Pour Electronic Arts, Need for Speed est à la voiture ce que FIFA est au foot, soit une illustre marque qui a été déclinée à l’envi ces dernières années — pour le meilleur et pour le pire. Les adaptation récentes, que ce soit le médiocre film éponyme ou le jeu vidéo sous-titré Payback, ont rappelé qu’il était difficile de faire vivre une franchise sur la durée. Malheureusement pour Need For Speed, la prochaine production vidéoludique, baptisée Heat, est bien partie pour refroidir les férus d’automobile. Un comble.
Prévu pour le 8 novembre sur PS4, Xbox One et PC, et jouable à la gamescom sur le stand de Electronic Arts, Need For Speed Heat est loin d’être le coup de chaud espéré. Pourtant, tous les ingrédients sont réunis pour vivre des courses endiablées : le jeu se déroule dans une ville inspirée de Miami, le studio Ghost Games a mis le paquet sur l’ambiance quitte à tomber dans la surenchère et les possibilités de personnalisation s’annoncent très poussées. Sauf qu’au moment de passer l’épreuve du permis, NFS Heat loupe son créneau dans les grandes largeurs.
EA ne sait plus faire de jeu de voitures
On avait en mémoire le souvenir douloureux de Need for Speed Payback. C’était en 2017, à la gamescom déjà. Hélas, la démo de Need for Speed Heat ne fera que le remplacer. Elle permettait de prendre part à deux courses : une de jour et une autre de nuit. Une manière de rappeler que Need for Speed Heat proposera une expérience en monde ouvert dans laquelle des pilotes rouleront en tout légalité quand le soleil est levé puis participeront à des affrontements illégaux dès qu’il se couche. Un prétexte pour réintroduire les forces de l’ordre, alors chargées d’empêcher les disciples de Vin Diesel et de Paul Walker de tourner en rond.
En toute franchise, on n’a pas compris grand-chose à Need for Speed Heat, à commencer par la conduite. En mettant de côté l’inutilité des coups de nitro, on s’est souvent demandé comment un jeu de course peut encore s’appuyer sur un gameplay « savonnette » en 2019. Concrètement, dès que l’on appuie sur le frein pour prendre un virage, la voiture se met à drifter un peu toute seule, non sans ajuster la trajectoire pour tuer toute notion de contrôle. En résultent un manque cruel de feeling et une absence d’adhérence. Les sensations de vitesse sont là mais on a plus l’impression de patiner que d’accrocher le bitume.
On n’a pas compris non plus où Ghost Games veut en venir avec la police. Comme dans un GTA, ils doivent pourchasser les criminels jusqu’à l’arrestation. Charge alors aux joueurs de quitter le plus vite possible la zone de surveillance, mais sans réelle liberté puisqu’il faut aussi franchir des points de contrôle pour valider les étapes de la course… Un contre-sens qui ne fait qu’ajouter toujours plus de voitures à l’écran. Parfois, on pourrait presque croire que Need for Speed Heat prend des allures de simulation d’auto-tamponneuse.
D’un point de vue visuel, on sent que les développeurs ont essayé de mettre tout ce qu’ils pouvaient — sans réfléchir une seule seconde à la notion de visibilité. Alors oui, Need For Speed Heat est taillé pour flatter la rétine : des néons qui flashent, des carrosseries qui brillent, des reflets qui illuminent la piste, des couleurs qui pètent, des effets de lumière en veux-tu en voilà… Au point que le framerate souffre de cette accumulation d’artifices (la version mise à disposition devait manquer d’optimisation). Une chose est sûre : les fans des premiers films Fast & Furious seront flattés. D’autant qu’ils pourront passer plusieurs heures à personnaliser leurs bolides (plus d’une centaine en tout) et, même, leur personnage (même si cela n’a aucun intérêt en jeu). Mais ces fans auraient probablement aimé un bon jeu de course avant tout.
Pour EA, le chemin vers la vente d’objets cosmétiques en achat ultérieur paraît déjà tout tracée. Mais pour Need for Speed Heat, gare au crash.
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