La manette est l’accessoire indispensable pour jouer à une console. C’est un élément déterminant, à laquelle on ne pense pas nécessairement en premier quand on veut des informations sur un nouveau produit du marché. Pourtant, la manette est finalement bien plus importante que le design de la console, par exemple. D’ailleurs, Sony a dévoilé — le 7 avril 2020 — la DualSense, soit le pad qui accompagnera sa PS5, console dont on ignore le look.
DualSense est un nom qui étonnera forcément les férus de la marque PlayStation, lesquels sont habitués au sigle DualShock depuis la première console commercialisée par Sony. Pour la PS5, après tant d’années de continuité, la multinationale japonaise s’est décidée à créer la rupture. Elle aurait pu le faire à d’autres occasions (pour la PS3, par exemple), mais c’est donc la cinquième génération qui amorce un semblant de révolution. Ne pas opter pour une DualShock 5 n’est pas rien, alors que Sony a souvent été conservateur sur le nom des produits (d’une console à l’autre, seul le chiffre change).
Comment a évolué la manette de Sony au fil du temps ? L’annonce de la DualSense est l’occasion idéale pour se pencher sur la question, étant donné qu’elle est le symbole d’une page qui se tourne.
L’évolution de la manette PlayStation
La PlayStation (1994)
On aurait tendance à l’oublier, mais la DualShock, première du nom, est née bien après la PlayStation. À son lancement, la console était livrée avec une manette filaire dépourvue de sticks analogiques. Elle aura permis de donner naissance à quatre boutons indissociables de l’héritage PlayStation : les fameux ‘Carré’, ‘Croix’, ‘Rond’ et ‘Triangle’. Pour l’anecdote, les boutons ‘Rond’ et ‘Croix’ représentent respectivement le oui et le non, mais il y a un paradoxe : en France, on valide la plupart du temps avec Croix (contrairement au Japon).
Ces formes sont devenues des logos depuis et font partie intégrante de la charte graphique. On rappelle que cette manette disposait déjà de quatre boutons sur la tranche supérieure — les duos R1/R2 et L1/L2 (contre deux pour la concurrence).
C’est en 1997, soit trois ans après la sortie de la PlayStation, que Sony a commercialisé la Dual Analog, qui introduit les deux sticks symétriques — autre marque de fabrique. Peu de temps après, Sony a vite lancé la première DualShock, dont la particularité est d’ajouter les vibrations (qui furent abandonnées sur la Dual Analog occidentale). Le nom fait d’ailleurs référence aux deux (Dual) moteurs de vibration (Shock). Petite précision, la DualShock disposait d’un bouton permettant de désactiver les sticks. Elle était obligatoire pour jouer à certains jeux, à commencer par Ape Escape. Et elle apparaissait, en réalité, essentielle pour les titres en 3D.
La PlayStation 2 (2000)
Après avoir beaucoup tâtonné sur la première PlayStation, Sony n’a pas pris de risque pour la PlayStation 2 — livrée avec la DualShock 2. Esthétiquement, les différences avec la première génération sont faibles, mais les boutons étaient sensibles à la pression et les sticks plus précis.
La PlayStation 2 était compatible avec la première DualShock et la première PlayStation avec la DualShock 2 (grâce au port propriétaire similaire). Certains jeux, qui tiraient profit des touches sensibles à la pression, imposaient néanmoins l’utilisation d’une manette PS2.
D’abord lancée en noir, la DualShock 2 fut vite déclinée en plusieurs coloris — y compris en rose bonbon avec la PlayStation Two idoine (déclinaison Slim de la PlayStation 2).
La PlayStation 3 (2006)
Dans l’historique des périphériques PlayStation qui ont compté (on oubliera la souris officielle par exemple), il ne faudrait pas oublier le PlayStation Move. Il s’agit d’un équivalent plus évolué de la Wiimote de Nintendo, soit un bâtonnet bardé de technologies faisant appel à la reconnaissance de mouvements. Vite abandonné sur PS3, il a été ressuscité sur PS4 grâce au PlayStation VR.
La PlayStation 3 a bien failli être la console de la révolution du côté du périphérique principal pour jouer. Lors de son apparition à l’E3 2005, la console avait été présentée aux côtés d’une manette qui ne ressemblait en rien à une DualShock. Elle avait la particularité de prendre la forme d’un boomerang et c’est d’ailleurs avec ce surnom que l’on parle encore d’un mystère dont on n’a jamais eu le fin mot de l’histoire. Dans un article paru en 2012 sur IGN, Patrick Seybold, en charge de la communication, expliquait quand même : « La manette PlayStation 3 originale dévoilée à l’E3 2015 fut une maquette que nous voulions prête pour la présentation. Elle fut reçue avec des réactions très vives, puisque certains étaient pour et d’autres étaient contre. Après l’E3, nous avons décidé d’organiser différents groupes de tests et il était clair que les fans et les utilisateurs voulaient jouer à la PS3 avec le design DualShock. »
Le paradoxe veut néanmoins que la PlayStation 3 ne fut pas lancée avec la DualShock 3 — comme c’était attendu — mais la Sixaxis, soit la toute première manette sans fil de Sony. Le nom matérialise l’intégration d’une technologie de reconnaissance de mouvements permettant de produire des actions en faisant bouger la manette (exemple : pencher à droite ou à gauche pour éviter qu’un personnage ne perde son équilibre sur un tronc d’arbre). Autre signe distinctif de la Sixaxis, elle abandonnait la fonctionnalité de vibrations en raison d’un litige entre Sony et l’entreprise à l’origine des brevets. Cette absence permettait au moins à la Sixaxis de bénéficier d’une autonomie très confortable. La manette est en outre la première à arborer un bouton principal PlayStation, qui permet d’éteindre/allumer la console et d’accéder au menu d’accueil. Il n’a plus jamais disparu depuis. Dernier changement, R2 et L2 passèrent au format gâchette.
En 2007, après un accord avec Immersion, Sony offrait de nouveau les vibrations aux joueurs avec la DualShock 3. Elle se connectait toujours en Bluetooth à la PlayStation 3 et conservait les avantages de la Sixaxis (sauf l’autonomie). On retrouvait enfin un design très proche de la DualShock 2.
La PlayStation 4 (2013)
La manette de la PlayStation 4 s’appelle la DualShock 4, mais elle est celle qui s’écarte le plus des précédentes. Le look évolue, avec des lignes plus arrondies et, surtout, elle se pare de toute une ribambelle de fonctionnalités inédites. Toujours sans fil, vibrante et à reconnaissance de mouvements, elle introduit : un pavé tactile qui autorise de nouvelles interactions, un haut-parleur qui renforce l’immersion, un port pour brancher un casque et une barre lumineuse qui peut alerter avec des effets visuels (elle sert aussi au tracking, si associée à la PlayStation Camera et/ou au PlayStation VR).
La DualShock 4 troque aussi les légendaires touches ‘Start’ et ‘Select’ pour des touches ‘Options’ et ‘Share’. La première assure plus ou moins le même rôle que ‘Start’ tandis que ‘Share’ permet d’enregistrer/partager rapidement des images ou clips de ses parties.
Si Microsoft multiplie les accessoires sur la Xbox One, notamment en matière de manettes (Elite, adaptative, Elite Series 2), Sony reste très attaché à sa DualShock 4. Il a quand même lancé une deuxième mouture un peu plus aboutie, garantissant une meilleure solidité (les sticks des premiers modèles s’abimaient vite) et optant pour un touchpad moins opaque pour laisser la place à un fin faisceau lumineux (calqué sur la barre située à l’arrière). En 2020, Sony a lancé un accessoire qui permet d’ajouter des raccourcis à la DualShock 4.
La PlayStation 5 (2020)
La PlayStation 5 ne sera donc pas accompagnée de la DualShock 5. Pour la future génération, Sony a décidé de rompre avec ses habitudes en officialisant la DualSense. Ce changement de nom — le deuxième depuis l’apparition de la toute première DualShock — est marquant. On retrouve quelques caractéristiques communes aux DualShock — les deux sticks symétriques sont toujours là — mais la forme, moins resserrée, et le choix d’une robe bicolore sautent tout de suite aux yeux.
Pourquoi ce nom DualSense ? Tout simplement parce que Sony entend mettre l’accent sur l’immersion dans les jeux. Sa manette hérite d’un retour haptique pour des vibrations plus précises (au point de ressentir la texture d’une route dans un jeu de course) et des gâchettes adaptatives (pour un feeling plus réaliste dans certaines situations). Elle s’offre aussi un microphone (que l’on pourra désactiver) et remplace la touche Share par une touche Create aux possibilités plus évoluées (Sony n’a rien dit de plus pour le moment).
« La DualSense marque un changement radical par rapport à nos précédentes offres en matière de manette et illustre notre volonté d’aller toujours plus loin avec la PlayStation 5 », appuie Jim Ryan, président de la branche PlayStation. On attend maintenant de voir le design de la console.
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