Le bon roi Richard a été capturé, et seul le paiement d’une rançon peut le libérer. Les jumeaux Locksley, Robin et Robine, s’affrontent pour savoir qui parviendra à voler le plus de butins aux riches seigneurs. Mais tout ceci n’est qu’un prétexte fallacieux à un titre abstrait très malin pour deux joueurs.
Le terrain de jeu est composé d’un carré de 5×5 butins de six couleurs différentes. Chaque joueur dispose d’un pion placé dans un coin en début de partie.
À son tour, on déplace ce dernier en « L », tel un cheval aux échecs : deux cases en ligne droite puis une sur le côté, ou l’inverse. Après quoi, on prend la tuile butin sur laquelle on arrive et on en place une nouvelle sur l’emplacement vide qu’on vient de quitter.
Ces butins récupérés servent à remplir des « contrats » piochés aléatoirement en début de partie, et posés dans un ordre aléatoire également. On avance sur cette piste dès qu’on remplit la condition requise. Par exemple posséder un butin rouge, ou une collection d’au moins quatre butins identiques, être adjacent au cavalier adverse, etc. Il est même possible d’avancer plusieurs fois d’un coup, à condition de respecter chacune des consignes demandées.
Pour gagner, il faut être le premier à faire deux fois le tour de la piste des contrats. Certains sont plus faciles à remplir que d’autres, selon l’ordre de leur tirage à la mise en place, ses propres déplacements, ceux de son adversaire, l’arrivée des nouveaux butins, etc.
Pour nous aider, il est possible d’échanger des collections de butins identiques contre des pièces d’or, puis d’utiliser ces dernières comme joker pour passer un contrat. Mais attention, car perdre ainsi des butins compliquera la résolution des contrats futurs.
C’est tout !
Pourquoi jouer à Robin of Locksley ?
La correspondance entre thème et mécanique est totalement absente de Robin of Locksley. Malgré sa jolie illustration de couverture, promettant aventure et action, nous voilà en présence d’un pur jeu abstrait. Mais, heureusement, un très bon en la matière.
Articulé autour d’un jeu de course, puisque le but est d’être le premier à faire deux fois le tour de la piste des contrats, il est agrémenté d’une dose de stratégie dans le déplacement de son cheval et la récupération des butins pour remplir lesdits contrats. Plutôt que stratégie, il s’agit en réalité d’opportunisme et d’anticipation. Anticipation sur les mouvements de l’adversaire, sur les tuiles à prendre et dans quel ordre, et dans le séquencement des contrats.
Le très malin système de joker pour avancer plus vite, mais en sacrifiant des collections de butins, et une belle mécanique : on n’est jamais vraiment coincé, mais cette possibilité est riche en réflexion, pour ne pas se retrouver bloqué plus tard, faute de butins adéquats à notre disposition.
Trois durées de jeu sont proposées, rapide, normale et longue, et deux niveaux de difficulté. Ils sont à adapter selon l’habitude de jeu des participants et le temps disponible. Dans tous les cas, la partie reste tendue et intéressante.
Il n’est pas rare qu’un joueur prenne beaucoup d’avance, mais ce n’est pas (obligatoirement) signe de défaite pour son adversaire. Les remontées sont possibles, surtout si on a passé quelques tours à accumuler des butins, pour ensuite les utiliser judicieusement et avancer de plusieurs contrats d’un coup.
Le jeu se hisse au rang des très bons titres pour deux joueurs
Du même auteur, et du même éditeur en version francophone, on y retrouve des similitudes avec Patchwork. Pas dans ses mécaniques, mais dans le ressenti en jouant. Comme dans ce dernier, il faut optimiser ses déplacements, prendre des butins intéressants, et voler sous son nez ceux de son adversaire, afin de briser son tempo.
Seul petit regret, les consignes sur les tuiles des contrats manquent parfois de précision. Heureusement, tout est parfaitement expliqué dans les règles, et tout est facile à retenir. Nul besoin de replonger dans le livret après une première partie de découverte,
Robin of Locksley est un jeu assez étonnant. Sur fond de course s’y mêle une bonne dose de stratégie et d’anticipation. Malgré son thème, prétexte à une jolie couverture, totalement absent, le jeu se hisse au rang des très bons titres pour deux joueurs, grâce à une mécanique simple, mais profonde. Cousin éloigné des excellents Patchwork et Targui, on y retrouve des sensations proches. Si vous êtes adepte des jeux pour deux, et que vous avez aimé nos précédentes recommandations, foncez sur celui-ci.
- Robin of Locksley est un jeu d’Uwe Rosenberg
- Illustré par Maren Gutt
- Édité par Funforge
- Pour 2 joueurs à partir de 8 ans
- Pour des parties d’environ 30 minutes
- Au prix de 22,50 € chez Philibert
Certains liens de cet article sont affiliés. On vous explique tout ici.
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