En ce moment, si vous faites un tour sur Twitch, vous allez forcément tomber sur des vidéos aux couleurs de Valorant, le jeu de tir à la première personne compétitif lancé en bêta fermée par Riot Games (League of Legends). L’engouement est tel que l’on prédit déjà un bel avenir au jeu, surtout dans le domaine de l’eSport. L’entreprise a d’ailleurs partagé ses ambitions dans un article publié le 15 avril. Où l’on découvre que le sang sera censuré.
Riot Games a une idée claire en tête concernant Valorant : il ne veut pas créer une ligue professionnelle, comme l’a fait Blizzard Entertainement avec Overwatch. Dans un premier temps, il sous-traitera l’eSport à des organisateurs chargés de tenir des tournois de différentes tailles. Il y aura trois piliers à respecter : « l’intégrité compétitive » (lire : la réussite basée sur le talent), « l’accessibilité » et « l’authenticité ».
Riot Games ne veut pas de sang dans les tournois eSport
Riot Games a défini les règles pour les trois types de compétitions, régies par la taille du prize pool (sur un seul tournoi et sur l’année) et les ambitions des organisateurs (simple événement local, aspiration professionnelle, volonté de devenir une marque eSport, contribution à l’écosystème de Valorant). Dans l’onglet dédié à la diffusion des matches, il est écrit que l’option ‘Montrer le sang’ devra être désactivée. Elle permet de remplacer l’hémoglobine par des étincelles, réduisant alors le caractère esthétiquement violent de Valorant.
Cette directive est compréhensible dans le sens où montrer et assumer des images gores pourrait empêcher les organisateurs de décrocher des sponsors (qui tiennent à leur image de marque). En outre, rendre Valorant plus grand public est l’assurance qu’une audience large soit au rendez-vous, avec toutes les retombées économiques qui en découlent. On notera que Blizzard Entertainement n’a jamais eu à se soucier de ce problème avec Overwatch, dépourvu d’effets sanguinolents depuis le tout début, tout comme Epic Games avec Fortnite.
Avec sa censure directement intégrée dans le jeu, Riot Games avait prévu le coup. Dans un article publié le 15 avril, Bloomberg explique que le studio a rencontré plus de 100 entités eSport pour discuter de la représentation du sang dans le jeu. Les échanges ont abouti à cette solution qui ouvrira plus de portes à Valorant — là où elles se sont fermées pour d’autres (exemple : Counter-Strike). « Nous voulons que l’eSport soit le plus accessible possible, et cela implique qu’il doit s’adresser à une audience large. En censurant le sang, nous permettons à plus de sponsors et de partenaires de rejoindre l’écosystème, ce qui crée plus de stabilité pour tout le monde », confie Whalen Rozelle, en charge de l’eSport chez Riot. « Il y a des grosses marques qui ne sponsoriseront pas des jeux avec du sang ou de la violence réaliste. Retirer le sang dans Valorant est une décision intelligente », abonde l’analyste Manny Anekal.
« Si vous diffusez votre compétition en ligne, vous devez vous assurer que les commentaires soient modérés pour éviter les propos vulgaires et abusifs », précise en parallèle Riot Games. La multinationale tient à éviter toute polémique, ce qui peut vite arriver quand on diffuse des jeux vidéo suivis par une communauté massive.
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