Copyright Madness
Bozo. Le film Joker a fait un carton au box-office et son acteur principal, Joaquin Phoenix, est donné favori pour les Oscars. Mais pour parvenir à cette réussite, l’équipe du film a dû surmonter un obstacle inattendu. Un service juridique a en effet été mobilisé à plein temps pour vérifier si le costume de clown du Joker ne risquait pas de violer le droit d’auteur d’un clown du monde réel. En effet, aux États-Unis, un certain nombre de clowns déposent leur apparence pour la protéger avec un copyright. Les costumiers et les maquilleurs ont donc été obligés de revoir plusieurs fois leur copie. Après, on nous explique que le droit d’auteur favorise la créativité, mais entre nous, c’est une bonne blague !
Trois secondes. La France a été le premier pays européen à transposer le nouveau droit voisin des éditeurs de presse, prévu par la directive Copyright, adoptée l’an dernier. L’Allemagne s’apprête également à le faire et la loi va préciser ce que les moteurs de recherche auront le droit d’afficher dans leurs résultats sans payer : un titre, une image d’une résolution limitée à 128 par 128 pixels et trois secondes maximum d’un extrait vidéo ou sonore… Trois secondes, c’est beaucoup plus que le temps qu’il vous faudra pour lire cette brève. Il y a néanmoins de grandes chances que malgré sa sévérité, la loi allemande débouche sur un fiasco. En France, Google a choisi de supprimer les extraits d’articles pour éviter d’avoir à payer une redevance et les éditeurs de presse ont fini par lui accorder une autorisation, de peur de perdre en visibilité !
Trademark Madness
Contretemps. On en avait parlé dans cette chronique : Meghan Markle et le prince Harry ont choisi de renoncer aux privilèges de la famille royale d’Angleterre, mais ils ont gardé la tête sur les épaules. Aussitôt après l’annonce de leur décision, ils ont en effet déposé une marque sur Sussex Royal, de manière à pouvoir utiliser leur ancien titre pour faire du business. On avait déjà trouvé cela un peu abusif, mais il semble que ce dépôt de marque donne lieu à de nouvelles péripéties. En effet, une opposition a été faite pour contester cette marque et elle émane étrangement d’un docteur implanté en Australie. L’histoire ne dit pas pourquoi un médecin des antipodes avait déjà une marque sur Sussex Royal, mais en attendant, les plans de Meghan et Harry pourraient tomber à l’eau…
Patent Madness
Aux manettes. Nintendo va pouvoir souffler, car la firme japonaise a échappé cette semaine à une plainte qui aurait pu lui coûter 10 millions de dollars. Elle était poursuivie depuis 2013 par la société iLife Technologies qui l’accusait d’avoir enfreint sa propriété industrielle pour construire la manette de la console Wii. Les juges américains ont néanmoins considéré que cette plainte était fantaisiste, car iLife technologies mettait en avant un brevet dont le principe est d’utiliser des capteurs pour détecter le mouvement. Une telle invention est beaucoup trop large et le brevet a été invalidé. iLife s’était déjà fait invalider ses cinq autres brevets et la société n’a à présent plus aucun argument à faire valoir. Qui sait, Nintendo fera peut-être un jeu vidéo avec cette histoire dans lequel il faudra se battre contre des Patent Trolls !
Copyright Wisdom
Beaux joueurs. L’année prochaine, Gatsby le magnifique, le célèbre roman de Francis Scott Fitzgerald va entrer dans le domaine public. N’importe qui pourra proposer une nouvelle adaptation cinématographique, une comédie musicale, une suite en roman ou un spin-off ! Des journalistes sont allés voir la famille de l’auteur, qui détient encore les droits pour quelques mois, pour leur demander ce qu’ils pensaient de cette entrée dans le domaine public de l’œuvre. Les descendants du romancier sont reconnaissants d’avoir pu bénéficier des droits sur l’œuvre, mais ils pensent que le domaine public sera à présent une bonne chose pour Gatsby et ils sont curieux de voir quelles nouvelles adaptations vont pouvoir être créées. On salue ce fair-play, car tous les descendants d’auteurs célèbres ne sont pas aussi philosophes et certains cherchent même artificiellement à prolonger leurs droits.
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Merci à celles et ceux qui nous aident à réaliser cette chronique, publiée sous licence Creative Commons Zéro, notamment en nous signalant des cas de dérives sur Twitter avec le hashtag #CopyrightMadness !
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