Si les vidéos qui traitent du coronavirus (Covid-19) sont les bienvenues sur YouTube, les vidéastes qui les réalisent doivent s’attendre à ne pas pouvoir les monétiser auprès des publicitaires. Des témoignages de créateurs et de créatrices de contenus rapportent en effet que la plateforme américaine coupe les annonces lorsque la maladie est évoquée, y compris quand ce n’est pas le cœur de la vidéo.
Parmi les retours d’expérience collectés par The Verge le 4 mars 2020 figure le cas d’un vidéaste qui évoque l’annulation de la Game Developers Conference (GDC), mais dont la vidéo a été démonétisée, alors même qu’il ne s’est pas étendu sur la maladie. L’emploi d’une abréviation (« CV ») n’a rien changé. Un autre a aussi été concerné, simplement pour avoir dit que l’épidémie est partie de Chine.
Cette nouvelle politique appliquée par YouTube a évidemment quelques répercussions sur la liberté d’expression des vidéastes, qui doivent choisir entre le maintien des publicités et leur parole. Ainsi, un créateur qui a souhaité faire une vidéo consacrée à l’opportunité ou non d’acheter un PC durant cette période a déclaré d’emblée qu’il ne ferait pas mention des « récentes actualités liées à la santé ».
Une restriction annoncée le 11 février
La décision de démonétiser les vidéos parlant de coronavirus a été prise voilà quelques semaines et présentée le 11 février par Creator Insider, une « chaîne YouTube informelle qui permet de partager les informations de l’équipe technique de YouTube Creator avec la communauté des créateurs au sens large ». Parmi les différents sujets abordés alors se trouve le cas du coronavirus.
« Nous mettons à jour nos lignes directrices pour que l’épidémie de coronavirus soit considérée comme un événement sensible. Et à ce titre, toutes les vidéos consacrées à ce sujet seront démonétisées jusqu’à nouvel ordre », déclare Tom Leung, qui est l’un des cadres de YouTube. Ces contrôles se déroulent via des algorithmes de détection de termes. En cas de problème, une vérification manuelle peut être demandée.
Pas nécessairement connus des internautes qui ne font que regarder des vidéos, les « contenus sensibles » le sont en revanche des créateurs et des créatrices, en particulier si la monétisation est en jeu. Il existe une page regroupant les « consignes relatives aux contenus adaptés aux annonceurs ». Les cas de contenus sensibles mentionnés dans cette rubrique couvrent des thématiques très diverses.
On y trouve donc aussi toute une catégorie sur les « événements d’actualité sensibles et sujets controversés », incluant les « crises sanitaires internationales », les « décès» et les « évènements tragiques ». Des règles qui s’appliquent sans problème au coronavirus, car les statistiques de propagation de la maladie listent, en date du 5 mars, plus de 95 000 cas et près de 3 300 morts.
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