile pour le géant américain, car cela lui permet de savoir jusqu’où les internautes sont prêts à aller pour un abonnement Netflix. Et ceux-ci ne sont visiblement pas frileux : en 2016, une étude de la Deutsche Bank montrait que les abonnés sondés étaient prêts à mettre jusqu’à 17 dollars par mois pour profiter des services de Netflix.
Netflix reste leader
D’ailleurs, après avoir réalisé la plus grosse augmentation de son histoire aux États-Unis en janvier 2019, Netflix a affirmé n’avoir constaté « que de très modestes pertes de clients à court terme à cause du changement de tarifs » — qui ont été largement absorbées par le gain de nouveaux clients.
Surtout, Netflix a une position de force dans le milieu de la SVOD, étant leader sur le marché avec ses 148 millions d’abonnés dans le monde, dont plus de la moitié hors États-Unis. Son objectif est de produire un maximum de contenus originaux qui rendront inconcevable un désabonnement, et le géant américain essaie d’en créer le plus possible pour rester dominant sur le marché lorsque des concurrents comme Apple TV+ ou Disney+ arriveront (à l’automne pour les deux).
Pour atteindre ce but, la multinationale a besoin d’un très grand nombre de liquidités pour investir massivement — les analystes estiment à 15 milliards de dollars les dépenses de Netflix en contenus (originaux et achat de licences populaires comme Friends ou The Office) en 2019. Et le résultat est impressionnant : il ne se passe pas un mois sans que la plateforme ne mette en ligne une cinquantaine de nouveaux contenus, rien qu’en France (nous couvrons mensuellement ces allées et venues de catalogue).
D’ailleurs, la multinationale a largement augmenté ces dernières années la création et production de contenus originaux, notamment en Europe. En France, Netflix a sorti pour le moment trois séries originales (Marseille, Plan Cœur et Osmosis) et une co-production (Huge in France de Gad Elmaleh) ainsi que plusieurs films et documentaires, et aurait une quinzaine de projets en cours.
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