Cet article contient quelques menus spoilers sur le crossover.
Depuis le lancement de la série Arrow sur son antenne, la chaîne américaine The CW et Berlanti Productions n’ont cessé d’agrandir leur univers DC Comics. Dans un premier temps, l’homme le plus rapide du monde, Flash, a rejoint Arrow. Puis ce fut au tour de la fille d’acier, Supergirl, et de l’équipe de bras cassés que sont les Legends, sans oublier Black Lightning et, plus récemment, Batwoman. Cela a donné l’Arrowverse.
Les crossovers se sont alors multipliés. La plupart des héros et héroïnes de l’Arrowverse se connaissent et ont coopéré sous nos yeux, alors même qu’ils appartiennent parfois à des terres différentes. La CW s’est ainsi construite son propre « multivers » DC Comics. C’est ce qui a permis d’aboutir à Crisis on Infinite Earths, un « méga crossover » rassemblant tous les personnages de l’Arrowverse et plus encore.
Sa diffusion vient de s’achever. Conclusion : même si les séries pilotées par Berlanti Productions sont plus légères, moins imposantes que les films DC, le résultat devient pourtant plus ambitieux. On vous dresse le compte-rendu d’un crossover dont la réussite était presque inattendue.
Le travail de fond a payé
Le « méga crossover » Crisis on Infinite Earths n’aurait jamais pu advenir sans les huit précédentes années qui ont permis aux showrunners de construire, en douceur, un univers cohérent. Série après série, mini crossover après mini crossover, nous avons assisté à la création d’une immense toile super-héroïque. Des liens se sont tissés entre Flash et Arrow, entre Supergirl et Flash, ainsi de suite, jusqu’à bâtir un paysage où chaque personnage est parfaitement installé dans sa propre ville ou terre, mais s’avère aussi relié à tout le monde.
C’est une démarche similaire qui a fait le succès récent de Marvel : des films indépendants tissant progressivement des liens entre eux (et même avec les séries). Ce qui est reproché au DC Extended Universe est justement d’aller trop vite. Justice League aurait pu être un meilleur film — ou en tout cas recevoir un meilleur accueil — si tout n’avait pas été précipité, si les personnages avaient été davantage introduits année après année. Côté DC Comics, ce travail de fond est dorévanant mieux représenté dans l’Arrowverse qu’au cinéma.
Ce qu’il faut retenir du crossover
Le crossover avait installé son intrigue il y a déjà plus d’un an en introduisant le personnage de Mar Novu : en 2018, il mettait à l’épreuve Flash, Supergirl, Batwoman et Arrow pour les préparer à une plus grande menace, à savoir, l’effondrement du multivers. Depuis, Mar Novu est réapparu dans les différentes séries pour continuer à annoncer le cataclysme. La série Arrow, pour sa saison finale, a porté le focus exclusivement sur ce thème et le décès imminent d’Oliver Queen durant cette crise.
Un teasing de plus d’un an portait le risque d’une immense déception et le nombre de caméos teasés à l’avance laissaient présager une surexploitation du fan-service au détriment du reste. Les cinq épisodes, soit 2h30 de crossover, ont pourtant largement relevé le défi. Les intrigues super-héroïques fonctionnent bien et sont construites autour de véritables enjeux, ponctuées par des rebondissements et des révélations concrètes, de l’humour et des émotions. La mort d’Oliver Queen fait honneur au personnage. En bref, Crisis on Infinite Earths a offert une fresque super-héroïque réussie, car audacieuse.
Au-delà de sa qualité propre, Crisis on Infinite Earths est aussi tout simplement le plus gros crossover de DC Comics et peut-être de l’histoire du petit écran. L’événement nous a donné un épilogue à la série culte Smallville en faisant revenir Tom Welling et Erica Durance. Brandon Routh a aussi eu la chance de réincarner quelques minutes Superman, des années après le film Superman Returns.
D’autres apparitions se sont révélées plus furtifves, mais tout aussi plaisantes : Lucifer a donné aux personnages les clés vers le purgatoire, tandis qu’une version âgée de Batman interprétée par son doubleur historique a servi d’antagoniste à Batwoman. N’oublions pas non plus les caméos des Titans, des Birds of Prey ou encore le clin d’œil à Watchmen. Le catalogue DC et Vertigo était massivement présent et chaque apparition a été malicieusement écrite, sans fan-service bête et méchant.
Le DCEU connecté à l’Arrowverse
L’énorme surprise du quatrième épisode de Crisis on Infinite Earths est quant à elle d’autant plus marquante qu’elle n’avait pas fuité dans la presse… alors qu’elle est pourtant énorme : Ezra Miller, incarnation de Flash sur grand écran, est apparu le temps d’une scène face au Flash de l’Arrowverse.
Cette apparition a estomaqué les fans puisque Warner, propriétaire des droits de DC, semblait depuis toujours opposé à l’idée de connecter l’univers cinématographique et l’univers télévisuel — contrairement à Marvel. Or, en l’occurrence, il semblerait que ce caméo soit au contraire une requête au plus haut niveau de Warner. Alors que le film solo de Flash avec Ezra Miller est constamment repoussé, cette apparition était probablement là pour tenter de relancer l’enthousiasme envers les films.
Quoi qu’il en soit, ce constat ne fait que rappeler que l’Arrowverse, derrière ses airs young adult, a finalement réussi là où la Justice League cinématographique s’était plantée : porter la richesse du multivers DC Comics à l’écran avec cohérence et audace. Symbole de cette réussite, Crisis on Infinite Earths se termine par la création de la fameuse ligue super-héroïque, en rassemblant autour d’une même table, d’un même lieu et d’un même logo tous les héros et toutes les héroïnes déjà introduits dans l’Arrowverse.
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