Il y a deux ans, au moment où nous avons enchaîné les heures sur Destiny 2, cette suite était encore chez Activision et n’était sortie que sur PlayStation 4 et Xbox One. Aujourd’hui, le paysage vidéoludique a totalement changé et le FPS multijoueur avec. Entre le portage PC, la prise d’indépendance de Bungie, la transition Battle.net vers Steam ou encore le lancement sur Stadia (compris dans l’abonnement Stadia Pro), Destiny 2 a vécu une mue nécessaire pour effacer un lancement compliqué.
En 2019, donc, Destiny 2 est dans un bien meilleur état qu’en 2017, fruit d’une remise en question voulue par un studio qui continue de croire dur comme fer en sa licence. « Aujourd’hui, Destiny 2 fonctionne très, très bien », confie Rahim Attaba, directeur du marketing international, croisé à l’occasion de la Paris Games Week 2019. Avant de nuancer : « Mais je pense qu’on peut faire beaucoup plus que ça. »
Le modèle free-to-play en porte d’accès
Destiny 2 est désormais proposé en accès gratuit, avec une expérience complète qui permet de goûter à du contenu et, éventuellement, de passer à la caisse pour prolonger l’expérience. Pour Rahim Attaba, c’est véritablement une aubaine, appuyée par « une stratégie long terme ». Conscient que Destiny 2 a loupé son départ (il a lui-même abandonné car il ne s’y retrouvait pas, avant de succomber grâce à un mode introduit plus tard), l’intéressé est désormais très, très confiant. « Je préfère commencer doucement et, ensuite, c’est comme un marathon », confie-t-il. En prime, l’indépendance permet d’avoir son « destin en main ».
Comme un nouveau jeu
Mieux, la version free-to-play de Destiny 2, qui autorise un business model hybride très peu vu sur le marché, est un excellent moyen d’attirer l’attention des anciens — ceux qui ont vite lâché l’affaire. Notre interlocuteur explique : « Avant d’acheter quoi que ce soit, je conseille de télécharger la version gratuite du jeu. Toutes les planètes sont disponibles à l’exploration. Cela peut servir pour voir s’il y a toujours une affinité avec le gameplay. Il faut commencer Destiny 2 comme si c’était un nouveau jeu, car il a beaucoup changé. On a réglé beaucoup de problèmes en deux ans. On s’est réconciliés avec la communauté après le lancement assez poussif. » On confirme ses propos : après avoir relancé Destiny 2 sans y avoir touché pendant plus de 20 mois, on n’a pas compris grand-chose aux évolutions apportées — signe qu’elles ont été nombreuses. Ce qui donne envie de creuser pour en voir plus.
L’importance de la communauté
Pour Bungie, le plus gros challenge est certainement de continuer à plaire à sa communauté existante, tout en la faisant grossir avec de nouveaux venus. Un vrai travail d’équilibriste qui fait dire à Rahim Attaba : « C’est très difficile d’essayer d’atteindre deux objectifs très différents. Les joueurs existants veulent du contenu spécifique. Et les nouveaux veulent savoir ce qu’ils pourraient y trouver. Il faut rester cohérent sur l’offre que propose le jeu. Tu peux avoir le meilleur message marketing, si ton jeu n’est pas bon… »
Pour continuer à plaire aux deux franges de la population, Bungie doit innover. C’est la clé du succès et, sur ce point, le studio s’en remettra à ses premières semaines compliquées grâce auxquelles il a beaucoup appris. Pour attirer davantage, Destiny 2 peut par ailleurs compter sur son arrivée sur Steam, considéré comme « une nouvelle plateforme », et la visibilité offerte par le lancement de Google Stadia.
« Les gens viennent pour le jeu mais restent pour la communauté »
En tout cas, Rahim Attaba a beaucoup employé le terme ‘communauté’ pendant notre discussion. Il faut dire que, sans elle, Destiny 2 serait dans les limbes — un constat qui vaut pour la majorité des licences à l’heure actuelle. « Les gens viennent pour le jeu mais restent pour la communauté », argumente-t-il, mettant en avant les joueurs passionnés qui animent celle de Destiny 2. Au point qu’il aimerait leur donner plus de poids à l’avenir compte tenu de leur importance grandissante.
Destiny 2 serait-il devenu subitement Destiny, un jeu service à la structure proche de World of Warcraft (qui n’a jamais connu de suite mais de nombreuses extensions indépendantes) ? Difficile à dire puisque « ce n’est pas un jeu traditionnel ». Une chose est sûre : après avoir appris de ses erreurs et beaucoup tâtonné, Bungie a trouvé une formule qui ne demande plus qu’à fructifier dans les mois et années à venir. Parmi les Fortnite et autres Battle Royale qui monopolisent toute l’attention, parvenir à exister rien qu’un peu est déjà une sacrée réussite. « Le gâteau est plus gros qu’avant, il n’y a plus de réelle compétition », conclut Rahim Attaba.
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