C’est la dernière extravagance d’Elon Musk. Sur les réseaux sociaux, le milliardaire américain et sa compagne canadienne, la chanteuse Grimes, ont officialisé début mai la naissance de leur premier enfant. Un évènement très privé, somme toute. Mais là où les choses ont pris une tournure étrange, c’est à l’annonce du prénom. Le nouveau-né se prénommerait X Æ A-12 Musk.
À la lecture de ce code, invraisemblable pour baptiser un enfant, on pourrait croire qu’il s’agit d’une farce du couple pour faire parler de lui ou pour mettre dans l’embarras le public et la presse qui seraient trop crédules face à ce récit. C’est peut-être le cas, d’autant qu’il n’est pas possible de faire n’importe quoi. En Californie, lieu de naissance du bébé, les noms doivent en effet se limiter à l’alphabet latin.
Mais en attendant de savoir de quelle façon Elon Musk et Grimes reviendront à plus de classicisme (c’est-à-dire ni chiffre, accent, symbole, émoji et autre fantaisie graphique), l’explication du sens prénom a permis d’une part d’en comprendre la signification et d’autre part de remettre en avant une facette méconnue de l’entrepreneur américain : sa passion pour les avions.
Un clin d’œil à un avion-espion des années 60
Car dans ce code, si x est une référence à la lettre généralement choisie pour désigner une inconnue dans une équation et Æ l’orthographe elfique du mot Ai (amour en japonais et en chinois, et l’acronyme d’intelligence artificielle), A-12 désigne un aéronef américain des années 60 — et accessoirement le A est la première lettre de la chanson favorite de Grimes, Archangel. Il s’agirait de leur avion préféré, à en croire Grimes. « Ni armes ni défenses, juste la vitesse. Grand dans la bataille, mais non violent ».
Mais quel est cet avion, dont vous ne soupçonniez peut-être même pas l’existence ? Il s’agit en fait d’un avion-espion dont la ligne fait qu’il est souvent confondu avec son successeur, le célèbre SR-71 Blackbird. C’est effectivement un avion désarmé. Il faut dire que ses caractéristiques le mettaient à l’abri de nombreux dangers : il pouvait voler à Mach 3,35 (3 560 km/h) et monter jusqu’à 29 km d’altitude.
Cet A-12, de son nom complet Lockheed A-12 Oxcart, n’a opéré que très peu de temps en mission, entre 1967 et 1968, même s’il a volé dès 1963. Dix-huit exemplaires ont quand même été produits, mais trois d’entre eux étaient des prototypes pour un autre avion, le Lockheed YF-12, qui est resté à l’état de projet. Sur les quinze restants, six ont été perdus, entraînant la mort de deux pilotes et d’un ingénieur.
Le A-12 Oxcart n’a jamais été perdu en mission, mais toujours lors de tests ou au cours d’entraînement. Cependant, l’avion-espion aurait pu faire face à des menaces croissantes s’il avait été maintenu en place. Ainsi, dès 1967, l’aéronef pouvait être suivi sur un radar au-dessus du Vietnam, malgré les efforts entrepris pour le rendre aussi furtif que possible. Cela étant, les systèmes de missiles surface-air n’étaient pas encore en mesure de l’avoir.
Bien que remplacé dans la foulée par le SR-71 Blackbird, qui lui a eu une carrière opérationnelle bien plus longue, puisque le dernier vol a eu lieu en 1999, ce qui a permis d’ancrer sa silhouette caractéristique dans l’imaginaire collectif, le A-12 Oxcart n’avait pas à rougir de ses performances. Elles approchaient, égalaient, voire surpassaient celles de son successeur, selon cette infographie de la CIA.
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