Pokémon Épée et Bouclier est un jeu simple. Avec la nouvelle version du jeu culte sortie ce vendredi 15 novembre 2019, le studio japonais Game Freak a choisi de retirer de nombreux éléments potentiellement frustrants pour les joueurs et joueuses des précédents volets. Mais n’était-ce pas une fausse bonne idée ?
Numerama n’a pas obtenu d’exemplaire presse du jeu en amont de sa sortie : nous avons donc commencé à jouer à Pokémon Épée jeudi soir, ce qui n’est pas encore suffisant pour proposer un test complet de l’expérience. En revanche, en l’espace de 5 heures de jeu, nous avons pu constater de gros changements en termes de gameplay, surtout par rapport aux anciennes versions.
Un début de jeu très « assisté »
Nous parlons de Pokémon Épée et Bouclier comme d’un seul et même jeu, même si les deux versions ont quelques différences, notamment au niveau des Pokémon présents et des spécificités d’Arènes. Les deux jeux partagent la même histoire et les mêmes quêtes.
Le constat est indéniable : Pokémon Épée et Bouclier a été pensé pour maximiser le confort des joueurs et garantir avant tout la fluidité de l’aventure… Quitte à pré-mâcher tout le travail. Vous sortez d’un hôtel et devez marcher à peine quelques mètres pour rejoindre une arène ? Un personnage vous propose de vous y guider en un clic. Vous voulez vous balader facilement de ville en ville ? Pas de problème, il y a un train pour ça (à partir du moment où vous avez découvert une première fois la ville à pieds). Vous devez suivre un Voltoutou qui vous mène à sa dresseuse ? Il s’arrêtera tous les 3 mètres pour vous attendre, de peur que vous le perdiez de vue ne serait-ce qu’une seule seconde. Le jeu nous prend tellement par la main que la phase de démarrage paraît longue, très longue.
Personne ne s’y trompe, pourtant : Pokémon Épée et Bouclier vise avant tout un public âgé, nostalgique de ses premiers Roucool capturés sur Game Boy Color. Un gameplay tellement « assisté » peut donc laisser songeur, tant il semble avoir été pensé pour les très jeunes joueurs ayant besoin d’être guidés dans l’aventure. Ici, on peut passer les trois premières heures de jeu sans vraiment faire grand-chose, à part suivre notre « meilleur ami/rival » Nabil, qui adore faire la course.
Nabil prendra, d’ailleurs, automatiquement le Pokémon de départ plus faible que vous, à l’image de la septième génération, mais contrairement aux pratiques du « Rival » historique de la franchise dans les autres versions, qui choisissait le starter-Pokemon dont le type est supérieur au vôtre (lorsqu’il n’y a qu’un rival, contrairement aux versions Noire et Blanche par exemple, où il y en a deux). Dans Pokémon Épée et Bouclier toutefois, Nabil prendra le Pokémon eau Larmicheur si vous prenez le Pokémon plante Ouistempo. À noter, toutefois, que le troisième Pokémon (techniquement plus fort que le vôtre) sera récupéré par Tarak, le maître de la Ligue Pokémon de Galar. Il sera donc plus difficile de le battre à la fin. En revanche, vous laminerez sans problème Nabil à chaque défi qu’il vous lancera — et ça en devient rapidement triste, tant il est facile à battre.
Gagner de l’xp est (très) facile
Pokémon Épée et Bouclier permet aussi de gagner de l’expérience beaucoup plus facilement qu’auparavant, même si cette mécanique était déjà bien amorcée depuis la sixième génération (Pokémon X et Pokémon Y ). Déjà, lorsqu’un seul de vos Pokémon combat un adversaire, c’est toute votre équipe qui gagner de l’XP, comme dans Pokémon Let’s Go — finie, donc, la gymnastique qu’on avait adoré maîtriser, qui consistait à commencer le combat avec un Pokémon faible puis l’échanger avec un autre pour l’emporter…
Mais Game Freak est allé plus loin, en permettant aux Pokémon de monter en niveau par d’autres moyens, notamment en les déposant dans des campements pour qu’ils se reposent (et en passant du temps à agiter petits jouets sous leur nez pour les divertir). Ils gagnent aussi de l’XP lorsque l’on capture de nouvelles bestioles (ce qui est moins nouveau). L’objectif du studio est clair : permettre à vos compagnons de gagner des niveaux encore plus rapidement qu’auparavant, et vous éviter d’enchaîner les combats qui pourraient paraître redondants.
Ces batailles ont d’ailleurs été, elles aussi, simplifiées. Régulièrement, Nabil vous félicitera de « bien connaître les types de Pokémon » (entendre : vous lancez une attaque plante sur un Pokémon eau, vous êtes donc très malin)… Mais le mérite est d’autant moins grand que le jeu suggère, en fait, lui-même les attaques qui vont être « très efficace », « efficace » ou « peu efficace » en fonction du Pokémon en face. Niveau découverte et satisfaction personnelle, on repassera.
Niveau confort de jeu, le studio japonais semble avoir voulu gommer les moindres aspects potentiellement frustrants de l’exploration : pas besoin de réaliser des allers-retours vers un PC pour modifier la composition de votre équipe de 6 Pokémon, vous pouvez le faire à distance. Pas besoin, non plus, de retourner dans des centres de soin pour sauver vos compagnons ; entre les campements et les « infirmières mobiles » postées à chaque coin de la carte, vous risquez très peu d’être mis en difficulté. De même, les hautes herbes ne présentent plus aucun danger : comme dans Let’s Go, vous pouvez voir les Pokémon à distance et les éviter sans encombre.
Pokémon Épée et Bouclier est très certainement un joli jeu, qui plaira aux nostalgiques tant il est généreux, au sens premier du terme : le jeu sur Switch distribue énormément de récompenses et n’est pas lassant. Mais on se prend toutefois à regretter les mécaniques moins fluides d’antan, qui demandaient un peu plus de patience, de connaissance, de recherches et d’application. Nous verrons, au fil de notre test plus long, si ce sentiment perdure au fil de l’aventure.
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