THQ Nordic, qui a récupéré nombre de licences imaginées par feu THQ (jusqu’à reprendre son nom), a commandé un remake de Destroy All Humans! au studio allemand Black Forest Games. Il ne s’agit pas d’une simple remasterisation, puisque les développeurs n’ont quasiment rien repris du jeu original (les dialogues ont été conservés). Ce choix rappelle celui d’Activision pour la trilogie Crash Bandicoot, remise au goût du jour avec brio.
Sorti initialement en 2005 sur PlayStation 2 et Xbox, Destroy All Humans! nous met dans la peau d’un extraterrestre chargé de conquérir la Terre pour faire perdurer son espèce (en récupérant de l’ADN). Ce point de départ qui fait froid dans le dos cache en réalité un ton loufoque qui peut faire arracher quelques sourires.
Mars Attacks!
Destroy All Humans! revient sur PS4, Xbox One et PC à compter du 28 juillet.
Cryptosporidium 137, alias Crypto, atterrit sur Terre avec une mission claire en tête : récupérer un maximum d’ADN pour aider à la reproduction de ses congénères, dépourvus d’organes génitaux depuis des millénaires (ils doivent passer par le clonage). Le voilà aux États-Unis à la fin des années 50, alors que Cryptosporidium 136, son prédécesseur également appelé Roswell, s’est fait capturer. Le héros galactique, qui n’a rien d’un héros si l’on se place du côté des humains, va être confronté à une agence créée pour repousser les extraterrestres. Sous-estimant les habitants de la planète Terre, il s’attendait à un combat plus facile.
On pense beaucoup à Mars Attacks!
Destroy All Humans! n’est jamais à prendre au sérieux. Le scénario joue la carte de l’autodérision, avec un humour piquant qui transforme l’expérience en vaste farce. En prime, le jeu vidéo n’hésite jamais à forcer les traits (les Américains sont persuadés que la menace vient de la Russie), avec des personnages ultra caricaturaux et des situations abracadabrantes. On pense beaucoup au film Mars Attacks!, parodie réalisée par Tim Burton en 1996. Globalement, Destroy All Humans! repose sur l’envie de rendre hommage aux films de série B. Avec sa personnalité irrévérencieuse, Crypto occupe le rôle du méchant que l’on prend plaisir à incarner.
Black Forest Games est donc reparti de zéro pour offrir un visage flambant neuf à Destroy All Humans!. En résulte un jeu beaucoup plus joli qu’en 2005 (ouf), mais loin des standards de 2020 — exception faite de quelques effets visuels bien sentis. La motion capture employée pour améliorer les animations rend l’univers plus crédible et les gags plus drôles (exemple : quand on électrocute nos victimes). On déplore par ailleurs quelques bugs liés à la physique et un moteur de destruction aléatoire quand on éradique ce qui est au sol depuis sa soucoupe volante.
Il faut tout détruire (ou presque)
Destroy All Humans! n’a rien de profondément subtil ni de très moderne. Le titre se compose d’une vingtaine de missions — dont une inédite — réparties dans quelques décors que l’on découvre au fur et à mesure. Les environnements peuvent s’avérer répétitifs, tout comme les objectifs qui consistent très souvent à tout détruire. Parfois, Crypto doit se montrer un peu plus discret pour parvenir à ses fins. Ces phases apportent un peu de variété au gameplay très agréable quand l’extraterrestre est sur ses deux pieds. Par rapport à l’original, on bénéficie de quelques améliorations bienvenues (exemple : le ciblage).
Crypto dispose de divers moyens pour s’adonner à sa plus grande passion : éradiquer des humains qui n’ont pas vraiment les armes pour riposter (sauf les membres de la fameuse agence secrète). Outre son arsenal ultra technologique, il peut utiliser la télékinésie pour tout faire valser — y compris des pauvres vaches. Mieux, il a la possibilité de faire exploser la boîte crânienne de ses victimes pour extraire leur cerveau. Destroy All Humans! est un jeu violent, mais il l’assume à 100 %, en totale adéquation avec l’histoire qu’il met en place.
C’est très old-school
À noter que Destroy All Humans! s’inspire de GTA par son intégration d’un niveau d’alerte qui augmente en fonction des agissements de Crypto. Comprendre : plus il tue et détruit, plus il y aura de renforts à affronter. Il peut également la jouer plus finement, en prenant l’apparence des autochtones pour mieux se faufiler dans la foule ou en leur donnant des ordres à distance. À l’inverse, la discrétion n’est plus du tout de mise quand Crypto monte dans son vaisseau pour passer en mode totale destruction. Heureusement que ces phases sont rares, car le pilotage n’a rien d’évident.
Entre chaque niveau, Crypto fait évoluer son équipement et sa soucoupe pour se faciliter la tâche. Il a également la possibilité de revenir à l’envi dans les différentes zones afin de prendre part à des défis optionnels. Il s’agit d’une excellente manière de booster la durée de vie de Destroy All Humans!, qui n’occupera pas les joueurs doués plus de 7-8 heures en ligne droite (spoiler : le dernier boss n’est pas une mince affaire). Il y a de fortes chances que la nostalgie fonctionnera sur celles et ceux qui avaient terminé le jeu à l’époque de sa sortie, grâce au soin accordé par Black Forest Games pour ne rien dénaturer. Tant pis si c’est trop old-school.
Le verdict
Destroy All Humans!
Voir la ficheOn a aimé
- Tout détruire, gratuitement
- L'humour bien senti
- Gameplay agréable lors des phases à pieds
On a moins aimé
- Passages en soucoupe plus compliqués
- Visuellement vieillot
- Ambitions d'une autre époque
Alors que personne ne l’attendait vraiment, le remake de Destroy All Humans! est suffisamment soigné pour plaire aux joueuses et joueurs qui aiment se défouler. Le titre édité par THQ Nordic mise toujours sur un humour acide et bien référencé pour pimenter une expérience old-school, au gameplay agréable mais qui manque de modernité.
On sent que le studio allemand Black Forest Games n’a pas voulu en faire trop avec cette actualisation d’un titre qui fête ses quinze ans cette année. Pour les mordus d’invasions extraterrestres basées sur la destruction, Destroy All Humans! se hisse à la hauteur des attentes. Il faudra simplement garder à l’esprit qu’il reste ancré avec des ambitions d’une autre époque.
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