Nokia, qui a engagé en 2006 une grande offensive sur le marché de la musique mobile en rachetant Loudeye, commence tout juste à mettre en œuvre sa stratégie. Il a lancé récemment son Nokia Music Store, et le groupe finlandais annonce mardi qu’il a signé un accord avec la plus grande maison de disques mondiale Universal Music pour offrir aux acheteurs d’un téléphone Nokia un accès gratuit de 12 mois à son catalogue. Au delà de cette année gratuite, les utilisateurs devront payer s’ils veulent continuer à écouter les chansons d’Universal.
L’offre, qui fera partie de sa campagne marketing « Comes With Music » (fourni avec de la musique), sera lancée au second semestre 2008. D’ici là, le constructeur espère signe d’autres accords similaires avec les autres majors de l’industrie musicale. « Nous sommes en discussion avec toutes les majors musicales. La réponse des labels a été très, très positive« , assure le porte-parole de la firme Damian Stathonikos. « La barrière financière pour découvrir de nouvelles musiques est complètement supprimée. Ca change fondamentalement une grande partie de la logique commerciale de l’industrie musicale« .
Reste à voir si, sur le long terme, il s’agit d’un calcul payant de la part d’Universal. Exactement comme elle l’a fait (déjà la première) avec SpiralFrog qui est d’ailleurs en grande difficulté, Universal donne ici le signal aux possesseurs de téléphone mobile que la musique est effectivement gratuite, comme le pensent la grande majorité des P2Pistes et plus généralement des internautes amoureux de Deezer et autres services de streaming en ligne. La stratégie ne peut fonctionner que si les terminaux mobiles sont tellement fermés et protégés qu’il est impossible d’écouter autre chose que la musique sous DRM proposée par le fabricant ou ses partenaires. Or si Nokia va dans cette direction, les futurs mobiles basés sur la plateforme Android de Google risquent de connaître un grand succès…
L’autre enseignement de cette annonce, c’est que les constructeurs high-tech sont aujourd’hui prêts à investir beaucoup d’argent en licences pour valoriser leurs produits grâce à la musique. C’est pour eux un service à valeur ajoutée qui n’a pas de valeur marchande en soi (sauf à ce que Nokia transforme l’essai au bout d’un an, ce qui reste à voir), mais qui offre au produit un avantage concurrentiel et un attrait fidélisateur auprès de la clientèle. Or si la musique n’a plus qu’un intérêt commercial dérivé… la probabilité est forte de voir dans quelques années un Google ou un Microsoft racheter une grande maison de disques pour exploiter des droits de licence à moindre coût.
A propos, on vous rappelle que Terra Firma compte vendre en totalité EMI d’ici 5 ans…
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