C’est la panique au royaume, puisque le prince, ou la princesse, au choix, a été enlevé. Oui, encore. Enfermé dans un cachot cinq fois verrouillé, et surveillé par huit monstres féroces, seul le plus preux des héros pourra le sauver.
Une partie de Boss Quest dure au maximum huit manches, une par monstre. Pour les vaincre, il faut accumuler de la force, essentiellement grâce aux armes, pour s’approcher de leurs points de vie. Mais sans dépasser, comme au blackjack.
Chaque joueur reçoit deux cartes armes en début de manche, l’une face visible, l’autre face cachée (connue de lui, mais pas des adversaires). À son tour, on peut en récupérer d’autres, piochées au hasard. De la ventouse de toilette (un point de force), à la bombe (sept points), en passant par la poêle à frire, le marteau de guerre, etc., chaque arme s’ajoute à votre total. À vous de bien jauger le nombre de cartes à piocher.
Plutôt que de compléter son équipement, on peut choisir un sort chez le magicien. Certains affectent un joueur (gagner ou perdre de la force, échanger son arme avec un adversaire), mais la plupart s’appliquent au monstre (des points de vie en plus ou en moins, des contraintes sur la couleur des armes pour le vaincre, une clé supplémentaire pour le vainqueur du combat, etc.). Mais attention, car aller à la rencontre du magicien met fin à son tour, on ne peut plus piocher d’autres armes ensuite.
Chaque manche se conclut par le combat contre le monstre. Tous les joueurs ayant dépassé ses points de vie perdent un cœur sur les trois reçus en début de partie. Parmi les autres, celui s’en approchant le plus récupère une clé pour ouvrir une serrure du cachot. Mieux, si l’on atteint la valeur exacte, on en reçoit deux d’un coup.
La partie peut se terminer de deux manières. Soit par la victoire du premier héros qui récupère sa cinquième clé. Soit par la perte du troisième cœur d’un joueur. Ce dernier est éliminé, et le héros ayant le plus de clés parmi les autres l’emporte.
Pourquoi c’est bien
L’auteur de Boss Quest a eu la bonne idée de revisiter un jeu bien connu, le blackjack, pour en faire un titre familial, simple, rapide, et qui met une bonne ambiance autour de la table. Du moins, si l’on omet les couinements des joueurs et les coups bas qui fusent au travers des sorts. Comme le jeu dont il s’inspire, Boss Quest s’articule autour de la mécanique du « stop ou encore » (savoir quand s’arrêter de piocher), parsemé de bluff et d’une grosse dose de hasard.
Les règles de base sont très faciles à comprendre, auxquelles s’ajoutent quelques modules pour renouveler les parties. Un mode solo est également proposé, dans lequel on affronte deux vagues de monstres à battre en cinq tours avant l’arrivée du boss final.
Une version revisitée du blackjack inspirée de jeux vidéo
La boite indique que le jeu est jouable dès deux joueurs. C’est vrai, la mécanique tourne, mais l’intérêt n’est en revanche pas à la hauteur. Ce n’est qu’à partir de trois, et surtout quatre ou cinq joueurs, que le jeu prend tout son potentiel.
Bien réalisé et pourvu d’un matériel de bonne facture, Boss Quest propose un univers inspiré de jeux vidéo (plusieurs clins d’œil sont dispersés dans les illustrations), qui, à défaut d’être original, a le mérite de fonctionner. Ses règles simples, ses parties courtes, la grande part de hasard et les retournements nombreux en font un jeu tout public, dans lequel tout le monde a une chance de gagner. Évidemment, vous ne retrouverez pas la même ambiance qu’autour d’une vraie table de blackjack, mais au moins vous n’en sortirez pas complètement fauché.
- Boss Quest est un jeu de Christophe Lauras
- Illustré par Christina Weinman
- Édité par Débâcle Jeux
- Pour 2 à 5 joueurs à partir de 8 ans
- Pour une partie d’environ 20 minutes
- Au prix de 18,90 € chez Philibert
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