Souvenez-vous, c’était au début du confinement. Avec des millions de personnes à la maison au lieu d’être à l’école ou au travail, des doutes s’étaient manifestés au sujet de la capacité des réseaux de télécommunications à encaisser la charge. On craignait un écroulement d’Internet, à cause d’un excès de visionnage de vidéos en haute définition et de gros téléchargements engorgeant la bande passante.
55 jours plus tard, force est de constater qu’aucun désastre ne s’est produit sur le net français.
Certes, des mesures avaient été prises en amont et au cas où : le lancement de Disney+ a été reporté de deux semaines et l’ultra haute définition (4K) a été activée plus tard. Des géants comme Netflix, YouTube, Facebook ou Instagram ont annoncé la baisse de la qualité par défaut des vidéos ou la réduction du bitrate pendant un mois. Idem en ce qui concerne Apple et Amazon, qui opèrent aussi des plateformes de vidéos, et Canal+.
Même des entreprises comme Sony, avec le PlayStation Network, et Valve, avec Steam, avaient annoncé des mesures pour réduire la charge.
Aucun malheur ne s’étant produit et le déconfinement ayant démarré le 11 mai, les choses sont maintenant en train de rentrer dans l’ordre.
Il faut dire que les réseaux ont paru assez dimensionnés pour tenir le choc, même si l’on peut distinguer un pic vers mars et mai, selon les statistiques du point d’échange France-IX depuis trois ans. (le site précise qu’il s’agit de valeurs moyennes et non de pics de trafic, et que les valeurs maximales tendent à être écrasées). Mais sur le dernier mois, le trafic est très régulier. On ne voit même pas l’impact du déconfinement.
Netflix et Canal+ libèrent leur HD
Le 13 mai, Canal+ a annoncé le retour de la haute définition (1080p) et de l’ultra haute définition (4K) en OTT (over the top, c’est-à-dire un flux qui ne dépend pas des box Internet et du réseau de l’opérateur, mais passe directement par Internet). « Nous avions été contraints de désactiver la qualité 4K-UHD en OTT et de brider la qualité en 720p en OTT au début du confinement », a rappelé le groupe.
Chez Netflix aussi, les choses commencent à bouger. Des clients du géant de la vidéo à la demande par abonnement (SVOD) ont constaté dernièrement une augmentation du débit binaire (bitrate) de la diffusion en continu, notamment en Allemagne, au Danemark et en Norvège — d’autres pays européens, non nommés, sont aussi dans cette situation. Mais ce retour à la normale est progressif.
Contacté par le site FlatPanelsHD, Netflix a confirmé travailler les fournisseurs d’accès à Internet en Europe pour accroître sa capacité à pousser son contenu vers les internautes. L’entreprise américaine dit d’ailleurs l’avoir multipliée par quatre courant avril. Pour l’heure, néanmoins, aucune communication officielle n’a été faite. À l’époque, le bridage décidé par Netflix devait réduire de 25 % son trafic.
« Compte tenu des défis inédits liés à la propagation du coronavirus, Netflix a pris la décision de réduire son débit sur l’ensemble de ses flux en Europe pour une durée de 30 jours. Selon nos estimations, cela représente une baisse d’environ 25 % du trafic, tout en maintenant un service de qualité pour nos abonnés », déclarait un porte-parole de Netflix France le 19 mars.
Pour cela, Netflix n’a pas touché à la résolution de ses contenus, mais au débit binaire sur la norme. En clair, il était toujours possible d’accéder à des vidéos en haute, très haute ou en ultra haute définition, mais avec le niveau de compression maximal que tolère la norme vidéo. Pour le dire simplement, Netflix a envoyé moins de données pour remplir le cadre de la vidéo. Nous avions donné quelques explications ici :
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