Spotify, Deezer et Apple Music ont intégré tous les albums de Jean-Jacques Goldman ce 23 août. Mais pourquoi ses chansons n’y étaient-elles pas jusqu’ici ?

Soyez prévenus d’avance : la réponse à la question sera décevante. Jean-Jacques Goldman, une des personnalités les plus appréciées des Français d’après 150 000 sondages du JDD, est très discret lorsqu’il s’agit de ses décisions professionnelles, et encore plus personnelles.

La discographie intégrale du chanteur vient d’être ajoutée ce 23 août à Spotify, Deezer et Apple Music, les plateformes d’écoute de musique en streaming. Il était l’un des rares artistes français à refuser d’y figurer jusqu’ici, avec Francis Cabrel, qui avait passé le cap en 2017. Tout juste Goldman avait-il accepté que les albums enregistrés avec les Enfoirés, le collectif de chanteurs et chanteurs qui reversent leurs bénéfices aux Restos du Cœur, soient disponibles sur les plateformes — qui reversent de l’argent en échange, selon un modèle parfois critiqué.

Les plateformes de streaming musical, qui permettent d’avoir accès à une immense bibliothèque de musique en échange d’un abonnement mensuel payant, sont devenues quasiment incontournables en l’espace d’une décennie. En mai 2019, Spotify revendiquait par exemple 217 millions d’utilisateurs dans le monde, dont 100 millions passeraient par ses abonnements.

Un quasi-fantôme sur Internet

« Peu de chanteurs ont les moyens, comme Jean-Jacques Goldman, de se payer le luxe de les ignorer », avait affirmé Guillaume Leblanc, directeur général du Snep (Syndicat national de l’édition phonographique) à l’Express en mars 2018. Le quotidien français avait alors tenté d’interroger Columbia, la maison de disque du chanteur, pour en savoir plus. Celle-ci avait répondu qu’elle respectait les désirs de l’artiste, qui communique très peu avec la presse, restant très discret sur sa vie et ses choix.

L'unique photo libre de droits de Jean-Jacques Goldman // Source : Wikimedia Commons/Sandrine Joly

L'unique photo libre de droits de Jean-Jacques Goldman

Source : Wikimedia Commons/Sandrine Joly

En fait, la préservation de l’image de Jean-Jacques Goldman en ligne va beaucoup plus loin que cette histoire : il est, pour un artiste de son calibre et sa renommée, l’équivalent d’un quasi-fantôme sur le web.

Les photos libres de droits du chanteur sont presque inexistantes — alors qu’on en trouve généralement une dizaine par artiste reconnu, au moins via Wikipedia. Les vidéos de bonne qualité de lui post-années 80 sont presque introuvables — sa chaîne YouTube officielle n’a mis en ligne que 35 clips, majoritairement de ses tubes cultes (le plus récent datant de 2001, d’une qualité vidéo médiocre en 480p). Il n’a évidemment aucun compte sur les réseaux sociaux — pas même de page officielle sur Facebook… Bref, l’absence de Goldman sur les plateformes de streaming musical était cohérente avec son utilisation des outils du web. À croire qu’il a accepté de changer d’avis sur la question — à voir l’accueil positif qu’a recueilli la nouvelle en ligne, il a en tout cas fait plaisir à un grand nombre de fans.

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