« Un honneur de diriger l’équipe », doublé d’une immense pression : à un an du lancement de la Xbox Scarlett et alors que le marché du jeu vidéo amorce une partie de sa transition vers le cloud gaming, Ina Gelbert est nommée directrice générale de la branche française de la marque Xbox. Nous avons pu nous entretenir quelques minutes avec elle à l’occasion de la Paris Games Week. L’occasion de discuter de la stratégie, sur un territoire où PlayStation profite d’une popularité immense, et de tous les leviers sur lesquels la firme de Redmond compte s’appuyer pour satisfaire les joueurs.
De Xbox Scarlett au Game Pass, en passant par Project xCloud, la multinationale sera sur tous les fronts. Pour autant, Ina Gelbert refuse de tomber dans les terminologies que l’on entend souvent dans les camps des fans. « Je ne vois pas de guerre des consoles, je vois des propositions différentes », indique-t-elle. Pour l’intéressée, l’arrivée de Google sur le marché est même une excellente nouvelle : elle prouve qu’il y a de nouveaux besoins à satisfaire.
« La volonté de rendre le jeu vidéo accessible à tous »
Force est de reconnaître que Microsoft sera partout sur la prochaine génération. D’un côté, il faudra lutter contre la PlayStation 5 avec la Xbox Scarlett dès la fin de l’année 2020. De l’autre, Stadia et xCloud boxeront dans la même catégorie. On pourrait croire que le géant va s’éparpiller. C’est tout le contraire : « Si on regarde ce que veulent les gamers, je pense qu’on est très bien positionné avec ce que l’on propose. On a le projet Scarlett qui est un condensé de technologies. On a aussi le Game Pass, qui est installé depuis deux ans, qui fonctionne très bien et que l’on continue d’enrichir. On a enfin xCloud, qui va permettre aux joueurs de profiter du streaming chez eux ou en mobilité. »
« On part toujours des attentes du gamer »
Comment, dès lors, articuler un message marketing clair et pertinent quand il faut jongler entre plusieurs propositions si opposés ? Ina Gelbert explique : « C’est toujours en partant du gamer. Aujourd’hui, le gamer veut avoir un jeu quand il est assis dans son salon. Au moment où il partira de chez lui, il pourra retrouver son expérience sur son smartphone grâce aux serveurs de Microsoft. Et puis s’il veut jouer à Age of Empires sur PC, il le retrouvera sur le Game Pass. On part toujours des attentes du gamer pour définir une stratégie marketing. »
En tout cas, le Game Pass est l’une des plus belles réussites de ces derniers mois. On n’a pas pu obtenir de chiffres précis, sinon que le service par abonnement jouit d’un excellent taux de pénétration dans les pays européens. Ina Gelbert a par ailleurs partagé quelques statistiques intéressantes : un jeu est en moyenne téléchargé sept fois plus via le Game Pass (face à un achat normal), sachant que certaines productions indépendantes peuvent voir ce multiplicateur grimper à 35. Quand on lui demande si elle ne trouve pas le Game Pass trop abordable (9,99 euros par mois), elle préfère en rigoler et se féliciter de « de rendre le jeu vidéo accessible à tous ». Pour Ina Gelbert, il sera important de continuer à communiquer sur ce qu’est le Game Pass et ce qu’il peut apporter. Et, à ses yeux, un prix coup de poing est « une manière de faire entrer les gens dans l’écosystème ».
La France dans le flou concernant Project xCloud
Néanmoins, la France reste encore en retrait sur certaines offres proposées dans d’autres pays. Par exemple, la formule Xbox All Access, qui permet d’obtenir une console, le Game Pass, le Live Gold et la possibilité de migrer vers Scarlett le moment venu pour un coût mensuel, n’est pas disponible en France. Sur ce sujet, Ina Gelbert promet : « C’est un projet qui est complexe à monter, qui demande de synchroniser plusieurs parties. Il y a nous, le distributeur et le partenaire bancaire. Cela va arriver en France, on est actuellement en train de travailler dessus et on vise le semestre prochain. »
De la même manière, les premiers tests publics du Project xCloud ont été lancés dans plusieurs territoires, mais pas en France. Au grand dam d’Ina Gelbert, « Personnellement, j’espère que ce sera disponible le plus rapidement possible. » Le hic ? Microsoft attend visiblement que les « les infrastructures soient prêtes » — notamment du côté de la 4G et de la 5G. On y voit une certaine prudence, sachant que la fibre devrait permettre de profiter de xCloud dans des conditions confortables.
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