Après le recours collectif lancé aux États-Unis contre Nintendo, c’est au tour de l’UFC-Que Choisir d’aller en justice contre l’entreprise japonaise. La puissante association française de défense des consommateurs a dans le viseur les « Joy-Con », ces manettes détachables qui se fixent sur la tranche de la Switch. En cause ? Des mouvements indésirables en jeu, causés par un joystick défaillant.
Le problème est sérieux : selon une enquête conduite par l’UFC-Que Choisir, 65 % des signalements concernent des personnes ayant noté un dysfonctionnement moins d’un an après l’achat de ces manettes, à la suite de son appel lancé en novembre 2019. En tout, plus de 5 000 personnes avaient répondu. Et le souci touche aussi la Switch Lite, qui est une version réduite et limitée de la console hybride.
Avec cette plainte, l’association passe à la vitesse supérieure. Adressée au procureur de la République de Nanterre, elle accuse Nintendo d’obsolescence programmée.
Accusation d’obsolescence programmée avec les Joy-Con
« La nature de la panne, sa fréquence d’apparition auprès des joueurs, la durée de vie limitée de ces produits, et l’inertie de Nintendo pourtant informée du dysfonctionnement sont autant de caractéristiques qui indiquent que Nintendo s’adonne à des pratiques d’obsolescence programmée », écrit l’UFC dans son communiqué. Et pire encore, Nintendo continue à en vendre.
« Échanger ou réparer des produits, qui ont une probabilité non négligeable de tomber à nouveau en panne sous un an, ne peut être qu’un remède provisoire », continue-t-elle. « Le dysfonctionnement étant connu depuis 3 ans, il est indispensable que le géant nippon suive désormais un scénario curatif plutôt que correctif », en s’attaquant aux racines du mal.
Selon des expertises menées sur les Joy-Con, deux causes entraineraient la dérive du joystick : une usure prématurée des circuits imprimés et un défaut d’étanchéité qui entraine une quantité inquiétante de débris et poussières au sein du joystick, dont l’origine paraît être à la fois interne et externe. D’après l’UFC-Que Choisir, il y a une unanimité des experts sur ce problème.
Depuis le début de l’année, Nintendo affirme « réparer les manettes sans difficulté, même hors garantie ». Mais sans difficulté ne veut pas forcément dire gratuitement. Lorsque nous avons fait l’essai à l’été 2019, en déposant une demande de réparation classique en tant que particulier. À l’époque, un devis de 45 euros nous avait été retourné : en clair, la réparation est possible, mais payante.
C’est dans ce contexte que l’association a mis en ligne un nouveau formulaire, obtenir un retour d’expérience des consommateurs sur la réparation de leur manette par Nintendo, si jamais ils essuient un refus de prise en charge gratuite de la réparation des manettes par le service après-vente de Nintendo. En parallèle, l’UFC attend de l’entreprise qu’elle revoit la fabrication de ces manettes.
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