La musique gratuite financée par la publicité fut la grande lubie de l’industrie du disque ces deux dernières années. Tout le monde a commencé à y croire dur comme fer, et y voir un moyen d’assurer la rédemption des labels à la mécanique rouillée. On constate pourtant les premiers signes de faiblesse du système. Déjà le fameux SpiralFrog, qui avait fait tant de bruit en étant le premier à promettre le catalogue d’une major, affiche des résultats financiers catastrophiques (sans parler de son accouchement difficile) ; et dans les maisons de disque on commence à s’interroger sur sa viabilité.
Premier défaut : la façon dont les publicités sont affichées. Comme le fait remarquer Alby Galuten lors des discussions qui ont eu lieu au forum de la musique numérique à Los Angeles mercredi, « les gens ne regardent généralement pas leur écran quand ils écoutent de la musique, ils font autre chose. » Cette remarque est d’une banalité telle qu’elle en serait presque amusante si elle ne révélait pas la croyance erronée partagée par les plateformes et les annonceurs. Du coup, l’argent investi par ces derniers se révèle un peu inutile si tout le monde réduit la fenêtre après avoir lancé un morceau. « La question est donc de savoir comment avoir un pourcentage assez fort pour les intéresser » continue le président de la division stratégique des technologies media numériques chez Sony.
Le deuxième inconvénient est que les licences restent encore peu nombreuses et les majors rechignent à abandonner leur système de protection de contenu. Si Universal a fait preuve de maturité en étant la première des majors à s’intéresser au système, les négociations avec les autres ont été très lentes. Mais l’industrie veut quand même y croire. Après tout, ce modèle a déjà fait ses preuves pour MTV ou la radio alors pourquoi pas sur Internet, fait remarquer Steve Jang, vice président du développement marketing & business chez Imeem. YouTube avait déjà réussi à l’inclure dans ses vidéos mais trouver un moyen de satisfaire les annonceurs sans que la publicité ne gêne trop l’auditeur au point de le faire fuire sera un tout autre défi.
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