Le 4 février dernier, GeForce Now, service de cloud gaming de Nvidia, est sorti de sa longue phase de bêta. La firme a misé sur une stratégie agressive, avec une formule gratuite et une option premium à 5,49 euros, pour concurrencer les autres acteurs du marché (Stadia et Shadow). Sauf que le lancement ne pouvait pas plus mal se dérouler : dans un sujet publié le 11 février, Nvidia a annoncé le retrait soudain d’Activision Blizzard (Overwatch, World of Warcraft, les Call of Duty…).
Cela veut dire que les jeux édités et développés par le numéro 1 mondial du jeu vidéo ne seront plus accessibles sur GeForce Now (même si vous les avez achetés). « Nous espérons discuter avec Activision Blizzard pour retrouver ses jeux et plus dans le futur », explique Nvidia, dont la réussite de GeForce Now est liée à la volonté des éditeurs de rendre leurs jeux compatibles — et s’ils ne sont pas optimisés, au moins de les laisser jouables. Pour l’heure, c’est un coup dur qui aura des répercussions sur l’industrie.
GeForce Now perd Activision Blizzard
On rappelle que la promesse de GeForce Now est d’offrir une plateforme de cloud gaming qui permet d’accéder à ses jeux achetés par l’intermédiaire d’autres canaux de distribution (Steam, Uplay, Battle.net,…). Ce parti pris est l’exact opposé de Stadia, qui intègre aussi la commercialisation des jeux. Cela veut dire que Nvidia est dépendant du bon vouloir des éditeurs, qui peuvent très bien rendre leur catalogue incompatible avec GeForce Now — comme c’est le cas avec Activision Blizzard aujourd’hui –, en interdisant à Nvidia de lancer l’interface où l’on achète les jeux.
Nul ne sait pourquoi Activision Blizzard a pris cette décision. D’autant qu’elle reste étonnante dans le sens où il n’a rien à perdre (ni à gagner, il est vrai) : les utilisateurs de GeForce Now auraient continué d’acheter leurs jeux sur Battle.net. Il n’y a donc aucune incidence financière puisque GeForce Now n’est qu’un support de jeu comme les autres. Peut-être Activision Blizzard, par prudence, estime-t-il que le cloud gaming n’est pas encore suffisamment prêt pour mettre en lumière son catalogue (ou bien prépare-t-il son propre service ?). Nous avons demandé des précisions à la multinationale et sommes dans l’attente d’une réponse.
Dans son court communiqué, Nvidia rassure en disant que ses partenaires ont demandé à ce que plus de 1 500 jeux soient compatibles avec GeForce Now. Il rappelle aussi les aléas d’une telle plateforme de diffusion — « Elle implique d’ajouter des jeux de manière continue et, parfois, d’en retirer. ».
Pour le cloud gaming de manière générale, c’est en revanche un très mauvais présage : ceux qui imaginaient pouvoir profiter de la polyvalence et de la liberté d’un PC se retrouvent au cœur d’une guerre des consoles de nouvelle génération. Demain, quand tous les éditeurs auront leur propre service de cloud gaming, interdiront-ils aux plateformes comme GeForce Now ou Shadow d’exécuteur les lanceurs de jeux ? Si les joueuses et les joueurs PC ont accepté sous la contrainte un monde où Steam n’est plus la seule plateforme pour jouer, difficile de les voir payer des abonnements mensuels à chacun des services.
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