Le 9 septembre 2020, la toute première bande-annonce tant attendue de Dune a été publiée. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la qualité des images et de la mise en scène a mis les fans au tapis. D’autant plus que le trailer ouvre la voie, à lui seul, à nombre d’hypothèses, de débats, de décryptages possibles sur l’approche narrative et esthétique de Denis Villeneuve.
Si la lecture de Dune est lointaine pour vous, ou que vous n’avez jamais lu l’œuvre de Frank Herbert, vous avez pu passer à côté de certains de ces éléments clés. En voici quelques-uns.
Clin d’œil
La première référence est un simple « clin d’œil » à l’histoire des adaptations de Dune. La version avortée de Jodorowsky, il y a quelques décennies, devait comporter une bande originale composée les britanniques Pink Floyd. C’est la raison pour laquelle vous entendez, à un moment, dans ce trailer, le titre Eclipse issu de l’album The Dark Side of the Moon.
Origines mythologiques
L’œuvre de Frank Herbert se veut épique, un récit initiatique digne des grandes épopées mythologiques. De fait, la mythologie grecque est présente en toile de fond, dans Dune. La famille Atréides (dont est issu Paul, le héros, interprété par Timothée Chalamet) revendique puiser ses origines dans Agamemnon, le fils d’Atrée dans la mythologie de la Grèce antique. C’est de là que vient leur nom (Atrée / Atréides).
Dans la bande-annonce, on comprend que l’équipe créative du film ne passe pas à côté de cet aspect essentiel : alors que les ancêtres de Paul Atréides sont évoqués, on voit le duc Leto Atréides passer sa main sur une pierre, un vestige sur lequel on aperçoit des inscriptions en grec ancien et une figure mythologique grecque.
Les boucliers et combats
La scène avec les boucliers énergétiques, dans la bande-annonce, est très importante pour les fans de l’œuvre de Frank Herbert. D’abord, parce qu’elle permet de constater l’évolution des effets spéciaux depuis l’adaptation de David Lynch, et un changement d’approche : le bouclier vu par Villeneuve ressemble plus à un champ d’énergie, quand celui de Lynch était davantage une cage géométrique.
Plus important sur le plan narratif, les boucliers de Dune ont une place particulière dans la saga, puisqu’ils correspondent à une technologie imaginaire obéissant à des règles physiques spécifiques, qui nécessitent d’être savamment maîtrisées. Cette technologie permet de repousser les projectiles rapides mais pas les objets plus lents, selon le calibrage, et cela nécessite aussi de bouger d’une façon spécifique : attaquer lentement, se défendre rapidement. Dans cette histoire du futur, cela a métamorphosé la façon de faire la guerre. Villeneuve confiait d’ailleurs à Entertainment Weekly qu’il avait fait en sorte que les combats ressemblent plus à une partie d’échecs plutôt qu’à une scène de guerre.
Les plans-séquences du trailer où l’on voit des combats individuels et des armées confirment totalement cette approche, et pourrait laisser présager une réalisation audacieuse.
« What’s in the box ? » « Pain »
Dans la bande-annonce, Paul Atréides (Timothée Chalamet) plonge sa main dans une boîte, ce qui a pour conséquence de déclencher, très visiblement, une insoutenable douleur. « What’s in the box ? » (qu’y a-t-il dans la boîte ?) demande-t-il, « Pain » (la douleur) lui répond la Révérende. Il s’agit d’un rituel déterminant, mis en place par le Bene Gesserit, un ordre ancien constitué de femmes.
Il s’agit d’un test d’humanité, pour tester la volonté de Paul face à la peur. La Révérende place une épingle empoisonnée près du cou de Paul. Il doit mettre sa main dans la boîte. Or, la Révérende concentre son énergie au cœur de la boîte, délivrant une atroce douleur. Paul doit résister à cette douleur, car s’il retire sa main, la Révérende le piquera avec l’aiguille, ce qui le tuera instantanément. Retirer sa main serait un réflexe instinctif, l’idée est donc de surpasser l’instinct primaire, mais pour cela il faut un esprit fort. Dans Dune, la peur est perçue comme contraire à un esprit fort.
Liet Kynes
Ce détail-ci ne sera pas une surprise pour vous, si vous avez suivi l’actualité du film de Villeneuve, mais cela mérite d’être relevé : on aperçoit brièvement le personnage de Liet Kynes, scientifique planétologue de l’Empire, qui est ici incarné par une femme (Sharon Duncan-Brewster), et non par un homme (le genre invoqué dans les livres). Dans l’œuvre de Frank Herbert, Liet Kynes est un parent de Chani (interprétée par Zendaya dans le film de Villeneuve).
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