Le sorcier est à vos trousses. Les rumeurs de malédiction de cette ancienne bibliothèque labyrinthique étaient peut-être fondées. Mais votre avidité de savoirs a pris le dessus. Heureusement, votre groupe peut compter sur le grimoire magique pour retrouver la sortie… mais tous vos camarades sont-ils vraiment dignes de confiance ?
Obscurio est un jeu asymétrique : tout le monde ne joue pas de la même façon. D’un côté, le grimoire magique, incarné par un des joueurs. C’est lui qui va guider les autres, les magiciens, jusqu’à la sortie de la bibliothèque maudite… mais sans parler, uniquement en se servant de cartes illusions, rondes et entièrement illustrées.
À chaque tour, la porte de sortie correspond à une carte piochée au hasard. Les cinq autres n’étant que des leurres pour faire perdre du temps au groupe. En s’aidant de deux autres cartes, placées dans un livre ouvert, et de deux petits pointeurs aimantés, servant à indiquer des détails bien précis des illustrations, le but du grimoire est d’orienter les autres joueurs vers la bonne sortie.
Il désigne ainsi un élément en particulier, un personnage, un bout d’objet, une couleur, un concept… À ses camarades de deviner ce qu’il a voulu indiquer. Mais bien évidemment, tout n’est pas aussi simple : trois contraintes rendent leur décision beaucoup plus ardue.
- Les pièges, tout d’abord. Un parmi quatorze est pioché en début de chaque tour. Chacun, à sa façon, complexifie la tâche, soit du grimoire, soit des magiciens. En vrac : en piocher deux de plus, ajouter une pièce supplémentaire à la bibliothèque, forcer le grimoire à donner les deux indices sur la même carte, ou le plus vicieux de tous, placer un filtre rouge sur les cartes du grimoire, limitant drastiquement les détails. Etc.
- Deuxièmement, le temps de réflexion du groupe est limité par un sablier. Et à chaque fois que ce dernier a fini de s’écouler, on devra piocher un piège supplémentaire à la prochaine manche.
- Enfin, et surtout, les magiciens comptent parmi eux un traître. Personne ne sait de qui il s’agit. Son seul but est de semer trouble, doute et confusion dans le groupe. Pour cela, en début de chaque manche, pendant que les autres ont les yeux fermés, il sélectionne secrètement jusqu’à deux cartes illusion aux détails s’approchant des indices donnés par le grimoire. Il pourra également donner de fausses pistes et idées aux autres pendant la phase de réflexion, et choisir une mauvaise porte pour, quel dommage, retarder tout le monde. Bien sûr, il doit rester discret pour ne pas être démasqué.
Si au moins un joueur trouve la bonne porte, tout le groupe avance vers la pièce suivante. Parvenir à sortir de la sixième salles est synonyme de victoire. En revanche, chaque erreur retire un jeton cohésion du stock. Celui-ci est plus ou moins garni en début de partie, selon le nombre de participants et la difficulté choisie. Et lorsqu’il est vide, tout le monde perd… sauf le traître !
Pourquoi c’est bien
« Encore un jeu d’association d’idées par des images ! » remarqueront certains. Et ils n’auront pas forcément tort. Car après Dixit, Mysterium, Shadows Amsterdam, Detective Club ou encore One Key, voici donc Obscurio. Mais nous leur répondrons que ce nouvel opus a un atout dans sa manche qui change tout : le traître !
Car via ce rôle, le jeu propose une double asymétrie. D’un côté le grimoire, et de l’autre les magiciens. Et parmi eux, le félon. Ce dernier vient perturber le rôle du grimoire, et surtout fait planer un vent de suspicion sur l’ensemble des joueurs. Chaque décision un peu radicale ou controversée vous fait irrévocablement passer pour un suspect. Et plus vous vous justifierez, plus vous vous enfoncerez.
Il faut faire attention au moindre petit détail sur les images, en discuter avec ses camarades, mais pas trop longtemps, le sable s’écoule rapidement. Et surtout cette carte, tellement évidente, ne serait-elle pas une de celle choisie par le félon ? Il faut alors se répartir sur les différentes possibilités, quitte à perdre des jetons de cohésion et s’approcher de la défaite un peu plus encore…
Le traître n’est pas le seul avantage d’Obscurio sur ses prédécesseurs. Sa mise en place est très rapide, au contraire de Mysterium, qui est plutôt pénible de ce point de vue. Et ses parties sont très dynamiques, à l’instar de Shadows Amsterdam ou One Key, puisque les décisions sont pressées par le sablier.
Un énième jeu d’association d’idées par les images. Mais peut-être le meilleur de tous
Comme d’habitude avec cet éditeur, le matériel est irréprochable, notamment les magnifiques illustrations des cartes, fourmillant de détails. Le grimoire aimanté fait son petit effet également.
Seule ombre au tableau, pour pinailler : il n’y a « que » 84 cartes illusion dans la boite. Ce qui représente déjà un travail d’illustration considérable. Même si la probabilité de tomber sur une même combinaison est très faible, on a quand même un peu l’impression de voir souvent les mêmes. Nul doute que si le jeu a du succès, une extension viendra en ajouter de nouvelles. La boîte a en tout cas suffisamment de place pour en accueillir d’autres. Espérons également, si extension il y a, qu’elle apporte aussi de nouveaux pièges, notamment les caches rouges semi-transparents, particulièrement retors et bien trouvés.
Obscurio est un énième jeu d’association d’idées par les images. Mais, c’est peut-être le meilleur de tous. En tout cas, c’est celui que nous avons choisi de garder dans notre ludothèque. Malgré l’indication sur la boîte, les parties à moins de quatre joueurs ne sont pas très intéressantes. Au contraire même : plus vous serez, plus vous vous amuserez. Adapté à tous les publics, aussi bien en famille qu’entre amis, Obscurio propose une chouette expérience. Et surtout, tous les rôles sont intéressants, pas uniquement celui du traître… même si tout le monde croise secrètement les doigts pour tomber dessus !
- Obscurio est un jeu de L’Atelier
- Illustré par Xavier Collette et M81 Studio
- Édité par Libellud
- Pour 2 à 8 joueurs à partir de 10 ans
- Pour des parties d’environ 45 minutes
- Au prix de 35,90 € chez Philibert
Les liens de cet article sont affiliés : si vous trouvez votre bonheur grâce à nous, nous touchons une petite commission. On vous explique tout ici.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !