Le rapprochement entre Lego et Nintendo paraissait d’une évidence telle qu’on se demande pourquoi le mariage n’a pas eu lieu plus tôt. Lego a déjà un pied dans l’univers des jeux vidéo, grâce aux adaptations signées Traveler’s Tales en partenariat avec Warner Bros. Il y a même eu une brillante — mais mal payée — tentative dans le segment du toys-to-life (du jeu vidéo associé à des jouets). De son côté, Nintendo commercialise des jouets depuis longtemps (on ne parle pas des amiibo) et cela fait des décennies qu’il prend un malin plaisir à trouver des nouvelles manières de s’amuser. L’alliance entre les deux géants du divertissement prend la forme d’une gamme centrée sur la mascotte Super Mario — et d’une magnifique reproduction de la console NES.
L’idée derrière ces sets est simple : permettre aux (plus) jeunes de confectionner des niveaux de Mario avec des briques Lego puis de jouer avec leurs créations à l’aide d’une figurine interactive — aussi mignonne qu’ingénieuse. Balayons d’entrée le principal défaut de cette gamme : le prix. Pour faire des parcours de plus en plus complexes, il est nécessaire d’acheter des extensions coûtant plusieurs dizaines d’euros. D’aucuns diraient que Nintendo et Lego ont inventé les DLC dans la vraie vie. Et pour qui voudrait tout acheter, il faudra dépenser près de 600 euros. C’est plus cher qu’un pack regroupant une Nintendo Switch et Super Mario Maker 2.
Le meilleur atout d’un produit Lego reste la construction
La construction
Pour réaliser ce test, Lego nous a fourni le pack de démarrage (indispensable pour obtenir la figurine Mario), une extension et un costume.
Les Lego Super Mario sont des produits Lego comme les autres, dans le sens où ils nécessitent un passage par la case construction. Celles et ceux qui n’ont plus assemblé de briques depuis des années doivent savoir que Lego a facilité cette étape depuis plusieurs années : les briques sont rangées dans des sachets numérotés pour mieux s’y retrouver. Petite particularité de cette gamme : les instructions sont accessibles uniquement via une application iOS ou Android.
Ladite application est très bien faite : en plus d’être claire et colorée, elle propose des vidéos montrant l’utilité de chacun des éléments qu’il faut ensuite assembler pour créer son parcours. C’est très didactique, et même un très jeune enfant saura s’y retrouver avec un parent derrière en cas de besoin. Il comprendra sans aucun problème le concept qui consiste à faire interagir la figurine de Mario — équipée d’un capteur — avec certaines pièces en passant dessus. L’application s’avère en outre indispensable pour mettre à jour la figurine à chaque ajout de set, automatiquement reconnu dans un environnement modélisé en 3D.
Lego et Nintendo oblige, la qualité de fabrication est au rendez-vous et les fans seront ravis d’apprendre qu’aucune boîte ne contient d’autocollants (qui ne résistent pas au temps, encore moins aux interactions physiques). Mieux, les designers sont parvenus à recréer avec précision les différents personnages de la mythologie Mario. Que ce soit Bowser Jr. ou un simple Koopa, on reconnaît sans souci les bonhommes conçus par Nintendo. On imagine déjà que certains puristes achèteront des sets pour récupérer les figurines au nom de la simple collection.
C’est joli et bien pensé
Par ailleurs, pour illustrer au mieux l’héritage Mario, les pièces sont colorées et les assemblages d’apparence inoffensive malgré les pièges que l’on peut construire. En termes d’authenticité et de respect à la marque, la gamme tape dans le mille et constitue un produit dérivé réussi. On retrouve en prime quelques éléments esthétiques qui rappellent les niveaux aperçus dans les jeux vidéo (des nuages, des plantes, des tuyaux…). C’est joli et bien pensé.
Le jeu en lui-même
La gamme Lego Super Mario prend donc la forme d’un jeu de plateau qui consiste en une course chronométrée de 60 secondes pendant laquelle il faut ramasser un maximum de pièces (comptabilisées par l’application). Lego et Nintendo ont opté pour des règles simples à comprendre pour ne pas perdre les très jeunes. Au point que l’on entrevoit au bout de quelques parties les limites du concept : sans réelle restriction autre que le temps à gérer, le potentiel ludique est vite atteint puisqu’il n’est pas nécessaire de respecter les jalons de sa construction à la lettre pour valider la fin d’un niveau.
Certains préféreront tapoter les éléments dans l’ordre qu’ils voudront et s’amuseront des bruits émis par la figurine Mario, qui s’anime en fonction de ce qu’on lui fait faire et réagit à la surface sur laquelle elle évolue (spoiler : la lave brûle). On ne rencontre aucune difficulté à atteindre le bout du niveau et on peut même décider d’éviter les pièges installés. La réussite ludique des Lego Super Mario tient dès lors dans la bonne foi de celles et ceux qui joueront : en respectant les spécificités de chacun des parcours, les enfants se lasseront moins et s’amuseront d’autant plus.
Le grand intérêt de la gamme Lego Super Mario est plutôt à aller chercher du côté des possibilités de construction. Là encore, une règle simple est en place : il faut un point de départ (matérialisé par un tuyau) et un point d’arrivée (le drapeau). Entre les deux, libre à chacun de créer ce qu’il veut parmi les éléments dont il dispose. On place alors quelques plateformes à relier par des briques en forme de planche puis on peuple son niveau avec des ennemis qui octroient quelques pièces quand on les élimine (en tapotant dessus).
Plus vous possèderez de sets, plus vous pourrez concevoir des niveaux complexes, en gardant à l’esprit qu’ils doivent pouvoir être terminés en 60 secondes — hors triche et bonus qui redonne du temps. Dans l’application, on peut découvrir certaines suggestions et des photos prises par des utilisateurs partageurs. Nul doute que la grande qualité du produit tient dans cette partie ‘construction’, confirmant que Lego ne sera jamais vraiment meilleur dans un autre domaine.
Lego s’était montré plus inspiré avec son jeu vidéo Dimensions, qui s’appuyait sur un portail physique bien pensé pour activer des mécanismes dans un jeu vidéo (au moyen de figurines à poser dessus). A contrario, on pourrait presque croire que toute la surcouche logicielle est de trop avec Mario, tant elle peut inhiber l’imaginaire. Au moins apporte-t-elle tous les petits bruitages qui font mouche. Certains s’en passeront peut-être pour vivre une expérience Lego plus classique, c’est-à-dire qui laisse s’exprimer la créativité en assemblant des briques de couleur entre elles. Le cachet Mario fait le reste et Nintendo doit entrevoir dans ces sets un moyen d’attirer les plus jeunes vers l’univers qu’il a peaufiné pendant tant d’années.
Des Lego à la Switch, il n’y a qu’un pas — au pire, quelques rayons.
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