Dans le dernier trailer de The Mandalorian, un personnage déclare que le Mandalorien est « le meilleur dans le parsec ». C’est une longue tradition, dans Star Wars, d’utiliser l’unité de mesure en parsec un peu n’importe comment.

La toute première série en live-action de l’univers Star Wars est l’une des productions originales les plus attendues de la plateforme SVOD Disney+. The Mandalorian nous emmène suivre les aventures d’un mercenaire, entre les Épisodes VI et VII, en plein effondrement de l’Empire. Le dernier trailer en date a été publié le 29 octobre 2019 et il fait saliver. Mais une phrase loin d’être innocente s’y glisse à la 50e seconde : le Mandalorien est décrit comme étant « the best in the parsec » (le meilleur dans le parsec).

Ce n’est pas la première fois que le mot parsec est utilisé dans Star Wars. Dans l’Épisode IV : Un nouvel espoir, Han Solo déclare avoir parcouru le Raid de Kessel — route hyperspatiale empruntée par les contrebandiers — en 12 parsecs, à bord du Faucon Millenium. La déclaration est réitérée dans l’Épsiode VII : Le Réveil de la Force. Mais il y a un petit problème : un parsec n’a rien à voir avec cette utilisation qui en est faite.

Une unité de distance, pas de temps

Lors de la sortie de l’Épisode VII, le célèbre astrophysicien Neil deGrasse Tyson s’était fendu d’un tweet au sujet de la fameuse déclaration du personnage. Visiblement fatigué que la saga « n’ait pas honte de l’inanité », il ajoute qu’« un Parsec est une obscure unité de distance en astrophysique, équivalente à 3,26 années-lumière. Cela n’a rien à voir avec le temps ».

Dans Un nouvel espoir, Han Solo semble effectivement se référer à la vitesse qu’il a mise à parcourir le Raid de Kessel. Or, comme le signale l’astrophysicien, un parsec n’a absolument rien à avoir avec ça. Il s’agit d’un mot-valise, contraction de parallaxe et de seconde, qui sert à mesurer la distance entre deux des objets astronomiques — par exemple entre une étoile et une planète. L’idée de parcourir une route en moins de 12 parsecs n’a donc strictement aucun sens d’un point de vue scientifique.

À l’origine, George Lucas avait expliqué que la gaffe de Han avait été imaginée intentionnellement, pour montrer que le contrebandier parle toujours trop vite et qu’il ne sait jamais trop de quoi il parle. Mais, ne tenant pas compte de cette affirmation du créateur, le film Solo : A Star Wars Story avait cherché à justifier la déclaration de Han. On y apprend donc que le pilote du Faucon Millenium emprunte un raccourci mesurant 12 parsecs (alors que le Raid de Kessel représente 20 parsecs). Voilà qui clarifiait toute cette confusion sur ce qu’est un parsec.

Han Solo et Chewbacca // Source : Star Wars

Han Solo et Chewbacca

Source : Star Wars

Si on part du principe que Solo a rétabli dans le canon de Star Wars qu’un parsec est bel et bien fidèle à la définition réelle de cette unité astronomique, alors la déclaration récente dans le trailer de The Mandalorian n’a de nouveau aucun sens. Dire qu’il est le meilleur dans le parsec, cela revient certes à considérer le parsec comme une unité de distance. Sur ce point, tout va bien. Le nouveau problème est dans « le » parsec. Le Mandalorien serait le meilleur dans un seul parsec… ce qui équivaut à seulement 3,26 années-lumière.

Or, la distance qui sépare la Terre de notre étoile la plus proche, Proxima Centauri, représente 1,3 parsec. Une galaxie entière, comme Andromède, est de 8 millions de parsecs. Dans un space opera de grande ampleur comme Star Wars, les aventures sont à une échelle de plusieurs étoiles, dans toute la galaxie. Deux possibilités : soit la saga fait encore n’importe quoi avec le parsec, soit le personnage interprété par Werner Herzog cherchait tout simplement à troller le Mandalorien. On aimerait croire en la deuxième solution. Réponse le 12 novembre.

Source : Montage Numerama

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !