Et si Netflix était gratuit, mais avec des publicités ? Ce concept de streaming vidéo vient d’être mis en place par Plex, un logiciel qui permet désormais d’accéder, sans payer, à un catalogue de films, séries et documentaires sur son site plex.tv.
Si vous ne connaissiez pas Plex, pas de panique ; le service n’a jamais été extrêmement populaire en France, mais il dispose tout de même d’une fidèle communauté d’aficionados. À l’origine, il s’agit d’une application qui permet de réunir au même endroit des contenus (vidéos, photos, podcasts, etc) hébergés sur différentes plateformes (ou chez vous) et d’y accéder, tant que vous avez une connexion internet, ou de les télécharger hors ligne.
Plex a donc annoncé le 4 décembre, dans un communiqué sur son blog, qu’il allait se diversifier : « Bien qu’il y ait déjà, allez, un ou deux autres services de streaming sur le marché », a ironisé la plateforme, « nous profitons de notre passion entretenue depuis une décennie pour vous livrer la meilleure expérience possible, tout en vous permettant de contrôler et customiser votre stream.»
Des contenus différents en France et aux États-Unis
Officiellement, ce sont des « milliers » de contenus qui seront accessibles, au fur et à mesure, sur Plex.tv. Pour l’instant en France, si le catalogue permet d’accéder à des centaines de films des studios MGM, Warner Bros ou Lionsgate, il reste toutefois vraiment timide, notamment en terme de popularité de ses œuvres. Pour l’instant, pas de série récente ou de film culte : il faudra se contenter de vieux films de Noël (A Christmas Carol, The Christmas Wife), d’anciens longs-métrages (Shout at the Devvil) ou de films romantiques inconnus (Unlikely Angel, Basil, Storm rider, etc). Au niveau des séries, il n’y a que trois productions méconnues proposées.
Dans son communiqué, Plex met pourtant en avant des films intéressants comme Terminator, Apocalypse Now, Raging Bull… mais au vu de la loi sur la chronologie des médias française, ainsi que les aléas des négociations des droits de diffusion, il semble clair que ces contenus qui sont accessibles aux États-Unis ne peuvent pas être les mêmes que chez nous. Avec un VPN, nous avons pu vérifier que le catalogue américain était en effet bien plus intéressant que le catalogue français.
Pas de SVOD, mais de l’AVOD
Le format que propose Plex n’est pas de la SVOD (service de vidéo à la demande par abonnement) mais de l’AVOD (pour Ad-supported Video On Demand, soit de la vidéo à la demande avec publicité). Nous avons testé la plateforme : une publicité d’une vingtaine de secondes se lance automatiquement quand on cherche à regarder un film ou un documentaire. « Vous regardez quelques publicités, et vous avez accès à du divertissement illimité », vante la vidéo de présentation de l’offre AVOD de Plex.tv. Les publicités que nous avons regardées sont plus ou moins variées : une demi-douzaine de petites vidéos tournent sur les contenus, qui vantent majoritairement des services de banque et d’assurance — nous en avons aussi eu une pour le réseau social Linkedin.
Ce fonctionnement n’est pas sans rappeler celui de YouTube, où des publicités viennent parsemer les vidéos (en pré-roll ou insérées dans les contenus) — la différence réside dans le fait qu’il n’y a pas de films et séries de cette sorte qui appartiennent à des studios sur YouTube.
La qualité vidéo est censée pouvoir aller jusqu’à 1080p — la majorité des films qu’on a testés étaient de bonne qualité —, en revanche l’éventail de modification des paramètres est faible : il n’y a quasiment jamais la possibilité de changer la langue audio du contenu ou de rajouter des sous-titres.
Alors que de nombreux services de SVOD se lancent sur le marché, l’AVOD est-elle la solution à la démultiplication des abonnements payants ? Le lancement de ces nouvelles offres laisse penser que l’avenir de la vidéo en ligne est encore plein de surprises.
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