La Sacem vient de publier un communiqué dans lequel elle réagit à la proposition de Nicolas Sarkozy concernant la suppression de publicités sur les chaînes publiques. Comme on pouvait s’y attendre, la position est la même que la SACD. Si l’organisme reconnaît le bien fondé de l’idée de supprimer la publicité, il s’interroge en revanche sur la capacité du gouvernement à combler le manque à gagner. Tout comme la SACD, il préconise, plutôt qu’une taxe, le renforcement de la redevance à l’instar du modèle allemand ou britannique.
« Le transfert de ressources publicitaires au bénéfice des chaînes privées n’a de sens que si ces dernières voient leurs obligations renforcées en matière de production et de diffusion de programmes de qualité, tout particulièrement dans le domaine musical » explique la société. « Alors que depuis dix ans, l’industrie de la musique subit les effets ravageurs de la piraterie sur Internet et une chute dramatique des ventes de CD, la programmation radiophonique ou télévisuelle est devenue de plus en plus formatée au détriment de la création et de la diversité musicales. »
La Sacem voit de mauvaise augure une baisse des fonds des chaînes publiques. D’abord parce que, du côté des chaînes privés, on diffuse de moins en moins de musique. La société affichait à ce propos son « immense déception face à la décision que le Csa vient de prendre unilatéralement au sujet du cahier des charges de M6 et qui aboutit à une dégradation sensible des revenus des créateurs de musique. » Mais aussi, rappelons-le, parce qu’elle concerne Radio-France donc plus directement la diffusion musicale.
Pour les ayants droit, l’augmentation de la redevance est préférable car au moins, ils seraient sûrs que le budget des chaînes publiques – leurs clients – serait pérennisé. Mais les français sont-ils prêts à payer plus ? Pas selon les sondages. Celui mené par la CLCV montre que 6 % des interrogés seulement se déclarent prêts à dépenser plus pour financer la suppression de la publicité sur les chaînes publiques. Et cela alors même que la moitié serait favorables à cette suppression de pub. Forcément, dès qu’il s’agit d’être taxé, le français n’est pas d’accord, que cela passe par une plus forte redevance ou de nouvelles taxes. Mais une taxe sur les nouveaux médias pour financer les anciens paraît plus discrète qu’une augmentation de la redevance, alors quitte à choisir, autant prendre celle qui se fera la moins remarquée… du moins, c’est ce qu’espère Nicolas Sarkozy.
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