Dans son projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de coronavirus (Covid-19), le gouvernement est disposé à assouplir les règles de la chronologie des médias. Mais à titre exceptionnel.

Le coronavirus aura-t-il raison de la chronologie des médias ? En tout cas, la crise sanitaire que connaît le pays est en train de bousculer ce dispositif. Dans le projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19, que le Conseil des ministres doit examiner ce 18 mars, un article de loi propose en effet de réaménager à la marge, et « à titre exceptionnel », le cadre actuel.

La chronologie des médias ?

Ce dispositif répartit les différentes exploitations d’un film en fonction du support (DVD, TV, SVOD, etc.), après son passage dans les salles de cinéma. La dernière révision date de fin 2018.

L’article 21 du texte de loi autorise ainsi le président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) à ne pas tenir compte de certaines dispositions contenues dans le Code du cinéma et de l’image animée, afin de raccourcir certaines fenêtres d’exploitation des films après leur passage dans les salles de cinéma. Sont évoqués la vente et la location (DVD, VOD, Blu-ray), la télévision et les services à la demande.

L’article ne précise pas quelle doit être l’ampleur de ce resserrement des diverses fenêtres d’exploitation, ni si elles doivent être toutes ajustées. L’appréciation de la situation est de toute évidence laissée au président du CNC. Attention : la disposition ne concerne que les films et les documentaires qui faisaient encore l’objet d’une exploitation en salles de spectacles cinématographiques au 14 mars 2020.

salle cinéma

Une salle de cinéma.

Source : M4tik

À cette date, plusieurs dizaines de films étaient projetés dans les salles obscures. Citons à titre d’exemple et pour montrer l’ampleur du problème, en termes de recettes : De Gaulle, En Avant, Papi-Sitter, Radioactive, Vivarium, La Bonne épouse, Bad Boys 2, Invisible Man, Dark Waters, Lucky, Le Cas Richard Jewell, L’Appel de la forêt, 10 jours sans maman, Sonic, Le voyage de Dr Dolittle ou bien Birds of Prey.

La situation est critique pour les longs-métrages sortis le 11 mars, trois jours avant la décision du gouvernement de fermer toutes les activités économiques non essentielles à vie de la nation. Ceux-ci n’ont pas pu engranger des entrées et sont, en l’état actuel des choses, des catastrophes industrielles pour la filière. L’horizon est aussi très sombre pour les films qui allaient sortir dans les prochaines semaines.

Aujourd’hui, la chronologie des médias contient six grandes fenêtres : la plus courte est de 4 mois et concerne la vente et la location (DVD, VOD, Blu-ray). Suivent ensuite les chaînes (avec des fenêtres plus ou moins proches en fonction de leur contribution au financement du cinéma) et les plateformes de streaming, payantes d’abord gratuites ensuite. Pour Canal+, il faut attendre 8 mois. Netflix, c’est 36 mois.

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