« Un grand merci à tous ceux qui sont venus télécharger la musique. Ca a été la chose la plus positive que nous ayons faite« , indique Radiohead en annonçant que la section téléchargements de leur dernier album In Rainbows serait supprimée le 10 décembre 2007, soit exactement deux mois après le lancement de leur initiative unique pour un groupe aussi populaire. Le 10 octobre dernier, Radiohead sortait en effet sur Internet son dernier album, en laissant les internautes décider eux-mêmes du prix qu’ils sont prêts à investir pour le télécharger – une formule suivie depuis par Saul Williams et Barbara Hendricks.
Aucun résultat officiel n’est encore connu, mais il semble qu’en moyenne les internautes ont investi au moins 3 euros, et qu’environ un tiers des internautes ont décidé de payer leur album (il était possible de le télécharger sans payer). Verre à moitié vide ou à moitié plein, beaucoup de médias ont décidé de souligner que les deux tiers des internautes n’avaient pas payé… mais il est remarquable qu’un internaute sur trois ait choisi de télécharger en payant alors que rien ne l’obligeait. Si les chiffres sont exacts, Radiohead a vendu 1,3 millions d’albums dans les tous premiers jours de son lancement, et gagné ainsi en quelques jours environ 4 millions d’euros, environ huit fois plus que ce que le groupe avait gagné sur la première semaine de lancement du précédent album sorti chez EMI. Et le bénéfice en terme d’image auprès des fans, lui, est inestimable.
Mais l’expérience s’arrête lundi. Les coffrets matériels vendus 40 ⣠resteront disponibles jusqu’à épuisement des stocks, et ne seront pas réédités pour préserver leur valeur. A partir du 31 décembre, In Rainbows sera distribué dans les circuits traditionnels des disquaires. Les CD seront distribués aux Etats-Unis par TBD Records, et en Europe et dans le reste du monde par XL Recordings.
Mais l’avenir numérique de In Rainbows n’est pas mort. Le groupe discute avec Apple pour sortir l’album sur iTunes. Courtyard Management, qui gère la carrière de Radiohead, veut convaincre la firme de Cupertino d’imposer le téléchargement de tout l’album ou rien, ce qui est une demande de plus en plus insistante des artistes (voir par exemple notre article sur Jay-Z). Si Apple accepte, ce serait une petite révolution pour le premier disquaire numérique du monde.
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