Google a inauguré son premier studio de jeux vidéo à Montréal. L’occasion pour Games Industry de se poser longuement avec Jade Raymond, en charge de la division Stadia Games & Entertainment, pour un entretien publié le 24 octobre. Passée par Ubisoft et Electronic Arts, elle est chargée de bâtir un catalogue d’exclusivités pour le service de cloud gaming qui sera lancé le 19 novembre. Naturellement, l’intéressée a multiplié les promesses :
- Les joueurs n’auront pas à beaucoup attendre avant de pouvoir profiter d’exclusivités ;
- Les exclusivités tireront partie des spécificités de Stadia ;
- Il y en aura de plus en plus, chaque année.
Le discours de Jade Raymond, qui connaît le chemin menant à la production de gros titres (elle a supervisé la saga Assassin’s Creed), fait écho au positionnement de Sony. Sur PlayStation 4, les joueurs profitent d’un catalogue important d’exclusivités. Aux yeux de beaucoup, c’est le nerf de la guerre, doublé d’un argument qui fait pencher la balance au moment de choisir une plateforme plutôt qu’une autre.
Google ambitieux sur les exclusivités Stadia
Google n’a pas le choix. Pour se faire une place sur le marché des jeux vidéo, cannibalisé par trois marques fortes et reconnues (Sony, Nintendo, Microsoft), la firme de Mountain View va devoir se forger un catalogue d’exclusivités attractives. Jade Raymond en est consciente et va même plus loin : « Selon moi, il est très important que les jeux first-party soient des jeux impossibles à faire ailleurs. Je pense que c’est ce qui est vraiment excitant, et ce pourquoi nous bâtissons des équipes first-party. »
Elle estime qu’une infrastructure cloud peut permettre de repousser certaines limites, comme donner naissance à « un jeu où la physique réelle serait parfaitement simulée » ou intégrer une vraie intelligence artificielle. Jade Raymond va jusqu’à évoquer la possibilité d’implémenter certaines technologies déjà développées par Google. Ainsi, Google Duplex — grosse évolution de Google Assistant — pourrait remplacer les personnages non joueurs que l’on croise actuellement et offrir des interactions plus humaines dans une expérience narrative.
« Il ne faudra pas quatre ans pour voir des contenus exclusifs importants. Il y en aura chaque année, et de plus en plus chaque année », précise-t-elle. La donnée calendaire — quatre ans — n’a pas été choisie au hasard : Jade Raymond sait qu’un jeu AAA ambitieux demande plusieurs années de développement. Dans un premier temps, on peut penser que les contenus conçus par Google seront de petites expériences. Traduction : il faudra patienter un peu pour que Stadia ait son God of War. « C’est une vision à long terme », conclut-elle. À court terme, Stadia se contentera de faire comme les autres. Il suffit de regarder le catalogue de lancement : tous les jeux sont déjà disponibles chez la concurrence.
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