Découvrez chaque semaine un jeu de société que nous avons sélectionné pour vous (avec amour et passion). Cette semaine, c’est Undo qui est à l’honneur.

Vous êtes des Tisseurs du Destin. Vous avez le pouvoir de voyager à des moments précis de la vie d’une personne décédée, afin de retisser la toile formant les fils de sa destinée. Mais vous ne pouvez en changer que de brefs instants, en espérant que ce soit suffisant pour la sauver d’une mort prématurée et la mener vers un avenir meilleur.

Undo est un jeu coopératif à scénario : tout le monde joue ensemble pour dénouer l’intrigue. Chaque boîte, il y en a trois pour l’instant, propose une histoire et un contexte spécifiques. Seul point commun, chaque partie commence par la mort violente (suicide, meurtre, accident) d’un personnage, et le but des joueurs est de modifier son passé pour essayer de le sauver.

Undo

Toutes les cartes sont faces cachées en début de jeu // Source : Gigamic

Le matériel, minimaliste, se compose uniquement de cartes. Essentiellement 13 grandes cartes numérotées, qui forment l’histoire. L’une d’elles est dévoilée en début de partie, et décrit précisément le moment du décès. Un sexagénaire allongé sur le sol de son salon, à Okayama, en mars 2000. Un jeune homme, abattu dans une ruelle sordide du Chicago des années 20. Une dame âgée, chutant du cinquième étage d’un hôtel berlinois en 1994. Chaque boîte pose un contexte totalement différent.

Les douze autres cartes, posées faces cachées, indiquent uniquement un lieu et une date dans le passé sur leur recto. Après avoir discuté et émis des hypothèses, les joueurs choisissent laquelle retourner. Un peu au hasard en début de partie, les éléments à disposition étant encore très limités.

Chacune décrit une scène en rapport, directe ou non, avec la victime, ou tout du moins avec l’intrigue globale. Puis pose une question offrant trois choix possibles. Selon la réponse retenue, les joueurs marqueront ou perdront des points. Si leur choix ne change rien au cours de l’histoire, 0 point. S’il précipite la victime encore plus vite dans la mort, -1 voire -2 points. Et s’il aide la victime à potentiellement s’en sortir, +1 ou +2 points.

Petit exemple complètement inventé. Vous avez choisi de retourner 40 ans avant les faits. Un petit garçon (la future victime peut-être ?) se trouve dans une boulangerie, à lorgner depuis un moment ses bonbons préférés. Malheureusement, il n’a pas assez d’argent sur lui pour s’en acheter un. Trois propositions :

  • A) Il en vole un et s’enfuit en courant
  • B) Il s’en va les mains vides
  • C) Il supplie la boulangère de lui faire une petite ristourne

Selon votre choix, la façon dont la victime est décédée, et les éléments que vous avez découverts jusqu’ici, son destin sera changé, en mieux ou en pire, ou pas.

Les joueurs vont ainsi retourner 9 cartes en tout. Ils ont également la possibilité, quatre fois par partie uniquement, d’accéder à un indice rattaché à une carte déjà dévoilée, pour les aider dans leur cheminement.

Il suffit ensuite d’additionner tous les points obtenus, une échelle de réussite indiquant à quel point vous avez sauvé, ou pas, la victime. La partie se termine par un résumé succinct de toute l’histoire et une explication des cartes clés qu’il aurait fallu retourner avec la réponse adéquate à choisir pour réussir le meilleur score possible.

Pourquoi c’est bien

Il n’est pas aisé de présenter Undo, puisque comme tout jeu à scénario, nous ne pouvons vous dévoiler un quelconque élément au risque de vous gâcher le plaisir. D’où le manque d’illustrations de cet article. En revanche, l’éditeur a eu la bonne idée de mettre à disposition une démo pour se faire une idée. Elle existe en version électronique, mais le mieux est encore de demander à votre boutique ludique préférée s’il leur reste un petit paquet pour vous. Cette partie sera beaucoup plus réduite qu’une vraie, mais vous permettra de saisir le concept du jeu.

Car c’est bien lui, le concept, qui donne toute sa saveur à Undo. Intrigués au départ en découvrant la mécanique, vous n’avons pas été déçus par notre expérience tout au long des trois scénarios. Parmi eux, Ruelle pourpre nous a paru le plus simple, et à l’histoire la plus évidente. Si vous souhaitez tous les jouer, commencez par celui-ci. Les deux suivants, Le printemps des cerisiers et surtout Prisonnier du passé sont nettement plus intéressants. À la fois plus complexes, aux choix moins évidents, et à l’intrigue plus casse-tête. Cette dernière boîte est clairement la plus surprenante, puisqu’elle vous permettra de revenir de 4.000 ans en arrière !

Undo

Les trois boites/scénarios disponibles // Source : Gigamic

Les soixante minutes indiquées semblent un peu exagérées, du moins en y jouant à trois, comme nous l’avons fait. Nos parties n’ont pas dépassé la quarantaine de minutes. Peut-être qu’à davantage de joueurs, les discussions peuvent trainer en longueur. Dans tous les cas, Undo n’est pas un jeu d’enquête, nécessitant plusieurs heures de concentration, tels Detective ou T.I.M.E Stories. On est plus proche d’un escape game, Exit ou Unlock par exemple, malgré une approche bien différente quand même : ici pas d’énigme ou de puzzle à résoudre, tout se base uniquement sur l’histoire, le scénario, l’intrigue.

Un jeu original et innovant

Seul regret, que les auteurs ne soient pas allés au bout de l’effet papillon. Car malheureusement, les décisions prises dans le passé, au-delà de déterminer le score de fin de partie, n’ont pas d’influence sur les autres cartes. Les paradoxes temporels n’existent pas dans Undo, même si les choix pris pourraient y mener. Clairement, cela en aurait fat un autre jeu, sans doute bien plus complexe. Les scénarios d’Undo n’en restent pas moins intéressants et plutôt prenants. Car les éléments, les différents pans de l’histoire, assez flous au début, s’éclaircissent petit à petit au fil des cartes retournées. Le côté « enquête » du jeu, sans en être vraiment une, est donc bien retranscrit.

Undo est un jeu original et innovant. Son format est réduit, mais concentré. Ses histoires sont bien ficelées, et plutôt immersives, et la durée des parties est idéale. Bien entendu, comme d’habitude avec les jeux reposant sur des scénarios, vous ne pourrez pas rejouer plusieurs fois à la même boîte. Mais leur prix réduit les rend abordables, et comme aucun matériel n’est altéré, au contraire d’un jeu legacy (Charterstone ou Zombie Kidz Evolution par exemple), rien de vous empêche de les prêter, offrir ou revendre à un autre groupe de joueurs.

L’éditeur allemand originel du jeu propose déjà deux boîtes supplémentaires, et une sixième est en préparation. On croise les doigts pour que les premières versions françaises soient des succès et que ces nouveaux scénarios soient également traduits.

  • Undo est un jeu de Michael Palm et Lukas Zach
  • Illustré par Léa Fröhlich, Lisa Lenz et Christian Schob
  • Édité par Gigamic
  • Pour 2 à 6 joueurs à partir de 10 ans
  • Pour des parties d’environ 60 minutes
  • Au prix de 11,90 € chez Philibert :

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