Mettre les femmes scientifiques à l’honneur : c’est l’idée originale d’un tarot plus inclusif. Sur les cartes du Tarot Women of Science, les portraits d’inventrices et chercheuses éminentes sont dessinés. Nous avons testé le jeu.

Ce tarot a bien les 78 cartes réglementaires, mais il n’est pas tout à fait comme les autres. Les symboles de cœurs, carreaux, piques et trèfles ont disparu. Les quatre couleurs classiques d’un jeu de carte cèdent la place aux familles « nano », « micro », « macro » et « astro ». Chacune des 56 cartes arbore un portrait d’une femme scientifique. Les 22 cartes restantes représentent toutes une idée importante en science.

Avant de devenir un jeu de cartes bien tangible, le Tarot « Women of Science » (« Femmes de science ») est né sur Kickstarter, en septembre 2018. Nadja Oertelt, co-fondatrice du média Massive Science, annonçait son souhait de créer un jeu de cartes avec l’aide du neuroscientifique et dessinateur Matteo Farinella. À la suite d’un crowdfunding réussi, le jeu a été mis en vente. Il est uniquement en langue anglaise.

Nous l’avons testé lors d’une partie de tarot à 4 joueurs.

Quelques bases pour comprendre le tarot

Le tarot fait partie des jeux de cartes les plus populaires, prisé pour la réflexion et la stratégie qu’il impose à celles et ceux qui y jouent. Nous ne pourrons pas expliquer toutes ses règles en détail (la Fédération française de tarot les a très bien résumées ici), car elles sont complexes et qu’il existe des variations. On peut cependant le résumer dans ses grandes lignes. L’objectif est d’obtenir le plus grand nombre de points à la fin d’une manche. Traditionnellement, on joue plutôt à 4 joueurs (des versions à 3, 5 ou 6 joueurs existent). Dans le jeu, on retrouve les cartes classiques allant de l’as au roi, avec une carte supplémentaire, le cavalier, intercalé entre le valet et la dame. Il y a 21 atouts, des cartes qui servent à « couper » un pli. Trois de ces cartes (le 1, le 21 et l’ « excuse ») ont une valeur particulière et sont appelées des bouts.

Les cartes sont distribuées aux joueurs et joueuses (sauf 6 qui sont laissées de côté, formant le « chien ») et celui ou celle qui pense pouvoir remporter la partie décide de « prendre ». En général, cette personne ramasse le chien et en constitue un nouveau (et ces cartes lui sont acquises). Elle se retrouve alors face aux trois autres joueurs réunis, et doit accumuler un certain nombre de points, en fonction du nombre de bouts détenus à la fin de la partie. À chaque tour, chaque joueur doit poser une carte. La partie s’arrête quand les dernières cartes ont été posées, et on compte les points.

Des cartes élégantes aux portraits évocateurs

À l’ouverture de la boîte, ce sont les superbes illustrations qui ornent les cartes qui attirent l’attention. Les portraits des femmes scientifiques sont teintés de noir, de blanc, de gris et de rose. Chaque spécialiste est représentée avec des détails qui évoquent ses réalisations : l’astronome Maria Kirch auprès d’astres et de planètes, la mathématicienne Ada Lovelace entourée par des rouages ou encore la paléontologue Mary Anning accompagnée de plusieurs fossiles. Les 56 scientifiques sont regroupées dans les quatre familles (qui remplacent les fameux coeur, pique, trèfle et carreau). Voici ce qu’ils signifient :

  • Nano : les mathématiques et la physique,
  • Micro : la chimie et la microbiologie,
  • Macro : la géologie et l’écologie,
  • Astro : l’astronomie.

Les illustrations des atouts sont bien plus colorées et représentent des concepts ou idées utiles en sciences (par exemple, la modération ou le jugement). Les cartes sont belles et élégantes, mais on se demande vite si elles vont être faciles à manipuler.

La partie peut commencer

Une fois les cartes distribuées, la réponse à cette interrogation ne se fait pas attendre. Pour trier son jeu ou simplement juger si la donne que l’on a reçue suffit pour prendre, les cartes du Tarot Women of Science ne sont pas très pratiques. Les quatre familles de cartes sont difficiles à distinguer : le petit logo pour les différencier se trouve uniquement dans le coin en haut à droite de la carte.

Même si deux familles ont un logo rose (nano et macro) et deux autres ont un logo noir (micro et astro), le risque de les confondre est grand quand on a les cartes en main. Sur les atouts, le chiffre est inscrit en chiffres romains et ne figure pas non plus dans l’angle des cartes. Le tarot est un jeu où l’on distribue souvent : s’il faut trier son jeu fastidieusement à chaque fois, cela peut vite devenir assez ennuyeux.

Classer et tenir les cartes est assez fastidieux. // Source : Photo Léa Hamadi pour Numerama

Classer et tenir les cartes est assez fastidieux.

Source : Photo Léa Hamadi pour Numerama

Une fois le jeu trié, la partie peut commencer. Il faut quelques tours pour s’habituer aux cartes. La concentration qu’exige le jeu rend difficile de s’attarder sur les scientifiques et inventrices représentées sur les cartes, lorsque ces dernières sont posées sur la table à chaque tour. Les cartes sont également un peu grandes, mais c’est à l’image d’un jeu de tarot classique.

Malgré tout, nous arrivons à mener la partie à son terme. Verdict ? Si vous cherchez un tarot féministe pour des parties endiablées, les cartes du Tarot Women of Science sont élégantes, mais il est difficile de les conseiller. Un jeu plus traditionnel, malheureusement moins inclusif, apportera un meilleur confort. Le jeu de Massive Science semble finalement plus adapté pour pratiquer le tarot divinatoire (qui consiste à tirer les cartes du jeu de tarot et à les interpréter) que pour se lancer dans une partie comme nous l’avons fait.

Vous pouvez commander le jeu de Tarot Women of Science sur le site de Massive Science, au prix de 75 dollars (soit un peu moins de 70 euros).

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