Dans la lignée des services de recommandation musicale dont nous avons longuement parlé figure un genre particulier, la radio personnalisable. Créé par un co-fondateur de Nostalgie et un ancien de NRJ, le site RSKT.org propose en France la formule qui a fait le succès de Pandora pour briser la monotonie des radios hertziennes…

RKST.org

A l’heure d’Internet où n’importe quel artiste peut proposer ses chansons au public sans passer ni par une maison de disques ni par un média puissant, les radios FM font pâle figure. Songez plutôt. Alors qu’iTunes propose plus de 6 millions de titres à la vente, les radios françaises dans leur ensemble n’ont diffusé l’an dernier que 62.000 titres différents sur les antennes… soit 1 % de l’offre légale marchande disponible. Et les mêmes titres sont bien sûr matraqués à longueur de journée sur les radios les plus populaires. Une radio « jeune » diffuse moins de 2000 titres différents dans l’année… soit moins de 0,035 % de l’offre légale marchande disponible ! Il suffit d’allumer de temps en temps son poste de radio pour être vite saturé d’entendre toujours et encore les mêmes chansons.

Avec Internet, tout change. Chaque auditeur peut se composer sa propre radio sur mesure, en fonction de ses goûts, et découvrir de nouveaux artistes proches de ceux qu’il aime. Soit manuellement en téléchargeant des titres ou en les écoutant en streaming en composant soigneusement ses playlists sur un site comme Deezer. Soit de façon automatisée ou semi-automatisée, comme le propose RKST.org.

Le site, qui lance aujourd’hui sa version bêta, propose une formule déjà éprouvée par Pandora ou des services comme Last.fm. Il suffit d’entrer le nom d’un artiste, et l’application joue un morceau proche musicalement. Si le morceau plaît, l’utilisateur peut le signaler en cliquant sur le bouton approprié, et le système s’en souvient. Au contraire, si le morceau déplait, RKST.org évite de le proposer à nouveau. Au fil des écoutes et des avis exprimés, la sélection s’affine et la radio personnalisée devient de plus en plus proche des goûts de l’utilisateur, avec des morceaux jamais joués sur les radios FM.

Par ailleurs le site propose également des vidéos produites par RKST.org, avec déjà des artistes connus comme M, Ben Harper, The Servant, ou John Butler. Mais l’intérêt de ce genre de services est de faire connaître des inconnus, et non de conforter des stars dans ce statut. RKST.org promet d’ailleurs de veiller à la promotion d’artistes en développement, à travers des sessions accoustiques, actualités, interviews, lives, etc.

Enfin, principale originalité par rapport à Pandora ou Last.fm, le site propose également une section « studio » qui permet à chaque utilisateur d’être animateur de sa propre radio, en créant des émissions et en enregistrant des vidéos qui seront diffusées entre les morceaux. Comme tout site web 2.0 qui se respecte, cette section du site propose évidemment un aspect communataire où chaque « animateur » glane des « amis ».

Finalement, on regrettera surtout une interface un peu austère servie par des vidéos trop petites (qu’il est d’ailleurs impossible d’exporter sur un blog), et un nom assez mal choisi. RKST.org (le .com ne marche pas) se prononce « Air Cast », pour « Radio Casting ». Pour le reste, RKST est définitivement sur la bonne voie, et les suggestions semblent déjà relativement pertinentes malgré la jeunesse du site et le manque d’utilisateurs. A suivre et à essayer, assurément.

Des fondateurs issus de la radio et de l’industrie musicale

Les créateurs de RKST.org ne sont pas des novices ou de jeunes entreprenautes fous de technologie, qui se lancent à l’aveugle dans un projet musical. Bruno Alberti, 42 ans, n’est autre que le frère de Pierre Alberti, le créateur de la radio Nostalgie, sur laquelle il a travaillé de 1988 à 1995 avant de monter différents projets autours des médias et de la musique. Le cofondateur Fabien Allegre, 37 ans, a quant à lui pris la direction générale du label NRJ Music et de NRJ Publishing en 2004.

Conscients des problématiques de droits d’auteur, ils assurent s’occuper « de la gestion de la chaîne des ayants droits et des dépôts légaux et diffuser légalement [leur] offre musicale en relation avec les sociétés de gestion de droits civiles (SACEM, SCPP, SPPF) ».

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