Mise à jour du 7 décembre 2020 : Ça y est, le jeu arrive enfin, après avoir été repoussés plusieurs fois cette année. Nous avons pu le tester dans son entièreté : retrouvez notre test de Cyberpunk 2077, un fantastique jeu à explorer, légèrement pénalisé par ses bugs.
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Avant le lancement de la Xbox Series X et de la PS5, les joueurs de la génération actuelle auront encore droit à un ultime frisson. Le jubilé porte le nom Cyberpunk 2077 et il aurait dû sortir le 16 avril sur PS4, Xbox One et PC. Ce sera finalement pour le 19 novembre, avec tout ce que cela implique en termes de frustration liée à une longue attente. Le prochain RPG de CD Projekt Red, à qui l’on doit l’époustouflant The Witcher 3: Wild Hunt, est un projet de longue date dont on n’espérait même plus le lancement en 2020. En marge d’une présentation diffusée ce jeudi 25 juin, le studio polonais a convié la presse — à distance, grâce à la magie du streaming — pour une prise en main de quelques heures. Ils était temps.
Car après plusieurs longues présentations dites hands-off pétries de promesses, on avait très envie de prendre une manette pour voir ce que Cyberpunk 2077 a vraiment dans le ventre. Pendant un peu moins de quatre heures, les yeux souvent écarquillées et la bouche parfois bée, nous avons parcouru quelques ruelles de Night City. La session fut insuffisante pour poser un verdict définitif, bien sûr, mais ce que nous avons vu/vécu tend à confirmer une chose : Cyberpunk 2077 est parti pour être le jeu de l’année 2020, ni plus ni moins. Voire la consécration d’une génération toute entière.
4 heures sur Cyberpunk 2077 suffisent pour convaincre
Des publicités multiples, des néons, des couleurs flashy, buildings froids, des quartiers malfamés, différentes périodes artistiques… Visuellement parlant, Cyberpunk 2077 est grandiose. En prime, il multiplie les références, Blade Runner en tête.
Par où commencer ? Sans aucun doute par la manière dont CD Projekt Red a construit la ville, en misant sur une narration environnementale pour rendre Night City crédible. En termes d’immersion, c’est un uppercut. Si on a le souvenir de décors plus vivants lors des premières bandes-annonces, force est de reconnaître que Cyberpunk 2077 prend la forme d’un monde ouvert où il se passe toujours quelque chose. Il y a des détails à tous les étages. Par exemple, vous pourrez tomber sur un groupe de gens réunis en cachette dans les toilettes. Ou louper ce moment si vous ne prenez pas soin d’ouvrir la porte. Ce sont ces séquences très annexes, sinon superfétatoires, qui nourrissent Cyberpunk 2077 et les développeurs ont fait en sorte de récompenser au maximum l’exploration et l’observation. Le gain, en matière de progression, pourra être nul, mais le sentiment d’être littéralement plongé dans des quartiers au bord du chaos n’en sera que plus palpable.
Preuve que CD Projekt Red fait davantage confiance à une narration moins directe : l’intrigue nous mettra dans la peau d’un(e) mercenaire qui doit gravir les échelons sur un échiquier marqué par une lutte des pouvoirs — façon Game of Thrones, où chacun entend tirer son épingle du jeu. Au début de l’aventure, le joueur doit choisir entre l’un des trois passifs. En plus d’apporter un peu de contexte et une introduction spécifique, ce point de départ permet à V — l’héroïne ou le héros — de bénéficier de certaines lignes de dialogue exclusives. Libre ensuite de s’en servir pour tenir ce rôle tout du long, ou de s’adapter en fonction des situations vécues.
À l’instar de The Witcher 3: Wild Hunt, les conséquences de ses actes ou paroles se répercuteront sur la bonne tenue des quêtes, enchevêtrées dans un immense et complexe canevas comportant de multiples variations. On n’a pas joué assez longtemps pour apprécier réellement l’impact de nos décisions, mais tout porte à croire que CD Projekt Red a davantage peaufiné la formule en offrant cette impression que le joueur n’est pas un simple faire-valoir — uniquement là pour faire avancer le Schmilblick. Il fait partie intégrante du copieux univers imaginé par les développeurs, qui ont pensé Night City en différentes strates, avec des gangs, des méga corporations et des quartiers à l’identité propre. Il y a tant à découvrir dans cette conception où la linéarité n’a pas sa place.
Une structure plus laxiste et fluide
Côté gameplay, CD Projekt Red a opté pour une vue à la première personne, histoire de mettre l’accent sur les phases de tir. On a ressenti quelques lourdeurs de temps à autres, sachant qu’elles devraient être gommées par la progression liée à une montée en niveaux ou à l’installation d’implants (la thématique du transhumanisme sera très poussée, avec la quête de l’immortalité en toile de fond). L’évolution du personnage, assurée grâce à la réputation, devrait être très complexe. Elle est inspirée des jeux de rôle sur table, avec des points de caractéristiques (exemple : l’intelligence) qui régissent des talents à maîtriser.
Pour les férus de personnalisation, Cyberpunk 2077 offre un large éventail de possibilités et les plus perfectionnistes pourront se faciliter grandement la vie en se spécialisant dans certains domaines (le hacking ouvre de sacrées portes, quand on maîtrise le mini-jeu). Cette profondeur poussera à tester des choses jusqu’à trouver la formule adaptée à ses préférences et son style de jeu. En ce sens, Cyberpunk 2077 enferme moins que The Witcher 3: Wild Hunt, articulé autour d’un héros aux aptitudes très établies. CD Projekt Red n’a pas non plus envie d’imposer une classe, optant plus volontiers pour une structure plus laxiste et fluide.
Si peu de défauts dans un océan de générosité
Dans le monde de Cyberpunk 2077, le braindance — née en 2007 — est la première forme de divertissement. Il s’agit d’une « technologie neurale qui permet aux émotions humaines, aux souvenirs et aux expériences d’être enregistrés, édités et revisionnés ». Grâce à un casque spécifique, il est possible d’obtenir un rendu de l’inconscient de l’individu cible. CD Projekt se sert de cet élément très intrusif pour proposer des phases d’enquête qui demandent de naviguer dans certaines séquences vécues par d’autres personnages dans le but de trouver des indices. Elles sont un peu compliquées à comprendre mais laissent entrevoir la variété du gameplay. Reste à voir s’il n’y en aura pas trop, puisqu’elles sont susceptibles de tuer le rythme général. Pour compenser ce point, l’attribution des différents objectifs, qu’ils soient annexes ou non, se fait de manière très naturelle.
Visuellement parlant, Cyberpunk 2077 est grandiose
Malgré son immense générosité, CD Projekt Red ne réussit pas tout ce qu’il entreprend dans Cyberpunk 2077. On pourra par exemple pester sur l’interface, un peu trop inspirée de celle de The Witcher 3: Wild Hunt (lire : datée). En outre, la conduite des véhicules, tout du moins ceux à quatre roues, s’accompagne de sensations peu enviables (le moteur physique est loin d’être satisfaisant). On voit que les développeurs ne maîtrisent pas cet élément et, par ricochet, le résultat s’avère très passable — ce qui ne veut pas dire injouable pour autant. Ces rares menus défauts ne sont que des grains sables dans l’immense œuvre concoctée par CD Projekt Red, qui souhaite placer le joueur au centre de l’expérience.
Pour conclure cet aperçu, on peut affirmer que cette première — vraie — plongée dans Cyberpunk 2077 donne envie d’en voir plus. Avec ce nouveau RPG, CD Projekt Red prouve qu’il sait y faire quand il faut bâtir un univers immersif et crédible, au sein duquel s’injectent des objectifs et une progression non linéaires. On prédit dès lors un bel avenir à cette ultime grosse production de l’ère PS4/Xbox One, sachant qu’elle sera également disponible sur PC, PS5, Xbox Series X et Stadia. On espère simplement que la date du 19 novembre sera la bonne, sans quoi l’attente ira au-delà de l’insoutenable.
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