La Mega Drive Mini sera disponible à compter du 4 octobre.
On croyait que l’échec de la décevante PlayStation Classic avait définitivement tué le marché des consoles mini — popularisé par les NES Classic Mini et SNES Classic Mini de Nintendo (des cartons pour leur part). C’était sans compter Sega, qui n’a plus fait de console depuis la Dreamcast — c’est-à-dire un bail — et se lance à son tour sur ce segment visant les joueuses et joueurs nostalgiques. Il a naturellement ressuscité sa Mega Drive pour son premier (et seul ?) essai.
« Nous sommes fiers de la considérer comme la seule version de qualité », indique un document fourni par le constructeur. En une phrase, la firme nippone désavoue la Mega Drive conçue par AtGames. Une phrase qui s’accompagne par ricochet d’une promesse à tenir : cette Mega Drive Mini doit bel et bien faire honneur à son illustre aîné appartenant à l’ère 16 bits.
Craquante
Sega n’a pas hésité à repousser sa Mega Drive Mini de quelques mois. Et on comprend pourquoi : dès que la console sort de sa boîte, on apprécie toute l’attention que lui a portée le constructeur. Fier de sa machine la plus vendue de son histoire (près de 40 millions d’exemplaires), il a apporté un soin particulier à la confection de cette petite reproduction (55 % de la taille de l’originale). Concrètement, le plastique est de qualité, les finitions inspirent la confiance et les petits détails ne manqueront pas de faire mouche auprès des fans de la Mega Drive d’époque. On pense autant au slot permettant d’accueillir les cartouches qu’à la présence du bouton volume (factice). Sur le dessus, on retrouve aussi les boutons On/Off et Reset.
Les finitions inspirent la confiance
La Mega Drive Mini est livrée avec deux manettes dont le câble USB mesure un peu moins de deux mètres (c’est un peu court si vous êtes trop loin). Sega fournit un câble HDMI et un autre d’alimentation — mais sans la prise murale pour brancher la console sur secteur (un adaptateur 5W, comme celui fourni avec les iPhone, suffira pour alimenter le produit). Notons qu’il s’agit du pad équipé de trois boutons (ABC), alors qu’une déclinaison avec six boutons a existé (fourni avec la Mega Drive Mini japonaise). Dans tous les cas, n’espérez pas une ergonomie digne de ce nom avec cette manette d’un autre temps. Au moins, les touches répondent bien et la croix directionnelle s’avère assez souple.
Ergonomie bien, mais sans plus
Peu après le démarrage, la Mega Drive Mini vous accueille dans une interface très rétro accompagnée d’une mélodie inédite composée par Yuzo Koshiro sur la puce audio YM2612 (celle de la Mega Drive originale). Dans ce menu, on découvre la quarantaine de jeux accessibles, qu’il est possible de ranger par ordre alphabétique, genre, date de sortie ou nombre de joueurs. En appuyant sur le bouton B de la manette, on peut changer l’affichage pour faire apparaître les tranches des jaquettes. C’est moins clair, mais cela permet de montrer plus de jeux.
Dans les paramètres, on peut jouer sur le rendu 720p, disponible soit en 4:3 (avec ou sans fond d’écran) ou en 16:9. Il est également possible de choisir un filtre cathodique pour une expérience plus proche de la réalité — du passé. Il s’agit assurément d’une option pour les puristes désireux de retrouver 100 % de l’expérience bien ancrée dans leur mémoire.
Pour changer de titre, l’opération est fastidieuse
Une fois que l’on a choisi un jeu, on lance la partie et c’est parti pour la Madeleine de Proust ou le 100 % découverte. Pour changer de titre, l’opération s’avère fastidieuse. Soit on se lève de son canapé pour appuyer sur le bouton Reset de la console, soit on reste appuyé cinq bonnes secondes sur la touche Start de la manette. Ces deux opérations lancent un sous-menu où l’on peut gérer ses sauvegardes (quatre emplacements par jeu) ou revenir au menu principal. Mauvais point : il est nécessaire de passer par ce sous-menu pour charger sa sauvegarde après avoir lancé un jeu, ce qui est loin d’être pratique et intuitif.
Plus de 40 jeux, dont 2 inédits
La Mega Drive Mini est livrée avec très exactement 42 jeux, dont 2 inédits (Tetris et Darius) et 9 jouables à deux. C’est plus du double de la PlayStation Classic et, dans le lot, il y a forcément des pépites incontournables qui parleront aux aficionados. Du Sonic The Hedgehog, du Shinobi III, du Altered Beats, du Castle of Illusion Starring Mickey Mouse, du Streets of Rage 2, du Street Fighter II: Special Champion Edition, du Ghouls ‘n Ghosts, du Golden Axe ou encore du Virtua Fighter 2... Il apparaît difficile de ne pas y trouver son bonheur. On remarquera quand même les absences d’Aladdin et du Roi Lion (ce qui a peut-être à voir avec l’arrivée future d’éditions remastérisées).
Pour l’émulation, Sega fait confiance à M2, qui a déjà travaillé sur des compilations. On ne trouvera rien à redire sur la qualité : c’est propre et net, sans bavure ni bâclage. On aurait simplement aimé qu’une fonctionnalité permettant de revenir en arrière soit intégrée (c’est toujours utile pour ce genre d’oldies à la difficulté vite harassante). Et, bien évidemment, la majeure partie des productions est proposée dans la langue de Shakespeare, ce qui n’aidera pas les plus jeunes à comprendre (quoique, la narration dans les années 90…). À l’arrivée, la Mega Drive Mini fait dans l’efficacité.
Le verdict
Mega Drive Mini
On a aimé
- Design mignon
- 42 jeux (dont 2 inédits)
- Presque plug'n'play
On a moins aimé
- La gestion des sauvegardes
- Il faut aimer l'Anglais...
- Il est où l'adaptateur secteur ?
Par sa conception de qualité et sa liste de jeux complète, la Mega Drive Mini réhabilite quelque peu le segment des consoles mini pensées pour le rétro. Comme les autres, son design respecté au détail près est une invitation à la collection.
La Mega Drive Mini ne pêche finalement que dans quelques soucis d'ergonomie, dans le sillage des sauvegardes à la praticité douteuse. Pour le reste, elle coche toutes les cases et les fans peuvent bel et bien oublier la version au rabais d'AtGames.
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