Un Copyright Madness qui tombe un lundi au lieu d’un week-end ? C’est le petit écart, inhabituel, qui est survenu lors de la dernière livraison ! Un écart compréhensible : l’actualité est lourdement bousculée par les circonstances sanitaires, avec le coronavirus.

Copyright Madness

Disproportion. En pleine crise mondiale du coronavirus, le Japon a adopté une nouvelle loi qui vise à punir plus sévèrement les internautes qui se livreraient au piratage de mangas. Certes, ces bandes dessinées sont devenues un de symboles de la culture japonaise, mais le gouvernement n’y est pas allé de main morte sur le volet des peines applicables. Le simple téléchargement illégal de mangas devient en effet passible d’une peine de prison de deux ans et d’une lourde amende. L’ironie de l’histoire est que ce sont justement les sites illégaux de téléchargement de mangas qui ont permis de les faire connaître dans le monde, associés à des traductions collaboratives réalisées tout aussi illégalement par des passionnés. Peut-être qu’avec cette loi punitive, le Japon vient juste de se faire hara-kiri…

Interminable. Toutes les études économiques ont montré que l’allongement de la durée des droits d’auteur est globalement préjudiciable pour la vie culturelle. Certes, cela permet à une petite minorité d’industries culturelles d’engranger toujours plus de profits, mais les auteurs eux-mêmes en profitent très peu (pour cause : ils sont morts !) et les allongements tendent même à faire complètement disparaître dans l’oubli des pans entiers du patrimoine, là où le domaine public pourrait les faire renaître. En ce moment, c’est l’Afrique du sud qui est en train d’examiner un texte visant à allonger la durée du copyright de 50 à 70 ans, ce qui l’alignerait sur la durée des États-Unis et de l’Europe. Les États-Unis font d’ailleurs assez lourdement pression sur l’Afrique du sud pour obtenir cet allongement. On est plus dans le soft power à ce stade, mais dans l’idéologie pure…

Trademark Madness

Bisbilles électorales. Les candidats ont rivalisé d’ardeur dans leur communication pour séduire les électeurs, lors des municipales. Parfois avec des ficelles un peu trop grosses, qui flirtent avec la contrefaçon. Une candidate LREM à la mairie de Rennes s’est vue attribuer un carton rouge par le club de foot du Stade Rennais pour avoir repris dans un clip un peu trop directement des éléments de l’identité du club, comme les couleurs rouge et noire. On épingle souvent dans le Copyright Madness des gens qui essaient de s’approprier des couleurs, mais ici la candidate avait aussi utilisé le slogan du club : Tout donner !. On va dire du coup qu’il y a là un abus assez justifié…

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A voté !

Source : Metronews Toulouse

Ridicule ! On avait déjà parlé dans un numéro précédent de cette dérive qui pourrait bien être l’un des plus ridicules dépôts de marque de tous les temps. L’Ohio State University a déposé la marque THE qu’elle estime associée à son club de football américain. Vous avez bien lu : pas The Best, mais juste THE… Cela suffirait à les faire entrer dans le panthéon des trolls des marques, mais en plus, l’université se dispute avec un designer qui a déposé de son côté la même marque pour un t-shirt frappé du mot THE. On rappelle quand même que pour qu’une marque soit valide, il faut qu’elle soit distinctive et on voit mal comment le mot THE pourrait être considéré comme tel.

Patent Madness

Opportunisme. Évidemment, la crise du coronavirus est l’occasion pour des petits malins de tenter des coups. Précédemment, on avait vu que certains avaient cherché à déposer une marque sur Covid-19. Cette fois, nous épinglons un juriste qui nous explique dans un article que cette épidémie démontre l’urgente nécessité d’allonger la durée de protection des brevets au-delà des 20 ans déjà prévus par la loi. Il estime en effet que ce serait un moyen d’encourager les laboratoires pharmaceutiques à développer un vaccin avec plus d’espoirs de retours financiers. Il faut dire que Bernie Sanders a déclaré que si un vaccin était développé aux États-Unis, il devrait être offert au monde entier gratuitement. De quoi donner immédiatement une sacrée fièvre à tous les fanatiques de la propriété intellectuelle !

Copyright Wisdom

Soulagement. Nous arrivons cette semaine à l’épilogue d’une affaire qui aura tenu en haleine depuis plusieurs années le milieu musical aux États-Unis. Le groupe Led Zeppelin peut en effet souffler, car une Cour d’appel a estimé qu’il n’avait pas plagié le groupe Taurus pour composer la musique du légendaire morceau Stairway to Heaven. Des similarités un peu troublantes existaient pourtant dans l’introduction et il faut dire que, par le passé, Led Zeppelin a déjà été souvent accusé de s’être un peu trop inspiré d’autres musiciens. Cette décision est néanmoins un soulagement, car les juges aux États-Unis sont devenus très sévères sur les questions de plagiat musical, au point de déclencher une psychose chez les artistes qui redoutent les accusations de violation du droit d’auteur.

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