Découvrez chaque semaine un jeu de société que nous avons sélectionné pour vous (avec amour et passion). Cette semaine, c’est Catan qui est à l’honneur.

Vous incarnez les premiers colons à fouler le sol de l’île de Catan. Explorez ses territoires, construisez routes et villes, prospérez… Mais hâtez-vous, car vous n’êtes pas seuls. Développez-vous plus vite que les autres pour prendre le contrôle de ces nouvelles terres.

L’île de Catan est presque vierge en début de partie, chaque groupe de colons n’y ayant installé que deux colonies. Pour l’instant. Une vingtaine de cases hexagonales forment ce bout de terre, chacune d’un des cinq terrains produisant sa ressource propre : les forêts fournissent du bois, les collines de l’argile, les champs du blé, etc.

Catan

Une partie en cours // Source : Kosmos

À son tour, on lance deux dés, dont la somme indique les cases produisant des ressources. En effet, chaque territoire est associé à un numéro, entre 2 et 12 (sauf le 7, vous comprenez plus bas pourquoi), placé aléatoirement en début de partie. Les joueurs qui disposent d’un bâtiment autour de cette case reçoivent une carte de la ressource concernée. Bien sûr, les probabilités font que plus un chiffre est proche du 7, plus il a de chance de sortir. Tous les emplacements ne se valent donc pas. Installez-vous sur les cases 6 et 8, plutôt que sur 2 et 12…

Ces ressources serviront ensuite à s’étendre : construire des routes, afin d’y bâtir de nouvelles colonies, éventuellement les améliorer en villes, ou acheter des cartes de développement aux pouvoirs variés. Comme on ne peut pas avoir accès à toutes les ressources en début de partie, il est possible de faire du troc. Soit avec les autres joueurs, à vous de mener au mieux les négociations, soit avec le monde extérieur, à un taux fixe, plus ou moins intéressant selon que vous possédiez un port ou non.

Mais gare au brigand, qui peut mettre à mal votre stratégie. Il entre en jeu dès qu’un joueur fait 7, chiffre associé à aucune case. Première conséquence pénible, chaque joueur ayant plus de sept cartes en main en perd la moitié. Deuxième conséquence pénible, le joueur ayant lancé les dés place le brigand sur la case de son choix et vole une ressource à un adversaire s’y étant installé. Troisième et dernière conséquence pénible, cette case ne produit plus rien tant qu’elle est occupée par le brigand. Ça râle généralement quand un 7 sort aux dés, et ça négocie pour tenir le voleur loin de chez soi.

Les joueurs jouent à tour de rôle, et on l’emporte dès qu’on atteint dix points de victoire. Ceux-ci s’obtiennent grâce à ses bâtiments, certaines cartes de développement, etc.

Pourquoi c’est bien

Avant l’explosion des jeux de société dits « modernes », Monopoly, Cluedo et Scrabble figuraient parmi les titres les plus connus, malgré leurs âges avancés. Puis cette liste a évolué et ce trio d’incontournables s’est petit à petit fait remplacer par des jeux plus récents : CatanCarcassonne et Les Aventuriers du Rail.

Si nous vous avons déjà présenté les deux derniers, le plus ancien, Catan, manquait à l’appel. En effet, celui qui a connu plusieurs noms (Les Colons de Katäne, Les Colons de Catane, Catane tout court, ou récemment l’international Catan) est publié pour la première fois en 1995. Année durant laquelle il obtient le prestigieux Spiel des Jahres, quelque temps avant ses deux camarades. Il est d’ailleurs communément admis qu’il représente la pierre angulaire à l’origine du renouveau du hobby.

Catan

Source : Kosmos

Le jeu est généralement considéré par les aficionados comme aléatoire, long et dépassé, mais nous avons, par hasard, remis la main sur une boîte tout récemment, alors que nous n’y avions plus joué depuis une vingtaine d’années. Et force est de constater que le plaisir est toujours présent. Suffisamment pour vous présenter ce classique, si vous ne le connaissez pas déjà.

C’est vrai, la part de hasard est importante, dés obligent. Surtout, le placement initial est primordial, tant un mauvais choix peut ruiner une partie. Encore faut-il que les probabilités soient respectées. Et il n’est pas rare que le destin vienne mettre à mal la logique, faisant sortir le 2 ou le 3 beaucoup plus souvent que le 8.

Il n’empêche, au vu du nombre de lancers de dés, ce hasard se lisse sur l’ensemble de la partie. Reste il est vrai que le jeu est généralement assez gagnant-gagnant, ou plutôt perdant-perdant : si vous commencez mal la partie, le jeu ne fera rien pour vous aider à remonter la pente. Mais les parties restent agréables, familiales, amusantes, prenantes. On ne s’ennuie pas une seconde, puisqu’on reçoit potentiellement des cartes tout le temps, même quand c’est le tour d’un adversaire, on peut faire des échanges, et le brigand rôde constamment.

Catan est et reste un excellent jeu familial, idéal pour s’initier en douceur aux jeux de société modernes

Le jeu de base a connu un tel succès que les extensions foisonnent. Nous ne citerons que les plus intéressantes de notre point de vue : Villes & Chevaliers, ajoutant de nouveaux développements et ressources, Pirates & Découvreurs, pour découvrir d’autres îles, Barbares & Marchands, pour commercer avec des nomades et combattre les barbares, ou Marins, pour voguer sur les océans à bord de vos bateaux.

En revanche, à moins d’être vraiment fans, nous vous déconseillons les extensions pour 5-6 joueurs : les parties ont tendance à s’allonger un peu trop.

Vous pourrez même y jouer avec vos enfants grâce à Catan Junior, ou exclusivement à deux, avec uniquement des cartes, dans Catan -Duel.

Le jeu a même dépassé son île originelle pour prendre place dans des univers plus ou moins originaux/loufoques. Citons en vrac les versions Star Trek, Trône de Fer, dans les étoiles, biblique à Canaan, à Rome, chez les Incas, chez les mormons, etc. Toutes n’existent pas ou plus en français.

Bref, même après toutes ces années, et malgré les milliers de titres sont sortis depuis, nous ne saurions par quel jeu plus récent remplacer Catan. De la stratégie, du placement, de la négociation, suffisamment de hasard pour permettre à tout le monde de gagner, et pas uniquement celui avec un tableur Excel dans la tête. Non vraiment, et même s’il n’est pas exempt de défauts, Catan est et reste un excellent jeu familial, idéal pour s’initier en douceur aux jeux de société modernes. Et avec toutes ses extensions, vous n’êtes pas près d’en faire le tour !

  • Catan est un jeu de Klaus Teuber
  • Illustré par Michael Menzel
  • Édité par Kosmos
  • Pour 3 à 4 joueurs à partir de 10 ans
  • Pour des parties d’environ 75 minutes
  • Au prix de 36,00 € chez Philibert

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