De 80 (Trine) et 84 (Trine 2: Complete Story), Frozenbyte est passé à 68 avec Trine 3: The Artifacts of Power selon l’agrégateur de notes Metacritic. Qu’est-ce qui explique cette progression coupée nette ? Une tentative de passage à la 3D qui s’est avérée être un échec. Pour Trine 4: The Nightmare Prince, disponible depuis le 8 octobre 2019 sur Switch, PS4, Xbox One et PC, le studio a décidé de revenir à ses premiers amours. C’est une vraie bonne nouvelle pour cette licence qui mélange astucieusement plateforme, puzzles et coopération.
Avec Trine 4: The Nightmare Prince, Frozenbyte accepte volontiers de faire quelques pas en arrière pour mieux repartir de l’avant. Naturellement, ce retour aux origines plaira aux fans présents depuis l’épisode qui a tout lancé. Une forme de renoncement à l’innovation qui vérifie l’adage : on ne change pas une équipe qui gagne.
2,5D sublime
D’ailleurs, Trine 4: The Nightmare Prince reprend son trio présent depuis le début. Il y a d’abord Zoya, la voleuse. Puis Pontius, le chevalier rondouillard. Et, enfin, Amadeus, le magicien qui a tout du leader naturel. Ils démarrent l’aventure séparément, pour mieux se retrouver afin de partir à la recherche d’un prince tourmenté par des âmes maléfiques. Ce pitch très simpliste est surtout une aubaine pour nous faire voyager à travers différents niveaux inscrits dans un univers heroic fantasy très bon enfant. Pour preuve, une voix off est là pour dérouler l’histoire à laquelle il ne manque qu’un il était une fois.
Artistiquement, Trine 4: The Nightmare Prince prend des allures de conte. C’est très coloré et rempli d’effets visuels et de lumière qui attirent le regard. On pourrait presque parler de féérie tant on a souvent envie de s’arrêter pour observer les décors modélisés à la perfection. Il faut dire que Frozenbyte a tenu à ce que les arrière-plans fourmillent de vie. La 2,5D autorise ce travail sur la profondeur très bienvenu, qui donne vraiment envie de prendre la manette en main pour se plonger dans ce Trine 4: The Nightmare Prince très enchanteur. En prime, la délicate bande-son mise sur des morceaux toujours à propos. Côté habillage, le jeu a vraiment un costume de roi.
Une formule préservée
Trine 4: The Nightmare Prince est bien évidemment prévu pour être joué à plusieurs (local ou en ligne), avec une configuration idéale à trois consistant à incarner chacun un héros. On peut également s’organiser une session à quatre, avec un mode illimité (où les héros peuvent se multiplier). Ici, on perd un peu l’esprit.
Trine 4: The Nightmare Prince articule son gameplay autour d’un trio de héros qui, a priori, n’ont pas grand-chose à faire ensemble. En réalité, ils associent leurs compétences propres pour répondre aux différentes énigmes posées par le jeu. En solo, l’astuce consiste à passer d’un personnage à l’autre pour mélanger les aptitudes jusqu’à trouver la bonne solution. Concrètement, le magicien est capable de faire apparaître des cubes et autres formes qu’il peut faire léviter, la voleuse dispose d’un arc pouvant tirer des flèches de feu ou de glace, et le chevalier est équipé d’un bouclier pouvant dévier tout et n’importe quoi (exemple : des rayons lumineux). Au fur et à mesure, les protagonistes acquièrent automatiquement de nouvelles aptitudes ou renforcent celles qu’ils possèdent déjà.
Frozenbyte maîtrise sa recette
Sans présenter un défi très relevé pour les méninges (on a connu pire, comme avec The Witness), Trine 4: The Nightmare Prince demande parfois de se poser quelques minutes pour réfléchir sur la marche à suivre pour avancer. Cette qualité prouve que les développeurs sont parvenus à donner naissance à des mécaniques ingénieuses. Néanmoins, il arrive parfois que la solution soit le fruit d’une expérimentation un peu hasardeuse, la faute à une logique bancale et/ou à un moteur physique qui fait des siennes — sans oublier certaines manipulations délicates. Tant mieux pour celles et ceux qui n’aiment pas trop suivre les règles. Dans tous les cas, l’évolution naturelle des héros permet de renouveler suffisamment les puzzles pour éviter de trop tomber dans la redite.
On trouvera simplement à pester sur les phases de combat, y compris contre les boss dont on lit très vite les coups. En l’état, elles représentent davantage un mal nécessaire pour rythmer l’aventure qu’un vrai argument entre deux moments de réflexion (il faut justifier la présence d’un guerrier dans le casting). Au moins les rixes représentent-elles une éventuelle source de progression pour un cinquième épisode (si cinquième épisode il y a). Dans tous les autres compartiments du jeu, Frozenbyte maîtrise sa recette avec des ingrédients dont il connaît les vertus à la lettre. Comptez un peu moins de dix heures pour voir le générique de fin — et plus pour qui voudrait dénicher tous les collectibles.
Le verdict
Trine 4: The Nightmare Prince
Voir la ficheOn a aimé
- Un rendu 2,5D sublime
- La bonne formule qui fonctionne toujours
- Le mode coop'
On a moins aimé
- Moteur physique un peu capricieux
- Les combats...
- Énigmes globalement très simples
Oubliez Trine 3: The Artifacts of Power et son passage raté à la 3D. Avec Trine 4: The Nightmare Prince, le studio finlandais Fronzebyte revient à ses premiers amours avec une 2,5D sublime et féérique. La principale cible ? Les fans des deux premiers opus de cette saga qui a fait ses preuves grâce à sa propension à faire réfléchir.
Ce qui veut dire aussi que Trine 4: The Nightmare Prince ne prend pas beaucoup de risques et campe sur ses acquis pour attirer de nouveau après un troisième épisode plus novateur (mais moins réussi).
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